HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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légions consulaires, c'est-à-dire à la tête d'une moitié <strong>des</strong> douze centuries,<br />
combien ne devait-il pas y en avoir dans les rangs de ceux qu'ils commandaient ?<br />
§ IV. — N'Y AVAIT-IL QUE LES PLÉBÉIENS DANS LES DOUZE<br />
CENTURIES ÉQUESTRES.<br />
Il ne faudrait, pas en conclure que le corps de douze cents cavaliers, <strong>des</strong>tiné à<br />
combattre à côté <strong>des</strong> quatre légions de la levée annuelle, fût exclusivement<br />
composé de plébéiens. La cavalerie en campagne se montra souvent, sons les<br />
premiers consuls, animée d'un tout autre esprit que l'infanterie. Dès l'an 478 av.<br />
J.-C.1, les légions refusent une victoire facile, pour ne pas procurer un triomphe<br />
à un consul impopulaire. Ce sont les cavaliers qui seuls niellent en fuite les<br />
ennemis que les fantassins refusent de poursuivre2. Ne faut-il pas supposer qu'a<br />
l'orgueil du rang, qui déjà rapprochait du patricial les chefs de la plèbe3, se<br />
joignait, pour maintenir les cavaliers légionnaires dans le devoir, la présence<br />
dans leurs rangs d'un certain nombre de patriciens ?<br />
Tous les patriciens ne servaient pas dans les six centuries équestres. L.<br />
Tarquitius, le digne lieutenant de Cincinnatus, avait fait, quoique patricien, ses<br />
années de service dans l'infanterie, parce qu'il était pauvre4. S'il avait eu le cens<br />
équestre, le mine dictateur qui le nomma maître de la cavalerie, n'aurait-il pu lui<br />
assigner un cheval donné par l'État, et le classer comme simple chevalier dans<br />
une <strong>des</strong> douze dernières centuries équestres ? On ne voit pas quelle loi, ni quelle<br />
raison eût exclu un patricien, renommé par sa bravoure et par ses talents, <strong>des</strong><br />
rangs de la cavalerie <strong>des</strong> quatre légions actives. Il est même certain que les<br />
jeunes patriciens pouvaient aspirer à l'honneur d'y être admis, puisque les<br />
sénateurs étaient jaloux de l'obtenir pour leurs fils.<br />
Denys raconte5 que, lorsque Valerius abdiqua la dictature (493 av. J.-C.), il se<br />
plaignit amèrement d'avoir été, ainsi que le peuple, trompé par les sénateurs. Il<br />
attribuait leur malveillance au choix qu'il avait fait, pour compléter la liste <strong>des</strong><br />
chevaliers, de quatre cents plébéiens enrichis. Ces nouveaux chevaliers n'avaient<br />
pas été introduits dans les six centuries, alors toutes patriciennes ; car une telle<br />
promotion eût supposé un remaniement de tout le système <strong>des</strong> tribus anciennes<br />
et <strong>des</strong> curies6. Denys dit qu'ils étaient <strong>des</strong>tinés aux enrôlements militaires, et fait<br />
entendre par là assez clairement qu'ils étaient, appelés à servir dans les douze<br />
centuries de cavaliers que Servius avait enrôlées pour accompagner les quatre<br />
légions de levée ordinaire7. Ces douze centuries avaient, en effet, besoin d'être<br />
recrutées. Valerius lui-même en avait fait sortir cent soixante-quatre chevaliers<br />
plébéiens qu'il avait inscrits sur la liste du Sénat8, et plus de deux cents avaient<br />
1 Tite-live, II, 43.<br />
2 Comparez la conduite <strong>des</strong> cavaliers dans la révolte <strong>des</strong> légionnaires, en 340. Tite-Live,<br />
VII, 41.<br />
3 Tite-Live, IV, 60, fin. An 403 av. J.-C. Primores plebis nobilium amici.<br />
4 Tite-Live, III, 27.<br />
5 Denys, VI, 41.<br />
6 Voir plus haut, ch. II, § 1 et 2.<br />
7 Tite-Live, I, 43.<br />
8 Voir au présent chapitre, n° 3. Plutarque, Vie de Publicola, XI, et Festus, s. v., Qui<br />
Patres, quique conscripti.