HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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entre les citoyens <strong>des</strong> dit-hait centuries équestres et ceux <strong>des</strong> cinq dernières<br />
classes, en les distinguant <strong>des</strong> uns et <strong>des</strong> autres, ne peuvent être que les<br />
hommes de la première classe, qui avaient, comme dit Tite-Live, le cens<br />
équestre, sans avoir reçu un cheval payé par l'Etat1.<br />
Mais comment Cicéron pu appeler du nom de chevaliers (equitum), ces hommes<br />
de la première classe qui, selon Tite-Live et Denys, formaient, au temps de<br />
Servius, quatre-vingts centuries de fantassins phalangites ? N'est-il pas certain,<br />
d'ailleurs, que, jusqu'à l'an 400 av. J.-C., il n'y eut à Ruine d'autre cavalerie que<br />
celle <strong>des</strong> dix-huit centuries équestres ? C'est que les fantassins de la première<br />
classe, en cette année 4.00 av. J.-C., avant tous le cens équestre de 100.000 as,<br />
avaient offert de servir sur <strong>des</strong> chevaux qu'ils achèteraient à leurs frais (equis suis<br />
ou privatis). Depuis ce temps-là, la première classe tout entière ne se composait<br />
plus que <strong>des</strong> chevaliers equo publico <strong>des</strong> dix-huit centuries, et <strong>des</strong> chevaliers<br />
equo privato. Pour un homme du siècle de Cicéron, les dénominations de<br />
chevalier romain et d'homme de la première classe étaient devenues synonymes.<br />
Cicéron, tout préoccupé du jeu de la constitution de son temps, et faisant<br />
d'ailleurs une analyse très-rapide2 de celle de Servius, s'est figuré la première<br />
classe da temps de Servius, telle qu'il la voyait au dernier siècle de la<br />
République. Il a, par anachronisme, qualifié de chevaliers (en sous-entendant equo<br />
privato) les hommes de la première classe qui, au temps de Servius, ne portaient<br />
pas encore ce nom. Par là s'expliquent les mots du texte magno numero<br />
equitum. Les chevaliers equo privato formant presque toute la première classe3<br />
depuis l'an 400 av. J.-C., devaient être fort nombreux. Nous avons prouvé4, par<br />
le nombre <strong>des</strong> légions mises sur pied en 212 av. J.-C., qu'en 218 il devait y en<br />
avoir au moins dix mille. Les mots suivants, ex omni populi summa, sont une<br />
preuve de plus que, dans l'esprit de Cicéron, la première classe du temps de<br />
Servius était non seulement composée, mais même distribuée comme la<br />
première classe de son temps. Les mots populi partes, corrélatifs de populi<br />
summa, ont toujours été synonymes de tribus. Après s'être appliquée aux six<br />
demi-tribus qui représentaient les gran<strong>des</strong> races de la Rome primitive5, cette<br />
dénomination passa avec le nom même de tribus aux circonscriptions locales de<br />
la ville et du territoire de Rome6. Cicéron a donc voulu dire que Servius mit à<br />
pan un grand nombre de chevaliers pris parmi toutes les tribus romaines. Mais<br />
ces chevaliers sont mis par Cicéron en dehors <strong>des</strong> dix-huit centuries équestres,<br />
classe, on ne serait arrive qu'au total de 192, Tite-Live a ajouté à la cinquième classe une<br />
centurie d'accensi qu'on ne retrouve pas dans le compte de Denys. Les accensi velites ou<br />
peut-être accensi velati n'étaient autres que tous les hommes de la cinquième classe qui<br />
s'opposaient par le nom d'accensi à tous ceux <strong>des</strong> quatre premières classes appelés<br />
censi.<br />
1 Tite-Live, V, 7. Quibus census equester erat, equi publici non erant assignati.<br />
2 Cicéron, De Republica, II, 22. Quæ <strong>des</strong>criptio, si esset ignota vobis,explicaretur a me.<br />
3 Il n'y avait avec eux, dans la première classe, que les 2.400 chevaliers equo publico.<br />
4 Voir plus haut, liv. II, ch. Ier, § 1.<br />
5 Festus, s. v. Sex Vestæ sacerdotes : Civitas Romana in sex est distributa partes, in<br />
primos secundosque Titienses, Rhamnes et Luceres. Denys appelle ces anciennes avant<br />
qu'elles fussent dédoublées, τρεΐς φυλάς τάς γενικας (liv. IV, ch. XIV).<br />
6 Tite-Live, I, 43. Quadrifariam cuim urbe divisa regionibus collibusque, quæ<br />
habitabantur PARTES, tribus eas appellavit. Ce sont là les tribus que Denys (IV, ch. XIV)<br />
appelle τάς τέσσαρας τάς τοπικάς. Cicéron (De legibus, III, 3) définit ainsi une <strong>des</strong><br />
fonctions <strong>des</strong> censeurs : POPULI PARTES in tribus distribuunto, parce qu'ils distribuent dans<br />
les cadres <strong>des</strong> tribus (sur leurs registres) les différentes parties du peuple, c'est-à-dire<br />
les citoyens <strong>des</strong> trente-cinq circonscriptions.