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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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L'histoire militaire nous avait amené à induire du nombre <strong>des</strong> légions qui seraient<br />

en 212 av. J.-C., que les chevaliers equo privato devaient être dix mille en 2181.<br />

L'histoire politique nous montre qu'il ne pouvait pas en être autrement, puisqu'ils<br />

formaient avec les 2.400 chevaliers equo publico toute la première classe. En<br />

expliquant ce qu'étaient les ærarii2 ; nous avons dit que les légionnaires du<br />

temps de Polybe, qui avaient dix mille drachmes ou cent mille as de cens3,<br />

n'étaient pas les hommes de la première classe, mais ceux de la première sousclasse<br />

(infra classem).<br />

En effet, s'ils avaient appartenu à la première classe, ils auraient possédé le cens<br />

équestre, et servi dans la cavalerie et non dans l'infanterie, au rang assez peu<br />

considéré <strong>des</strong> hastats, où Polybe les range. Le cens de la première classe était,<br />

depuis Servius jusqu'aux guerres puniques, de cent mille as. C'était aussi,<br />

comme Denys le dit expressément, le cens équestre. Or, le cens équestre était,<br />

au temps de la loi de Roscius Othon (67 av. J.-C.) ; de quatre cent mille<br />

sesterces4 ou d'un million d'as de deux onces5. Il avait donc décuplé en valeur<br />

nominale, comme le prix de l'equus publicus, qui avait été porté de mille as à<br />

dix mille, entre les deux premières guerres puniques.<br />

Si le chiffre représentant en as le cens de la première classe s'éleva de cent mille<br />

à un million, le cens de la cinquième classe a dû s'élever de douze mille cinq<br />

cents as à cent vingt-cinq mille. Nous avons donc eu raison de dire qu'Aulu-<br />

Gelle6 s'était trompé en prenant ce dernier chiffre, pour celui du cens de la<br />

première classe. C'était bien réellement, au temps de la loi Voconia (168 av. J.-<br />

C.), la limite inférieure du cens <strong>des</strong> classici, c'est-à-dire <strong>des</strong> citoyens <strong>des</strong> cinq<br />

classes.<br />

A quelle époque faut-il faire remonter ces changements ? Ils ne peuvent avoir eu<br />

lieu qu'après la transformation de l'as d'une livre en as de deux onces, c'est-àdire<br />

après la fin de la première guerre punique7. Mais, dès l'an 220 av J.-C.,<br />

1 Voir plus haut, liv. II, ch. Ier, § 1.<br />

2 Livre II, ch. II, § 1.<br />

3 Polybe, VI, 23, n° 15.<br />

4 Horace, liv. I, épit. I, v. 53 et suiv. Juvénal, Satire XIV, v. 302 et suiv.<br />

5 Pline, Hist. naturelle, XXXIII, 13. Letronne, Considérations générales sur l'évaluation<br />

<strong>des</strong> monnaies grecques et romaines. Le sesterce valait 2 as ½ de deux onces. L'æs<br />

sextantarius, ou de deux onces, avait existé, comme monnaie réelle, de la fin de la<br />

première guerre punique jusqu'à l'an 218 av. J.-C. En 211 av. J.-C., l'as réel fut réduit au<br />

poids d'une once ; et, en 131 av. J.-C., à une demi-once (13 grammes 7/12). Ce ne fut<br />

plus qu'un billon dont le poids n'avait guère de rapport avec la valeur usuelle. Le denier<br />

on la drachme d'argent (de 3 grammes 88 ou 89 centigrammes) valut seize de ces as<br />

d'une once ou d'une demi-once. liais, dans les comptes de la solde, dans les chiffres du<br />

cens et dans toutes les estimations légales, le denier était regardé comme l'équivalent de<br />

dix as sextantarii, ces as étant devenus une monnaie de compte. Ainsi, on payait au<br />

légionnaire la solde de 1.200 as par 120 deniers d'argent, et une fortune de dix mille<br />

deniers ou drachmes était évaluée cent mille as sur les registres du cens. Sur les<br />

registres de Caton le Censeur, qui sont de l'an 184 av. J.-C., une somme de quinze cents<br />

drachmes ou deniers d'argent (Plutarque, Vie de Caton l'Ancien, ch. XVIII) était exprimée<br />

en monnaie romaine par quinze mille as (Tite-Live, XXXIX, 44). Ces as valaient donc la<br />

dixième partie du denier ; c'étaient <strong>des</strong> as de deux onces qui n'étaient plus qu'une<br />

monnaie de compte, puisqu'à partir de 217 av. J.-C., on frappait <strong>des</strong> as d'une once<br />

valant, dans le commerce, la seizième partie du denier.<br />

6 Aulu-Gelle, VII, 13.<br />

7 Pline, Histoire naturelle, XXXIII, 13.

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