27.06.2013 Views

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

s COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

10-12. sa umi-(mi)-su iz-za-zu a-na É-sag-ila<br />

13-15. zêr sar-ru-tim sa (ilu) En-Zu (§in) ib-ni-ù-su<br />

16-17. mu-na-ah-hi-is (al) Urim (ki)<br />

considéré comme <strong>le</strong> siège de la joie et de la tristesse. Mulib ayant r<strong>en</strong>du bon, cont<strong>en</strong>t, satisfait, réjoui <strong>le</strong><br />

cœur de Marduk. Ce bonheur intérieur est plus profond que <strong>le</strong> bonheur extérieur (de la chair) que H est<br />

appelé à procurer à ses sujets I, 47-48.<br />

10-12. E-sag-il, maison à la tête haute, c'est-à-dire é<strong>le</strong>vée, est <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> de Marduk, â Babylone. Voir<br />

dans Koldewey, Das wieder ers<strong>le</strong>h<strong>en</strong>de Babijlon, pp. 198-209, la <strong>des</strong>cription <strong>des</strong> ruines et <strong>des</strong> reconstitutions<br />

de ce temp<strong>le</strong>.<br />

C'était pour prier son dieu national, que H <strong>en</strong>trait chaque jour dans son temp<strong>le</strong>.<br />

13-15. Enzu, « celui que personne ne peut éclairer », est l'équival<strong>en</strong>t suméri<strong>en</strong> du dieu sémite Sin,<br />

appelé aussi Nannar, dieu lunaire, et par suite <strong>le</strong> seigneur <strong>des</strong> jours, <strong>des</strong> mois et <strong>des</strong> années. Tandis que<br />

Anu, Enhl (Bel) et Enki (Ea) form<strong>en</strong>t la première triade, Enzu (Sin), Samas et Hadad, constitu<strong>en</strong>t la seconde.<br />

H, dans l'épilogue convie ce dieu à accab<strong>le</strong>r de ses malédictions <strong>le</strong> contempteur de son code XXVIIv<br />

41-63, où il fait allusion à plusieurs <strong>des</strong> prérogatives de Sin. Il est fait allusion, là comme ici, au pouvoir<br />

créateur de Sin « Dieu créateur », 42, on attribuait donc à Sin <strong>le</strong> pouvoir créateur, comme à Ea.<br />

En s'appelant « sem<strong>en</strong>ce zêr de royauté », H veut signifier qu'il est <strong>le</strong> fondateur d'une éclatante royauté<br />

îUi' Babylone et qu'<strong>en</strong> même temps, il est capab<strong>le</strong> de la transmettre à de nombreux <strong>des</strong>c<strong>en</strong>dants.<br />

16-17. Il s'agit ici de la vil<strong>le</strong> d'Ur que la Bib<strong>le</strong> signa<strong>le</strong> comme étant la patrie d'Abraham « 'Ur Kasdim »,<br />

G<strong>en</strong>. XI, 28. Ici son nom est écrit par <strong>le</strong>s signes SiS AB (ki), auxquels on donne la <strong>le</strong>cture phonétique<br />

Urum, Ur. Il est à croire que ce dernier nom est d'origine accadi<strong>en</strong>ne et correspond à iirni, qui signifie;<br />

lumière, ou feu.<br />

Cette vil<strong>le</strong> est située à mi-chemin <strong>en</strong>tre Bagdad et <strong>le</strong> golfe persique à <strong>en</strong>viron 18 km à l'ouest du cours<br />

actuel de l'Euphrate. Dans <strong>le</strong> sab<strong>le</strong> du désert s'élèv<strong>en</strong>t quelques monticu<strong>le</strong>s qui sont <strong>le</strong>s vestiges de l'anci<strong>en</strong>ne<br />

Ur. Les Arabes donn<strong>en</strong>t au plus é<strong>le</strong>vé d'<strong>en</strong>tre eux, celui de la zigurrat, <strong>le</strong> nom de « Tell al Magajjar »,<br />

colline de poix. L'id<strong>en</strong>tification du site de la patrie d'Abraham fut faite <strong>en</strong> 1854 par J.-E. Taylor, consul<br />

anglais à Basra. Ayant fait <strong>des</strong> fouil<strong>le</strong>s à Tell-al-Mugajjar, il découvrit <strong>des</strong> inscriptions indiquant qu'il se<br />

trouvait sur <strong>le</strong>s ruines de l'antique vil<strong>le</strong> d'Ur. On méconnut la vraie va<strong>le</strong>ur <strong>des</strong> découvertes de Taylor.<br />

Après deux hivers de fouil<strong>le</strong>s, on recouvrit <strong>le</strong>s lieux. En 1922 <strong>le</strong> directeur du Musée de P<strong>en</strong>sylvanie, Dr. Gordon,<br />

proposa une expédition à Ur, qui serait confiée au Musée de P<strong>en</strong>sylvanie et au British Muséum. Ce projet<br />

fut réalisé sous la direction du Dr. Léonard Wool<strong>le</strong>y, qui y travailla durant sept hivers et pubha <strong>le</strong>s résultats<br />

dans Ur Excavations et Ur uncl .<br />

Sinlflul (<strong>le</strong> Déluge.)<br />

Le fait <strong>le</strong> plus important, que <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s de Wool<strong>le</strong>y nous ont appris sur la préhistoire d'Ur, c'est la<br />

réalité de l'exist<strong>en</strong>ce du Déluge, dont nous possédons <strong>des</strong> relations dans la Bib<strong>le</strong>, et dans <strong>des</strong> docum<strong>en</strong>ts<br />

suméri<strong>en</strong>s et chaldé<strong>en</strong>s. En effet on a constaté que <strong>le</strong>s vestiges de deux civilisations différ<strong>en</strong>tes étai<strong>en</strong>t<br />

séparés par une couche de limon de plus de 2 "> 50 d'épaisseur. Une crue ordinaire <strong>des</strong> f<strong>le</strong>uves n'aurait pas<br />

laissé <strong>des</strong> dépôts aussi importants. A priori on peut dire qu'un déluge analogue à celui dont la tradition<br />

nous a été conservée est nécessaire pour exphquer <strong>des</strong> vestiges supposant une tel<strong>le</strong> profondeur d'eaux.<br />

Il faut noter que <strong>le</strong>s vestiges, situés au-<strong>des</strong>sous de la couche de limon, attest<strong>en</strong>t une civihsation plus avancée<br />

que ceux qui se trouv<strong>en</strong>t au-<strong>des</strong>sus. « Ainsi peut-on expliquer ce qui jusqu'à ce temps constituait la plus<br />

grande énigme du sud de la Mésopotamie, c'est-à-dire la soudaine et complète disparition de la poterie<br />

peinte qui paraît avoir été autrefois généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t fabriquée dans la contrée Sud. Les g<strong>en</strong>s qui la faisai<strong>en</strong>t,<br />

<strong>le</strong>s anci<strong>en</strong>s habitants du pays, fur<strong>en</strong>t <strong>en</strong>gloutis par <strong>le</strong> Déluge. Les Suméri<strong>en</strong>s, qui survécur<strong>en</strong>t, n'avai<strong>en</strong>t<br />

point développé <strong>le</strong>ur culture jusqu'à ce- point, ainsi que nous l'appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s », p. 22. Dans sou<br />

artic<strong>le</strong> « <strong>le</strong> Déluge babyloni<strong>en</strong> » paru dans la Rev. bib., 1930, Dhorme nous dit que l'on a fait <strong>des</strong> découvertes<br />

analogues à Kish, aujourd'hui el-Oheimir, qu'on y a retrouvé <strong>des</strong> tab<strong>le</strong>ttes datant de 3100 et « qu'il est<br />

certain, d'ores et déjà, que la date de 3300 av. J.-C. proposée par Langdon pour <strong>le</strong> cataclysme peut s'adapter<br />

aux découvertes d'Ur comme à cel<strong>le</strong>s de Kish ».<br />

Wool<strong>le</strong>y croit que <strong>le</strong>s premiers habitants d'Ur étai<strong>en</strong>t un peup<strong>le</strong> se rapprochant <strong>des</strong> Akkadi<strong>en</strong>s et parlant<br />

une langue sémitique. A une époque impossib<strong>le</strong> à déterminer, <strong>le</strong>s Suméri<strong>en</strong>s s'étabUr<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> pays. Ils<br />

n'exterminèr<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong>s premiers habitants du pays, mais ils vécur<strong>en</strong>t à côté d'eux, <strong>en</strong> <strong>le</strong>s traitant toutefois<br />

eu esclaves. On a trouvé <strong>en</strong> effet, dans <strong>le</strong>s couches <strong>des</strong> tells, <strong>des</strong> vestiges <strong>des</strong> deux races. Après de multip<strong>le</strong>s<br />

générations, durant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s Ur augm<strong>en</strong>ta sa prospérité, survint <strong>le</strong> Déluge.<br />

Les autres découvertes faites à Ur sont de la plus grande importance. Au point de vue historique, on<br />

trouve <strong>des</strong> tombeaux de rois et de particuliers que l'on peut dater de 3500 à 3200, c'est-à-dire d'un temps<br />

antérieur à la V^ dynastie d'Ur (3100). On sait que cette dynastie est la troisième après <strong>le</strong> Déluge ; cel<strong>le</strong>s<br />

de Kish et d'Uruk lui sont antérieures. Parmi ces tombeaux royaux préhistoriques <strong>le</strong> plus remarquab<strong>le</strong><br />

par ses richesses est celui de la reine Schub-ab. Cf. Woo<strong>le</strong>y, pp. 30-36. Le fondateur de la III"^ dyn. d'Ur<br />

fut Ur-Nammu. Jamais, dit Wool<strong>le</strong>y, Ur n'eut autant d'éclat, comme capita<strong>le</strong> du royaume de Sumer qu'à<br />

cette « époque. Ur-Nammu était un grand conquérant et un souverain de va<strong>le</strong>ur, célèbre par sa justice<br />

et ses bi<strong>en</strong>faits ses ; possessions s'ét<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t du golfe Persique à la Méditerranée, et ses monum<strong>en</strong>ts<br />

s'é<strong>le</strong>vai<strong>en</strong>t dans toutes <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s de la Mésopotamie. 11 affranchit son pays de la suzeraineté d'Uruk. Ce fut un<br />

bâtisseur infatigab<strong>le</strong>. La construction principa<strong>le</strong> d'Ur-Nammu fut <strong>le</strong> grand temp<strong>le</strong> de Nannar. On sait que ce<br />

fut l'œuvre de ce roi par <strong>le</strong>s cylindres de Nabonide vers 550 av. J.-C, trouvés par Taylor, ea 1854, dans la partie<br />

supérieure de la ziggurat. Ces textes nous racont<strong>en</strong>t toute l'histoire du monum<strong>en</strong>t et nous dis<strong>en</strong>t notamm<strong>en</strong>t<br />

qu'il fut fondé par Ur-Nammu et par Dungi, son fils et qu'il demeura inachevé. Cf. Wool<strong>le</strong>y, p. 73,<br />

« Si haut que nous remontions dans l'histoire monum<strong>en</strong>ta<strong>le</strong> et docum<strong>en</strong>taire de la vil<strong>le</strong> d'Ur, <strong>le</strong> dieu<br />

qui apparaît comme présidant à ses <strong>des</strong>tinées est <strong>le</strong> dieu-lune. Sous son nom suméri<strong>en</strong> de Nannar et sous<br />

son nom sémitique de Sin, ce dieu figuré dans <strong>le</strong>s plus anci<strong>en</strong>nes inscriptions... La déesse associée au dieu<br />

Sin dans <strong>le</strong> culte <strong>des</strong> habitants d'Ur est « Nin-gal grande dame «<br />

», qui s'appel<strong>le</strong> mère d'Ur de », même que

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!