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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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qu'il n'en comptait que trois cents1. Dans leurs récits, ils ne se conforment donc<br />

à la logique de la constitution romaine, qu'autant qu'il le faut pour ne point<br />

altérer <strong>des</strong> faits certains, de sorte que leurs inconséquences sont encore plus<br />

instructives que leurs raisonnements.<br />

On peut dire d'avance que, d'après l'organisation <strong>des</strong> curies et du Sénat, la<br />

création <strong>des</strong> sénateurs <strong>des</strong> familles nouvelles (minorum gentium) a dû<br />

correspondre à celle <strong>des</strong> seconds Rhamnes, Tities et Luceres dans les six<br />

centuries équestres. Mais cette nécessité en quelque sorte rationnelle de<br />

l'histoire romaine, il fallait la concilier avec les nombres réels <strong>des</strong> chevaliers et<br />

<strong>des</strong> sénateurs, tels qu'ils existaient en 509 av. J.-C. ; et ce problème était aussi<br />

difficile à résoudre pour les anciens que pour nous. Nous allons parcourir la série<br />

<strong>des</strong> hypothèses diverses qu'ils ont faites pour y parvenir ; et, en montrant leur<br />

véritable pensée, nous écarterons les opinions <strong>des</strong> auteurs modernes qui ont cru<br />

pouvoir relever et même expliquer les erreurs supposées <strong>des</strong> anciens2.<br />

Sur l'histoire de la formation du Sénat romain, comme sur celle du collège <strong>des</strong><br />

vestales et du corps <strong>des</strong> chevaliers an temps <strong>des</strong> rois, il n'y a ni vérité ni erreur<br />

historique que l'on puisse prouver ; il n'y a que <strong>des</strong> suppositions diverses et<br />

équivalentes, imaginées par les anciens pour expliquer le plan général de la<br />

constitution, dont nous essayons de fixer les principaux traits.<br />

Cicéron, le plus ancien comme le plus instruit <strong>des</strong> auteurs latins qui ont parlé de<br />

la constitution romaine, semblerait avoir approché plus près que tous les autres<br />

de la vérité. Dans le passage oit il raconte la création <strong>des</strong> seconds Rhamnes,<br />

Tities et Luceres, par Tarquin l'Ancien, il dit aussi3 : Ce roi doubla l'ancien<br />

nombre <strong>des</strong> sénateurs : ceux qui siégeaient auparavant, il les appela sénateurs<br />

<strong>des</strong> anciennes maisons (majorum gentium). C'étaient ceux qu'il consultait avant<br />

les autres. Ceux qu'il fit entrer dans cette assemblée furent nommés sénateurs<br />

<strong>des</strong> maisons nouvelles (minorum gentium).<br />

L'ensemble du passage établit, nettement la corrélation entre le doublement du<br />

nombre <strong>des</strong> chevaliers <strong>des</strong> centuries consacrées, et le doublement du nombre<br />

<strong>des</strong> sénateurs.<br />

Combien, d'après Cicéron, y avait-il de sénateurs avant Tarquin ?<br />

Aucun écrivain, excepté le grammairien Servius4, n'a parlé d'une augmentation<br />

du Sénat sous les deux derniers rois, et rien n'autorise à penser que Cicéron ait<br />

cru, comme ce commentateur de Virgile, la nomination de sénateurs <strong>des</strong><br />

nouvelles maisons, par Servius Tullius. Il a donc attribué à Tarquin l'Ancien<br />

l'honneur d'avoir complété le Sénat aussi bien que le corps <strong>des</strong> chevaliers. Il a<br />

supposé qu'il y avait avant Tarquin cent cinquante sénateurs <strong>des</strong> maisons<br />

anciennes, et qu'il avait nominé cent cinquante sénateurs de maisons nouvelles.<br />

Le Sénat aurait, d'après Cicéron, atteint par ce doublement, le chiffre définitif de<br />

trois cents membres.<br />

1 Tite–Live, II, chap. Ier. Appien, Guerres civiles, I, 35. Denys, V, 13. Mommsen, Histoire<br />

romaine, trad. de M. Alexandre, livre Ier, ch. V, t. Ier, p. 96, et ch. VI, t. Ier, p. 114,<br />

Paris, 1863.<br />

2 Niemeyer, De equitibus romanis, Gryphiæ, 1851, p. 22 : Ciceronis error unde ortus sit<br />

in aperto est, et page 23.<br />

3 Cicéron, De Republica, II, 20.<br />

4 Servius, Ad Æneidis versum 426 libri I.

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