HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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sur une même ligne parallèle à celle <strong>des</strong> tentes <strong>des</strong> tribuns militaires, on arrive à<br />
compose une cohorte avec sa cavalerie de 30 hommes.<br />
Cette corrélation tient du reste à une autre cause plus profonde et plus ancienne<br />
: c'est qu'en changeant les bases du recrutement. Servius et les autres<br />
réformateurs de la milice, ne portèrent aucune atteinte à la constitution intime<br />
de la légion. C'était un principe de l'organisation militaire léguée par les rois à la<br />
République, que chaque partie de l'Etat fût également représentée dans chaque<br />
corps de l'armée1. Ainsi, quand furent levées les trois premières centuries de<br />
chevaliers fournies par les trois tribus anciennes, chacun <strong>des</strong> dix escadrons de 30<br />
hommes fut composé de 10 cavaliers Rhamnes, de 10 Titius et de 10 Luceres.<br />
Varron et Festus2 font même dériver pour cela le nom de turma d'un vieux mot,<br />
latin qui signifie triple. De même, au temps de Polybe, quand les vingt-quatre<br />
tribuns militaires procédaient au recrutement, ils faisaient paraître devant eux,<br />
quatre par quatre, les jeunes gens <strong>des</strong> trente-cinq tribus, et, ils les répartissaient<br />
également dans les quatre légions di' la levée nouvelle3.<br />
De ces observations on peut tirer les conclusions suivantes :<br />
La chevalerie romaine avec ses centuries en nombre multiple de trois ; ses<br />
escadrons de 30 hommes commandés chacun par trois décurions, était organisée<br />
sur le modèle de la triple cité de Romulus. Au contraire, l'ancienne infanterie,<br />
avec ses quatre classes de phalangites4, ses quatre légions de levée annuelle,<br />
ses quatre légions de jeunes gens de la réserve appelées légions urbaines5,<br />
rappelait les quatre tribus de la ville de Servius.<br />
Malgré cette différence de plan et d'origine, l'analogie entre la chevalerie et<br />
l'infanterie provenait d'un principe commun de composition : la centurie de<br />
fantassins se composa par quart <strong>des</strong> contingents <strong>des</strong> quatre tribus serviennes :<br />
et la décurie de chevaliers ; en se triplant, constitua la turma, qui représentait<br />
les trois tribus de Romulus. L'infanterie et la chevalerie purent se combiner dans<br />
le m'élue système militaire par une autre raison : c'est que les trois cents<br />
chevaliers de la légion étaient divisés en dix corps ; comme chaque rang de<br />
l'infanterie. Cette division analogue prépara l'association, qui se fit plus tard, de<br />
la turma et de la cohorte, pour former un corps dix fois plus petit que la légion,<br />
mais qui en contenait tous les éléments.<br />
§ IV. — <strong>HISTOIRE</strong> DE LA LÉGION AUX PREMIERS SIÈCLES DE<br />
ROME, CONSIDÉRÉ DANS SES RAPPORTS AVEC LES DIX-HUIT<br />
CENTURIES DE <strong>CHEVALIERS</strong>.<br />
Le nombre de quatre légions formait, dit Polybe, la division générale el primitive<br />
<strong>des</strong> armées romaines6. Tous les ans on mettait en campagne quatre légions<br />
1 Nous empruntons cette remarque à M. Mommsen. Elle s'applique fort bien à la<br />
chevalerie.<br />
2 Varron, De lingua latina, IV, 16. Festus, s. verbo, Turmam.<br />
3 Polybe, VI, 20.<br />
4 Denys, IV, 18. La cinquième classe formait l'infanterie légère servant hors <strong>des</strong> rangs.<br />
5 Tite-Live, XLII, 32, 35 et 49. Denys, IX, 5.<br />
6 Polybe, VI, 19.