28.04.2014 Views

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

vendit tant de Sar<strong>des</strong> prisonniers1 que les mots Sardi venales désignèrent une<br />

marchandise à bas prix.<br />

L'accroissement <strong>des</strong> fortunes <strong>des</strong> particuliers suivit, pendant l'intervalle <strong>des</strong> deux<br />

premières guerres puniques, le progrès rapide de la fortune publique. Les<br />

sénateurs et leurs fils se mirent à trafiquer par mer avec les provinces auxquelles<br />

ils étaient chargés de donner dus lois. Ils y devinrent propriétaires et négociants<br />

en même temps que législateurs, proconsuls ou préteurs ; et ce cumul de<br />

l'exploitation commerciale avec les fonctions politiques amena de tels abus,<br />

qu'en l'an 218 av. J.-C., on fut obligé, pour les réprimer, de voter la loi Claudia2.<br />

Elle défendait à tout sénateur ou fils d'ancien sénateur d'avoir en mer un<br />

vaisseau de plus de trois cents amphores. Un navire de ce tonnage parut<br />

suffisant pour que chaque famille pût y transporter les fruits de ses propriétés.<br />

Toute opération lucrative parut au-<strong>des</strong>sous de la dignité <strong>des</strong> sénateurs.<br />

A côté de cette riche noblesse sénatoriale, qu'une loi de dérogeante excluait du<br />

trafic maritime, s'étaient élevées. à la même époque, les fortunes <strong>des</strong> publicains.<br />

Nous trouvons, au commencement de la seconde guerre punique, leurs<br />

compagnies d'entrepreneurs déjà constituées, riches et puissantes. En l'an 215<br />

av. J.-C., trois compagnies de publicains, qui déjà avaient grossi leurs<br />

patrimoines dans l'administration <strong>des</strong> vivres3, prennent l'adjudication de la<br />

fourniture du blé et <strong>des</strong> vêtements pour les armées d'Espagne, en se faisant<br />

garantir par l'Etat contre les risques de la mer. Un de ces fournisseurs,<br />

Postumius de Pyrgi, voulant exploiter frauduleusement celte assurance, s'entend<br />

avec ses associés pour simuler de faux naufrages4. Ils mettent sur de mauvais<br />

navires quelques marchandises sans valeur, les font couler bas, et demandent<br />

<strong>des</strong> indemnités comme pour de riches cargaisons. La fraude est dénoncée par le<br />

préteur Atilius au Sénat, qui n'use la punir, de peur d'offenser l'ordre <strong>des</strong><br />

publicains. Enfin, deux tribuns du peuple citent Postumius de Pyrgi devant les<br />

tribus, pour faire prononcer contre lui une amende de deux cent mille as. Mais<br />

les publicains se jettent en masse sur le Forum et dispersent l'assemblée. L'on ne<br />

vient à bout de l'insolence de ce corps que par un sénatus-consulte suivi de<br />

plusieurs accusations capitales intentées aux auteurs de cette violence.<br />

La loi Claudia et l'affaire de Postumius en disent assez sur l'énorme<br />

accroissement <strong>des</strong> fortunes <strong>des</strong> sénateurs et <strong>des</strong> chevaliers après la victoire <strong>des</strong><br />

îles Ægates et le traité de 241 av. J.-C. Si l'époque de la première guerre<br />

punique fut celle d'une révolution monétaire, elle fut donc suivie d'une révolution<br />

économique qui, en augmentant brusquement la richesse publique et privée, dut<br />

changer les valeurs de toutes choses relativement au numéraire.<br />

Calculons d'abord rationnellement l'effet que dut produire sur le chiffre du cens<br />

de la première classe cette double révolution. Lorsqu'au temps de la première<br />

1 Festus, s. v. Sardi venales. L'origine de ce dicton n'est pas bien certaine.<br />

2 Tite-Live, XXI, 63. Ne quis senator cuive senator pater fuisset maritimam navem, quæ<br />

plus quam trecentarum amphorarum esset, haberet. Id satis habitum ad fructus ex agris<br />

vectandos ; quæstus omnis patribus indecorus visus. L'amphore romaine était une<br />

mesure qui, pleine de vin, pesait quatre-vingts livres romaines, comme le talent attique<br />

de poids fort. Elle était donc à peu près de 27 litres. Un navire d'un tonnage trois cents<br />

amphores devait être une grande barque pontée, capable de contenir plus de huit mille<br />

litres d'objets de transport.<br />

3 Tite-Live, XXIII, 48 et 49. Qui redemptaris auxissent patrimonia.<br />

4 Tite-Live, XXV, 3 et 4. An 212 av. J.-C.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!