28.04.2014 Views

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

J.-C., Tite-Live s'exprime ainsi : Comme c'était un point douteux de droit<br />

politique, de savoir si les Patriciens (Patres)1 étaient assujettis aux plébiscites, les<br />

consuls proposèrent une loi aux comices centuriates, afin que les décisions de la<br />

plèbe assemblée par tribus fussent obligatoires pour le POPULUS. Cette loi arma<br />

les propositions tribunitiennes d'une force redoutable2.<br />

Il est tout naturel qu'on ait réservé dans les premiers siècles de Rome le nom de<br />

populus aux patriciens, puisque, d'après Tite-Live, à l'origine, le patricial se<br />

composait de tous les hommes libres et devait former tout le peuple <strong>des</strong> ingenni<br />

de la ville3. Le peuple patricien conserva, meure sous la République, ses<br />

assemblées particulières où aucun plébéien n'était admis. C'étaient les patriciens<br />

qui seuls nommaient l'interroi4.<br />

Mais déjà dans les trente curies de la ville étaient entrés les clients émancipés<br />

qui, élevés au titre de citoyens, formaient la plèbe urbaine. Sans doute <strong>des</strong> liens<br />

de clientèle et de patronage, comme ceux qui unissaient les Marius aux<br />

Herennius, favorisèrent l'adjonction de tous les chevaliers equo publico à<br />

l'aristocratie sénatoriale de la ville dominante. Ainsi se forma le peuple romain<br />

<strong>des</strong> curies (populus Romanus Quiritium). Plus étendu que le populus noble, il<br />

comprenait : 1° L'aristocratie sénatoriale, 2° les chevaliers equo publico, 3° les<br />

clients de la plèbe urbaine.<br />

Nous allons montrer par les anciennes formules religieuses qui, comme <strong>des</strong><br />

médailles d'or, ont conservé, mieux que tous les autres monuments, l'empreinte<br />

<strong>des</strong> temps <strong>antique</strong>s, que les Quirites étaient à l'origine les hommes <strong>des</strong> curies et<br />

qu'ils formaient la population urbaine.<br />

Les six demi-tribus primitives <strong>des</strong> Luceres, <strong>des</strong> Rhamnes, <strong>des</strong> Tities, qui se<br />

partageaient en trente curies, étaient représentées au foyer public par les six<br />

vestales5. Or, la Vesta romaine, dont les prêtresses gardaient le feu sacré au<br />

nom <strong>des</strong> trente curies, est appelée6 Vesta du peuple romain <strong>des</strong> Quirites. La<br />

formule par laquelle le grand-prêtre choisissait la vestale, portait qu'elle<br />

remplirait les fonctions religieuses qu'une vestale doit légalement accomplir pour<br />

le peuple romain <strong>des</strong> Quirites7. Les Quirites étaient donc les hommes <strong>des</strong> curies.<br />

1 En 446 av. J.-C., il n'y avait encore de familles sénatoriales que les familles<br />

patriciennes.<br />

2 Tite-Live, III, 53. M. Mommsen (Histoire romaine, t. II, trad. de M. Alexandre,<br />

appendice B, sect. I, § 3, p. 345-346) dit : C'est une erreur énorme, et pourtant<br />

généralement répandue, de croire que tels décisions <strong>des</strong> tribus fussent, avant l'an 312<br />

av. J.-C., admises à titre de Plébiscites. Nous croyons que c'est M. Mommsen qui se<br />

trompe en distinguant les plébiscites <strong>des</strong> décisions <strong>des</strong> tribus. Tite-Live les identifie. Nous<br />

trouvons encore dans Tite-Live (VI, 38), un plébiscite rendu par les tribus formant le<br />

concilium plebis, en 365 av. J.-C.<br />

3 Tite-Live, X, 8.<br />

4 Tite-Live, IV, 7, an 412 av. J.-C. Patricii cum sine curuli magistratu res publica esset,<br />

coiere et interregem creavere. Denys (XI, 62), parlant du même fait, dit : Ή βουλὴ<br />

συνελθοῦσα µεσοβασιλεῖς ἀποδείκνυσι. C'est une traduction inexacte. Les trois cents<br />

sénateurs n'étaient que les chefs <strong>des</strong> curies et du patricial. Tite-Live dit encore (IV, 43,<br />

an 418 av. J.-C.) : Prohibentibus tribunis patricios coire ad prodendum interregem, et<br />

(VI, 41) : Sed nos quoque ipsi (Patricii) sine suffragio populi auspicato interregem<br />

prodamus. Tite-Live prend ici populus comme synonyme de plebs, selon son habitude.<br />

5 Festus, S. V. Sex Vestæ sacerdotis, édition de M. Egger, p. 152. Voir liv. Ier, ch. II, § I.<br />

6 Vesta P. R. Quiritium, Eckhel (De doctrinæ nunerorum veterum, t. VI, p. 317) cite deux<br />

médailles de Vitellius qui portent cette légende.<br />

7 Fabius Pictor, dans Aulu-Gelle, I, 12, n° 14.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!