Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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92 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />
60<br />
10-14. Sum-ma a-wi-lum eqlam a-na kirim za-ga-pî-im a-na NU GiS SAR<br />
(sakinim) id-di-in sakinum kiram iz-ku-up<br />
15-26. MU (sattam) 4-kam kiram û-ra-ab-ba i-na ha-mu-uâ-tim sa-at-tim<br />
be-el kirim ù sakinum mi-it-ha-ri-is i-zu-zu be-el kirim HA LA<br />
(zitta)-su i-na-za-aq-ma i-li-ki<br />
d'ii'rigatton <strong>des</strong> jardins étant <strong>le</strong> même que pour <strong>le</strong>s champs, <strong>le</strong>s stipulations du C. H. pour l'arrosage de<br />
ceux-ci s'appliquai<strong>en</strong>t aux jardins. Le § 66 par<strong>le</strong> du paiem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> dettes avec <strong>le</strong>s fruits (dattes) d'un jardin,<br />
c'est-à-dire d'une question ne concernant pas directem<strong>en</strong>t la culture ou la plantation. Quant au § 71, il<br />
est tout à fait étranger au jardinage puisqu'il est relatif aux maisons.<br />
Les §§ 59-66 fourniss<strong>en</strong>t trop peu de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts pour reconstituer un jardin babyloni<strong>en</strong>. Le § 59<br />
y m<strong>en</strong>tionne <strong>des</strong> arbres et <strong>le</strong> § 66 <strong>des</strong> palmiers. Les docum<strong>en</strong>ts cités soit par Ungnad III 659-666, soit par<br />
Schorr 134-137 sur <strong>le</strong>s locations de jardins nous donn<strong>en</strong>t l'impressioïi que ceux-ci fournissai<strong>en</strong>t surtout<br />
<strong>des</strong> dattes.<br />
Les étu<strong>des</strong> de Meissner dans Babyloni<strong>en</strong> und Assyri<strong>en</strong> I, pp. 200-212 d'après <strong>des</strong> textes, <strong>des</strong> bas-reliefs<br />
et <strong>des</strong> figures, nous appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s jardins situés <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> Tigre et l'Euphrate cont<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> étages<br />
et <strong>des</strong> f<strong>le</strong>urs.<br />
successifs trois espèces de : produits <strong>des</strong> palmiers, <strong>des</strong> arbres fruitiers, <strong>des</strong> légumes<br />
>< L'arbre, qui était cultivé principa<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s jardins babyloni<strong>en</strong>s et qui donnait à tout <strong>le</strong> pays<br />
sa physionomie caractéristique, était <strong>le</strong> palmier à dattes (sum. gisimmar akk. ; gisimmaru). Aussi loin que<br />
nous remontions dans l'histoire, nous <strong>le</strong> r<strong>en</strong>controns partout ainsi que ses multip<strong>le</strong>s produits. Aussi est-il<br />
possib<strong>le</strong> que ce soit là <strong>le</strong> pays où l'on ait trouvé et exercé tout d'abord l'art d'améliorer <strong>le</strong>s dattes. Pour<br />
porter <strong>des</strong> fruits. mangeab<strong>le</strong>s, l'arbre a besoin d'une température moy<strong>en</strong>ne de 21" à 23° C. Aujourd'hui<br />
<strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s d'Ana et de Tekrit form<strong>en</strong>t la frontière <strong>des</strong> plamiers sur l'Euphrate et <strong>le</strong> Tigre ;<br />
dans l'antiquité<br />
el<strong>le</strong> se trouvait peut-être un peu plus au Nord » pp. 202, 203. Les soins que <strong>le</strong> jardinier doit procurer au<br />
palmier sont : sa plantation, son arrosage, sa fécondation et la récolte de ses dattes.<br />
Meissner nous dit que la propagation du palmier ne s'obti<strong>en</strong>t pas par <strong>le</strong>s noyaux, ce qui empêcherait<br />
de déterminer <strong>le</strong> sexe et donnerait 60 à 70 palmiers femel<strong>le</strong>s pour un mâ<strong>le</strong>, mais par rejetons, ialii. On devait,<br />
comme aujourd'hui, planter ces rejetons, non sur une trop grande ét<strong>en</strong>due, mais sur un espace d'<strong>en</strong>viron<br />
100 mètres carrés. Ibid., p. 204. C'est l'équival<strong>en</strong>t <strong>des</strong> palmeraies d'Egypte. L'arrosage se fait comme celui<br />
<strong>des</strong> champs. Il faut aux racines de l'arbre beaucoup d'eau pour qu'il ne soit pas brûlé par <strong>le</strong>s rayons du<br />
so<strong>le</strong>il. Aussi doit-on faire <strong>le</strong>s plantations dans <strong>le</strong> voisinage immédiat d'un cours d'eau, d'un canal ou d'un<br />
lac.<br />
Les f<strong>le</strong>urs cont<strong>en</strong>ant <strong>le</strong> poll<strong>en</strong> et cel<strong>le</strong>s qui port<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s étamines se trouv<strong>en</strong>t sur <strong>des</strong> arbres différ<strong>en</strong>ts<br />
(f<strong>le</strong>urs dioïques). Aussi il importe de pratiquer la fécondation d'une façon artificiel<strong>le</strong>. Meissner fait remarquer<br />
que la fécondation <strong>des</strong> palmiers fut considérée par <strong>le</strong>s Babyloni<strong>en</strong>s comme un acte si important qu'ils<br />
<strong>le</strong> représ<strong>en</strong>tèr<strong>en</strong>t comme accompli par <strong>des</strong> génies, que <strong>le</strong>s Assyri<strong>en</strong>s et <strong>le</strong>s Hittites eur<strong>en</strong>t de semblab<strong>le</strong>s<br />
représ<strong>en</strong>tations artistiques, quoique dans <strong>le</strong>urs régions <strong>le</strong>s dattes arriv<strong>en</strong>t à peine à maturité. Meissner<br />
p<strong>en</strong>se que la fécondation est précisém<strong>en</strong>t <strong>le</strong> travail qui est demandé au jardinier par <strong>le</strong>s §§ 64 et 65 du G. H.<br />
Il dit que <strong>le</strong> terme rukkubu signifie faire chevaucher (reit<strong>en</strong> lass<strong>en</strong>), c'est-à-dire accomplir la fécondation<br />
artificiel<strong>le</strong>, à la façon décrite par Hérodote Col. XVI 61, 72 XVII 8.<br />
;<br />
Bi<strong>en</strong>tôt après la fécondation, apparaiss<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s premières dattes (tuxallu) qui sont jaunes claires et<br />
à moitié mûres. Pour la p<strong>le</strong>ine maturité la cha<strong>le</strong>ur <strong>des</strong> mois d'Ab et d'Elul est <strong>en</strong>core nécessaire. Au mois<br />
de Tischri <strong>le</strong>s régimes de dattes mûrs suluppu, uxinu, sont coupés et apportés sur une place déterminée<br />
xasaru où a lieu <strong>le</strong> mesurage et <strong>le</strong> partage <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> propriétaire et <strong>le</strong> jardinier... Xénophon vante <strong>le</strong>s dattes<br />
qu'il avait r<strong>en</strong>contrées <strong>en</strong> Babylonie : Anab. II 5, 16. Ibid., pp. 205, 206. Meissner décrit <strong>le</strong>s divers emplois<br />
que l'on faisait <strong>des</strong> différ<strong>en</strong>ts produits du « palmier. Les dattes étai<strong>en</strong>t mangées crues et formai<strong>en</strong>t une partie<br />
capita<strong>le</strong> de la nourriture humaine : <strong>le</strong> jus exprimé était transformé <strong>en</strong> miel, ou, après la ferm<strong>en</strong>tation, <strong>en</strong><br />
boisson <strong>en</strong>ivrante ou <strong>en</strong> vinaigre, <strong>le</strong>s noyaux remplaçai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> charbon "uir <strong>le</strong>s forgerons, ou amollis servai<strong>en</strong>t<br />
de fourrage au bétail. Presque toutes <strong>le</strong>s autres parties du palmier trouvai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur emploi dans la vie :<br />
la palmite comme légume, <strong>le</strong>s feuil<strong>le</strong>s comme nattes, <strong>le</strong>s panicu<strong>le</strong>s comme divers instrum<strong>en</strong>ts de ménage,<br />
l'écorce servait à faire de la corde et <strong>des</strong> tissus, <strong>le</strong> tronc lui-même, <strong>en</strong> dépit de sa mauvaise qualité, était<br />
employé comme bois de construction dans un pays pauvre <strong>en</strong> bois. Cela est si manifeste, qu'il y avait un<br />
hymne, babyloni<strong>en</strong> ou perse, dans <strong>le</strong>quel étai<strong>en</strong>t racontées <strong>le</strong>s 360 manières dont <strong>le</strong> palmier pouvait être<br />
utilisé p. 200.<br />
« Sous <strong>le</strong>s palmiers, <strong>le</strong> jardinier remplissait d'arbres fruitiers comme une seconde couche du jardin :<br />
<strong>en</strong> Babylonie, c'était surtout <strong>des</strong> figuiers, de la vigne, <strong>des</strong> gr<strong>en</strong>adiers, et peut-être aussi <strong>des</strong> mûriers. » p. 207.<br />
Meissner signa<strong>le</strong> <strong>en</strong>core une autre série d'arbres fruitiers : <strong>le</strong> pistachier butnu, <strong>le</strong> poirier kamessaru, l'amandier<br />
sidqii, <strong>le</strong> caroubier xarubu, l'arbousier gisfjiSSu et plusieurs autres. On ignore si ces arbres poussai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />
Balîylonie. Mais plusieurs rois d'Assyrie affirm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s avoir plantés dans <strong>le</strong>ur pays qui était plus é<strong>le</strong>vé,<br />
p. 208.<br />
Enfin, comme troisième couche, la plus inférieure, <strong>le</strong> jardin babyloni<strong>en</strong> cont<strong>en</strong>ait <strong>des</strong> légumes, <strong>des</strong><br />
épices, <strong>des</strong> plantes fourragères et <strong>des</strong> Heurs. La culture <strong>des</strong> légumes, qui <strong>en</strong> Babylonie était presque aussi<br />
réputée que cel<strong>le</strong> de la Syrie, qui était proverbia<strong>le</strong>, demandait beaucoup de zè<strong>le</strong> et d'att<strong>en</strong>tion... Ici aussi<br />
Je problème de l'eau était capital, car <strong>le</strong>s plantes non arrosées ne poussai<strong>en</strong>t pas haut et ne voyai<strong>en</strong>t pas