HISTOIRE DES CHEVALIERS ROMAINS - L'Histoire antique des ...
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patriciens, s'indignèrent contre le dictateur Valerius Publicola1, de ce qu'il eût<br />
choisi parmi les plébéiens quatre cents chevaliers <strong>des</strong>tinés aux enrôlements,<br />
c'est-à-dire à être inscrits sur les rôles <strong>des</strong> douze dernières centuries équestres.<br />
A plus forte raison les patriciens devaient-ils réserver à leurs enfants le privilège<br />
de composer les six premières centuries équestres consacrées par les augures.<br />
Les censeurs n'eurent pas, dès leur création (442 av. J.-C.), le droit de dresser la<br />
liste <strong>des</strong> chevaliers. Car Tite-Live2 nous dit que cette grande magistrature eut<br />
d'abord de faibles attributions. Il est donc vraisemblable que les tribuns militaires<br />
pouvaient alors désigner les chevaliers comme les sénateurs. Il est possible que,<br />
par exception, ils aient introduit quelque plébéien dans les six centuries<br />
équestres, comme au Sénat. Mais, quoique le tribunat militaire fût accessible aux<br />
hommes de la plèbe, les tribuns militaires furent presque tous patriciens3 ; et, si<br />
nous trouvons, à leur époque, un sénateur plébéien, il faut remarquer que ce<br />
Licinius n'appartenait qu'à moitié à la plèbe ; car il était frère utérin du patricien<br />
Cn. Cornelius4.<br />
Quant aux consuls, ils furent tous patriciens jusqu'à l'an 366 av. J.-C. Les<br />
censeurs durent acquérir à la fois, au temps de la loi Ovinia, le droit d'inscrire les<br />
noms clos sénateurs, et celui de composer les six centuries équestres. Mais<br />
chaque sénateur plébéien, en recevant, avec une charge curule, le siége d'un <strong>des</strong><br />
dix chefs d'une curie, ne communiquait à ses enfants qu'une simple aptitude à<br />
figurer au nombre <strong>des</strong> chevaliers Rhamnes, Tities et Luceres. Or, les censeurs<br />
furent tous patriciens jusqu'à l'an 349 av. J.-C.5<br />
Jusqu'à cette époque, ils ne durent, dans le choix <strong>des</strong> chevaliers, montrer aucune<br />
partialité en faveur <strong>des</strong> fils <strong>des</strong> plébéiens dont ils étaient obligés d'enregistrer les<br />
noms sur la liste du Sénat.<br />
CONCLUSIONS.<br />
Ainsi, tout indique que les chevaliers <strong>des</strong> six centuries furent toujours choisis par<br />
les mêmes magistrats que les sénateurs. Ces magistrats furent tous patriciens,<br />
jusqu'à l'an 366 av. J.-C., à l'exception de quelques tribuns militaires. Leur<br />
qualité, et la composition <strong>des</strong> curies, sont deux fortes raisons de croire que les<br />
six centuries équestres furent patriciennes dans la même proportion, et aussi<br />
longtemps que le Sénat. Le patriciat domina presque exclusivement dans ces<br />
deux corps, jusqu'à l'admission <strong>des</strong> plébéiens au consulat.<br />
Lorsque le partage <strong>des</strong> charges curules entre le patriciat et la plèbe donna à<br />
quelques plébéiens <strong>des</strong> places au Sénat et à la tête <strong>des</strong> curies, leurs fils purent<br />
être admis en même temps dans les cadres <strong>des</strong> six centuries équestres ; mais<br />
cette introduction dut être lente.<br />
Les six centuries avaient un caractère sacré, et les institutions religieuses<br />
résistèrent plus longtemps que les autres à l'ambition plébéienne L'augurat ne<br />
fut partagé que par la loi Ogulnia, en 300 av. J.-C., et le premier grand turion<br />
plébéien fut nommé en 2096 av. J.-C. Quelle qu'ait été la proportion <strong>des</strong> deux<br />
1 Denys, VI, 44.<br />
2 Tite-Live, IV, 8.<br />
3 Tite-Live, IV, 25.<br />
4 Tite-Live, V, 12.<br />
5 Tite-Live, VII, 22.<br />
6 Tite-Live, XXVII, 8.