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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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assarii, il est évident qu'il a voulu attribuer à l'assarius le poids de λίτρα la<br />

sicilienne de 213 grammes, qui est les 2/3 de la livre romaine de 327 grammes.<br />

Mais l'autorité de Denys est très-contestable, sur tout ce qui concerne les<br />

monnaies romaines. Il en ignore l'histoire, au point de s'imaginer que les mines<br />

el les drachmes athéniennes avaient cours dans la Rome <strong>des</strong> premiers consuls,<br />

et il traduit 100.000 as d'une livre romaine par 100 mines d'argent, comme s'il<br />

s'agissait d'as de deux onces. Est-il vraisemblable que les Romains, en l'an 476<br />

av. J.-C., eussent abandonné leur livre de 327 grammes pour adopter la livre de<br />

Syracuse de 218 grammes ? Si les noms libra on λίτρα sont de même origine et<br />

rappellent, deux systèmes monétaires analogues1, il n'en est pas moins vrai que<br />

les Grecs et les Romains ont conservé, de part et d'autre, les poids de leurs<br />

monnaies nationales. Ainsi la λίτρα sicilienne, dont le nom a la lubie étymologie<br />

que la libra latine, est pourtant en poids la moitié de la mine attique de 436<br />

grammes. Il n'est donc pas vraisemblable que les Romains du premier siècle de<br />

la République, qui avaient un as de 327 grammes, aient eu concurremment un<br />

assarius de 218 grammes, qui mit été les deux tiers du premier (bes), quand les<br />

divisions monétaires de l'as ont toujours été le semissis, le triens, le quadrans, le<br />

sextans.<br />

Denys n'avait qu'un mot, pour désigner la livre romaine et la livre de Sicile. Au<br />

fragment 1er de son livre XX, il traduit dix livres romaines par δέκα λίτρας, et, en<br />

cet endroit, il en évalue bien le poids à un peu plus de huit mines attiques (plus<br />

de 3.112 grammes), probablement parce qu'il aura trouvé cette traduction assez<br />

exacte dans un auteur latin. Mais, au chapitre 27 de son livre IX, ayant à<br />

apprécier la valeur de deux mille assarii, et trouvant que l'ancien assarius était<br />

l'équivalent de la libra, il a confondu libra et λίτρα, et pris pour une <strong>des</strong> données<br />

de son calcul le poids de la λίτρα sicilienne de 218 grammes. Il a obéi, en<br />

commettant cette erreur, à une préoccupation qui se trahit à chaque page de son<br />

histoire, celle d'assimiler, jusque dans les détails, tous les usages primitifs de la<br />

Grèce et de Rome, afin de prouver que les Romains ne sont pas <strong>des</strong> barbares.<br />

Cependant, nous n'imputerions pas à Denys cette erreur, si nous n'avions trois<br />

preuves directes pour montrer que l'assarius a toujours été identique à l'as<br />

romain et a suivi les variations de sa valeur.<br />

1° Charisius (p. 58, éd. Putsch) nous dit :<br />

Assarius ab antiquis dicebatur, none dicitur as. L'autorité de ce grammairien et<br />

celle de Festus sont plus gran<strong>des</strong> qu'on ne l'a supposé ; car, trop éloignés de<br />

l'antiquité pour la connaître par eux-mêmes, ils se contentent, le plus souvent,<br />

de faire <strong>des</strong> extraits <strong>des</strong> grammairiens anciens, par exemple de Varron et de<br />

Vervins Flaccus.<br />

2° Varron (De lingua latina, VII, 38) écrit :<br />

Debet igitur dici ut Vatiniorum. Manliorum, sic denariorum, et<br />

NON EQUUM PUBLICUM MILLE ASSARIUM ESSE, SED MILLE<br />

ASSARIORUM ; AB UNO ENIM ASSARIO MULTI ASSARII ; AB EO<br />

ASSARIORUM.<br />

Nous avons montré, suivant en cela l'opinion de M. Zumpt, que de ce passage on<br />

peut conclure que le prix du cheval, avant les guerres puniques, était de mille<br />

assarii. Or, nous avons décrit (liv. II, ch. III) une révolution économique, qui, dans<br />

1 Mommsen, Histoire romaine, trad. Alexandre, t. Ier, p. 271.

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