28.04.2014 Views

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

première classe1. On ne peut douter que, dans l'esprit de l'auteur, cette somme<br />

ne se soit composée d'as d'une livre. Car il nous dit quelques lignes plus haut,<br />

qu'au temps de la guerre de Pyrrhus, c'est en as d'une livre que se faisaient les<br />

paiements ; et il ajoute un peu plus loin, que ce poids de l'as (librale pondus æris)<br />

ne fut diminue qu'au temps de la première guerre punique.<br />

Denys est moins instruit et moins exact que Pline. Ce Grec, qui essayait de<br />

prouver à ses compatriotes que les Romains n'étaient pas <strong>des</strong> barbares, ne s'est<br />

même pas douté qu'aux premiers siècles de Rome la drachme attique y fût<br />

inconnue. Si Pline eût vécu de son temps, il aurait pu lui apprendre2 que les<br />

Romains ne se servirent de monnaie d'argent qu'après la défaite de Pyrrhus, et<br />

qu'ils n'en frappèrent qu'en 269 av. J.-C., cinq ans avant la première guerre<br />

punique. L'ignorance de Denys à cet égard s'explique par sa préoccupation<br />

constante de retrouver les usages grecs dans les usages romains, et par la limite<br />

qu'il s'était prescrite dans la composition de son ouvrage sur les Antiquités de<br />

Rome. Son récit s'arrêtait à 264 av. J.-C., et les changements monétaires à<br />

Rome ne datent que de la première guerre punique. Denys traduit donc en mines<br />

et en drachmes d'argent les sommes marquées en as dans le cens de Servius.<br />

Pour lui, cent mille as valent cent mines ou dix mille drachmes3, soixante-quinze<br />

mille as valent sept mille cinq cents drachmes ou soixante-quinze mines ; et il<br />

traduit ainsi en monnaies d'argent toutes les valeurs du cens exprimées en<br />

monnaies de cuivre, en prenant la drachme pour l'équivalent de dix as.<br />

Comment Denys a-t-il été conduit à adopter cette traduction ? La drachme<br />

attique se confondit peu à peu au troisième siècle av. L-C. avec le denier<br />

d'argent4 et elle pesa 3 grammes 88 centigrammes5. Au temps de la première<br />

guerre punique, l'as d'une livre fut coupé en six, et on en fit six as de deux onces<br />

(asses sextantario pondere). Cette nouvelle monnaie de cuivre pesait 54 grammes<br />

50 centigrammes. Le denier d'argent de 3 grammes 88 centigrammes, qui pesait<br />

la quatre-vingt-quatrième partie de la livre romaine, valut dix de ces as de deux<br />

onces6 : ce qui fixa la valeur du cuivre à 1/140 de son poids d'argent : (84 * 10)<br />

1 Ce passage est une preuve de plus qu'il n'y avait point de cens équestre supérieur à<br />

celui de la première classe. Quant aux dix mille as ajoutés aux cent mille portés dans<br />

Tite-Live et dans Denys, nous ne pouvons en rendre compte.<br />

2 Pline, XXXIII, 13. Comparez Tite-Live, lib. XV. Tunc primum populus Romanus argento<br />

cœpit.<br />

3 Denys, IV, 16. Comparez Tite-Live, I, 43.<br />

4 Pline, Hist. naturelle, liv. XXI, ch. CIX (34). Drachma attica denarii argentei habet<br />

pondus.<br />

5 M. Levronne (Considérations générales sur l'évaluation <strong>des</strong> monnaies grecques et<br />

romaines) fixe le poids de la livre romaine à 327 grammes 18 centigrammes, ou à 6.151<br />

grains (poids de marc), d'après le poids <strong>des</strong> scrupules d'or, dont chacun pesait la 288e<br />

partie de la livre. Or, Celse (V, 17) dit qu'on taillait sept deniers à l'once d'argent ou<br />

quatre-vingt-quatre à la livre. Le denier devait donc peser 3 grammes 89 centigrammes.<br />

La moyenne du poids <strong>des</strong> deniers du temps de la République, pesés par M. Lettonne, est<br />

de 73 grains 597 dix millièmes, ou de 3 grammes 8,794 dixièmes de milligrammes : ce<br />

qui est, à un centigramme près, le poids de 3 grammes 89 centigrammes déduit de celui<br />

de la livre. M. Letronne montre encore que la drachme attique, qui était primitivement de<br />

82 grains 1/7 ou de 4 grammes 36 centigrammes, tomba, au troisième siècle av. J.-C., à<br />

75 grains, c'est-à-dire à 3 grammes 98 centigrammes, et qu'elle se confondit peu à peu<br />

avec le denier de 73 grains ou de 3 grammes 88 centigrammes.<br />

6 Pline, Hist. naturelle, liv. XXXIII, 13. Librale pondus æris imminutum bello punico<br />

primo.... constitutumque ut asses sextantario pondere ferirentur. Ita quinque partes<br />

factæ lucri.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!