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HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

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Les quatre tribus urbaines votaient toujours les premières dans l'assemblée<br />

plébéienne. Au contraire, celles <strong>des</strong> tribus rustiques, qui étaient inscrites les<br />

dernières sur la liste, votaient rarement. La majorité de 18 voix sur 35 était le<br />

plus souvent formée avant que leur tour de voter fût arrivé.<br />

Pour venir au Forum, le plébéien de la campagne avait d'ailleurs une longue<br />

route à faire. Aux environs de Rome s'étendait un désert où s'élevaient les<br />

somptueuses villas <strong>des</strong> sénateurs romains, mais d'où la population agricole avait<br />

disparu. C'était le pays de Tusculum, de Bovillæ, de Gables, de Tibur. Du temps<br />

de Cicéron, ce territoire latin, autrefois si peuplé, avait à peine assez d'habitants<br />

pour se faire représenter aux féries latines du mont Albain. Pour retrouver la<br />

plèbe rustique, il fallait aller jusqu'aux bords du Liris supérieur, aux montagnes<br />

du pays <strong>des</strong> Volsques, aux municipes populeux de Sora, de Fregelles, d'Arpinurn,<br />

d'Atina. Mais le paysan romain ne pouvait pas faire trente lieues toutes les fois<br />

qu'il plaisait à un tribun de proposer une loi ; surtout depuis que la loi Fusia ou<br />

Fufia, de l'an 136 avant Jésus-Christ, avait déclaré que les jours de marché ne<br />

seraient plus jours de comices.<br />

La plèbe rustique, bien affaiblie par les guerres, était encore maîtresse de<br />

l'assemblée centuriate. Mais elle dut, faute d'institutions représentatives,<br />

abandonner l'assemblée du Forum à la merci <strong>des</strong> hommes de la ville. Il suffisait<br />

que quatre ou cinq désœuvrés de chaque canton rural vinssent à Rome trafiquer<br />

de leurs suffrages, pour qu'un tribun se crût autorisé à dire que les trente-cinq<br />

tribus avaient voté. Mais ceux qui faisaient réellement les plébiscites, au temps<br />

de Milon et de Clodius, c'étaient les gens sans aveu <strong>des</strong> tribus urbaines, surtout<br />

de la Palatine et de la Suburane, les plus rapprochées du Forum. Distribués en<br />

ban<strong>des</strong> armées, ils assiégeaient la tribune ; ils campaient souvent sur le lien <strong>des</strong><br />

délibérations et le transformaient en un champ de bataille ensanglanté par les<br />

luttes de tous les condottieri politiques.<br />

Entre cette plèbe urbaine, redevenue la plus forte par le nombre, mais violente<br />

et corrompue, et la plèbe rustique, disséminée loin du centre du gouvernement,<br />

une noblesse avide, égoïste, inintelligente n'avait su créer aucun lien nouveau.<br />

Rome livrée à l'anarchie, les provinces, livrées au pillage, appelaient la fin de ce<br />

régime cruel et misérable. C'est alors que parut César. Héritier d'un <strong>des</strong> noms les<br />

plus anciens du patriciat de la ville, héritier de la pensée politique <strong>des</strong> Gracques<br />

et de Marins, qui avaient été les derniers défenseurs de la plèbe rustique, il<br />

semblait né pour concilier les deux éléments qui avaient lutté l'un contre l'autre<br />

pendant toute l'histoire de Rome. Il avait assez de gloire et de génie pour les<br />

fondre ensemble sous les lois d'une monarchie devenue nécessaire. Peut-être y<br />

eut-il réussi, pour le bonheur de Rome et du monde, s'il ne se fut livré, pendant<br />

toute sa dictature, au plaisir dangereux de tourner en dérision <strong>des</strong> institutions<br />

usées, mais respectables, qu'il valait mieux détruire en les remplaçant.

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