Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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266 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />
80-85. ki-ib-sa-am ri-dam di-in UN (nisi) sa a-di-nu pu-ru-zi-e UN (niSi)<br />
sa ap-ru-su na-ru-um su-ù li-kal-lim-su-ma<br />
86-87. sa-al-ma-at ga-ga-di-su li-is-te-se-ir<br />
88. di-in- si-na li-di-in<br />
89-90. pu-ru-za-si-na li-ip-ru-us<br />
91-92. i-na ma-ti-su ra-ga-am ù si-nam li-zu-uh<br />
93-94. si-ir ni-si-su li-ti-ib<br />
G) Conclusion : Éloge de Hammourabi comme roi du droit 95-XXVIr 1<br />
95-96. Ha-am-mu-ra-bi sar mi-sa-ri-im<br />
97-98. sa (ilu) UD (Samas) ki-na-tim is-ru-ku-sum a-na-ku<br />
99. a-wa-tu-ù-a na-âs-ga<br />
100-102. ip-se-tu-ù-a sa-ni-nam ù-ul i-sa-a<br />
103-104. e-la a-na la ha-zi-im ri-ga<br />
105-XXVI 1. a-na im-ki-im a-na ta-na-da-tim su-sa-a<br />
paro<strong>le</strong>s que j'ai inscrites sur ma stè<strong>le</strong> ». Une sérieuse att<strong>en</strong>tion est nécessaire pour bi<strong>en</strong> compr<strong>en</strong>dre.<br />
Remarquons une fois de plus que, pour désigner son code, H emploie une formu<strong>le</strong> qui atteste bi<strong>en</strong> qu'il s'<strong>en</strong><br />
attribue la paternité. Cf. XXIVr 75; XXVr 11-12, 66-67.<br />
80-85. A la suite de cette profonde att<strong>en</strong>tion, <strong>le</strong> roi (75-77) compr<strong>en</strong>dra parfaitem<strong>en</strong>t la t<strong>en</strong>eur de la<br />
stè<strong>le</strong>. Cel<strong>le</strong>-ci lui fera voir li-kal-lim, de klm, tout ce qui est nécessaire pour obt<strong>en</strong>ir <strong>le</strong>s heureux effets<br />
énumérés dans 86-94. Le verbe klm se retrouve dans un contexte analogue XXVr 15-16.<br />
Quatre choses seront découvertes par <strong>le</strong> souverain qui étudiera att<strong>en</strong>tivem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s de H : deux<br />
sont généra<strong>le</strong>s ki-ib-sa-am « marche, conduite », ri-dam « gouvernem<strong>en</strong>t », deux sont particulières <strong>le</strong>s jugem<strong>en</strong>ts<br />
et <strong>le</strong>s décisions du grand roi.<br />
86-87. Jusqu'à la fin de cette section, H indique <strong>le</strong>s heureux effets qu'obti<strong>en</strong>dra <strong>le</strong> roi 75-76 par une<br />
consultation att<strong>en</strong>tive de son code. Il comm<strong>en</strong>ce par dire ici d'une façon généra<strong>le</strong>, que ce roi gouvernera<br />
ses sujets suivant <strong>le</strong> droit. Le verbe jsr est <strong>en</strong>core employé ici.<br />
Notons que H traite de « têtes noires » <strong>le</strong>s sujets <strong>des</strong> rois. Nous avons trouvé déjà cette expression I 41.<br />
Mais el<strong>le</strong> y était beaucoup plus intelligib<strong>le</strong>, car dans ce texte H. était comparé à Samas. On conçoit que ce<br />
dieu, dont <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il était la demeure, aperçoive <strong>le</strong>s humains par <strong>le</strong>ur noire chevelure et qu'il puisse <strong>le</strong>s appe<strong>le</strong>r<br />
« têtes noires ». Le prés<strong>en</strong>t texte prouve que H employait cette formu<strong>le</strong> non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour désigner ses<br />
sujets, mais <strong>en</strong>core ceux de ses successeurs. Sans doute H fait-il allusion aux trônes <strong>des</strong> souverains d'où ils<br />
voyai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>urs sujets de haut, c'est-à-dire par <strong>le</strong>ur noire chevelure.<br />
88. Les sujets <strong>des</strong> successeurs de H pourront avoir <strong>des</strong> procès di-in-si-na. Mais <strong>le</strong>s rois pourront <strong>le</strong>s<br />
juger, car, sur la stè<strong>le</strong>, ils verront et compr<strong>en</strong>dront <strong>le</strong>s jugem<strong>en</strong>ts de H supra,<br />
89-90. En consultant sa stè<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s souverains postérieurs à H trouveront aussi <strong>des</strong> décisions pour <strong>le</strong>s<br />
cas pratiques, ils sauront ainsi la ligne de conduite à suivre dans <strong>le</strong>s év<strong>en</strong>tualités <strong>le</strong>s plus comp<strong>le</strong>xes.<br />
H répète à satiété qu'il a émis, dans son code, <strong>des</strong> décisions pour tous <strong>le</strong>s cas qui pourrai<strong>en</strong>t se prés<strong>en</strong>ter.<br />
Cf. XXlVr 71-72, XXVr 70-71, 82-83.<br />
91-92. Dans son prologue, H avait « indiqué que la perte du méchant et du malfaiteur était un <strong>des</strong><br />
buts pour <strong>le</strong>squels Anu et Enlil l'avai<strong>en</strong>t appelé I 35, 36. Dans l'autopanégyrique, par <strong>le</strong>quel l'épilogue<br />
<strong>le</strong> fort de nuire au<br />
débute, H montre qu'il s'est acquitté de cette mission, <strong>en</strong> déclarant qu'il a empêché<br />
faib<strong>le</strong> XXIV 59-60. Aussi <strong>le</strong> roi de Babylone était autorisé à assurer ses successeurs que son code <strong>le</strong>ui<br />
permettrait d'obt<strong>en</strong>ir un pareil résultat. Tandis que dans I 35, 36 et ici il y a id<strong>en</strong>tité de mots pour <strong>le</strong>s noms,<br />
<strong>le</strong>s verbes différ<strong>en</strong>t. Au prologue nous avons « » perdre hlq, dans 91-92, nous trouvons « arracher de son<br />
pays ». Cette dernière expression est plus énergique. Ce verbe nsh est employé dans XVIIr22 « pour arracher<br />
un œil » et dans XIL 11, 14, 20, 27, 36 pour « arracher à la filiation et à l'héritage ».<br />
93-94. Anu et Enlil avait <strong>en</strong>core appelé H dans <strong>le</strong> but de procurer à ses sujets <strong>le</strong> bi<strong>en</strong>-être matériel<br />
I, 47, 48. Dans l'autopanégyrique, H déclare que son code lui a permis d'arriver à ce résultat XXIVr 33-34.<br />
Puis il exhorte l'homme, que la consultation de la stè<strong>le</strong> a tiré d'embarras, à proclamer qu'il a assuré à<br />
perpétuité <strong>le</strong> bonheur matériel <strong>des</strong> g<strong>en</strong>s XXVr 35-36. H était donc <strong>en</strong>core <strong>en</strong> droit de promettre à ses<br />
successeurs que <strong>le</strong> recours à son code <strong>le</strong>ur permettrait de procurer ce même bi<strong>en</strong>fait à <strong>le</strong>urs sujets.<br />
Remarquons la similitude <strong>des</strong> termes dans <strong>le</strong>s trois textes.<br />
1. 81.<br />
C. Conclusion : Éloge de Hammourabi comme roi du droit 95-XXVItl<br />
La seconde partie de l'épilogue XXVr 3-XXVIr 1 se termine comme la première XXIVr 9-XXVr 2<br />
par une conclusion <strong>des</strong>tinée à célébrer H. « Roi du droit »<br />
est, croyons-nous, la prérogative qui résume <strong>le</strong><br />
mieux l'objet de ce panégyrique. Ce titre, que H s'attribue <strong>en</strong> premier lieu, est <strong>le</strong> plus glorieux de tous et<br />
celui qui <strong>le</strong>s domine tous.<br />
95-96. « Roi du droit » êar mi-ëa-ri-im, H s'est déjà attribué deux fois celte prérogative XXIVr 77 et<br />
XXVr 7 et il la rev<strong>en</strong>diquera <strong>en</strong>core dans la III" partie XXVL 13. Pour mesurer la portée de pareil éloge,