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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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138 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURAHI<br />

§ 139<br />

2r>-29. Sum-ma tir-ha-tum la i-ba-as-si 1 ma -na kaspim a-na ù-zu-ub-bi-im<br />

i-na-ad-di-is-§i-im<br />

§ 140<br />

30-32. Sum-ma MAS EN NI (musk<strong>en</strong>um) 1/3 ma-na kaspim i-na-ad-rli-<br />

is-si-im<br />

quand sou épouse meurt sans <strong>en</strong>fants. De ces deux mêmes lois on peut déduire que <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants héritai<strong>en</strong>t<br />

de la tirhatu de <strong>le</strong>ur mère aussi bi<strong>en</strong> que de sa seriqtu § 162. Ce fait est confirmé par <strong>le</strong>s contrats et procès<br />

contemporains.<br />

Cette donation n'était pas faite par <strong>le</strong> fiancé <strong>en</strong> vue d'acheter la jeune fil<strong>le</strong> à son père, puisque la tirhatu<br />

appart<strong>en</strong>ait à la jeune fd<strong>le</strong>, et non à son père. Les §§ 139 et 140 font allusion à <strong>des</strong> mariages sans tirhatu.<br />

Le § 1G4 détermine que la va<strong>le</strong>ur de la âeriqtu était supérieure à cel<strong>le</strong> de la tirhatu ; il est absolum<strong>en</strong>t<br />

impossib<strong>le</strong> de considérer comme achetée une femme apportant à son mari plus qu'el<strong>le</strong> n'<strong>en</strong> avait re(.;u<br />

Le mariage babyloni<strong>en</strong> n'était donc pas un acliat.<br />

P. Van der Meer p<strong>en</strong>se que la tirhatu est « <strong>le</strong> preliiim vlrginilalis » que <strong>le</strong> jeune homme offre ù la vierge<br />

<strong>en</strong> dédommagem<strong>en</strong>t de la virginité. Cette opinion, il la prouve par <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s du mot tirhatu lui-même, et par<br />

<strong>le</strong>s r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts tirés du C. H. et <strong>des</strong> contrats. Le signe us fait partie de l'idéogramme de tirhatu et signifie<br />

« effundere sem<strong>en</strong> viri<strong>le</strong>, fecundare ». Le verbe rehu, çn relation avec l'étymologie de tirhatu, a <strong>le</strong> même<br />

s<strong>en</strong>s. D'autre part, d'après <strong>le</strong>s textes, la tirhatu est un bi<strong>en</strong> appart<strong>en</strong>ant à l'épouse. Or on conçoit très bi<strong>en</strong><br />

que cette donation ait été faite <strong>en</strong> vue <strong>des</strong> l'apports du futur mari avec la vierge. Van der Meer dit que lu<br />

tirhatu n'était donnée qu'aux vierges. " Quand une femme n'était plus vierge, el<strong>le</strong> ne la recevait pas, d'où<br />

<strong>le</strong>s mariages sans tirhatu. » Cf. Bévue d'Assyriologie, A'A'AJ, 3, pp. 121-123 (1934). Nous adoptons l'opinion<br />

proposée par Van der Meer qui est conforme au s<strong>en</strong>s de l'idéogramme et de l'étymologie, fondée sur <strong>le</strong>s données<br />

juridiques, et paraît la seu<strong>le</strong> explication plausib<strong>le</strong> de cette donation. Mais nous n'admettons pas que la<br />

seu<strong>le</strong> explication <strong>des</strong> mariages sans tirhatu soit <strong>le</strong> défaut de virginité chez l'épouse. Les §§ 139 et 140 ne<br />

donn<strong>en</strong>t pas cette impression. On conçoit d'ail<strong>le</strong>urs que la pauvreté du futur mari ait été un motif suifisant<br />

de <strong>le</strong> disp<strong>en</strong>ser de verser ime tirhatu. Le Recueil de L A connaît la tirhatu. Au § 39, comme dans C. II. § 138,<br />

c'est un bi<strong>en</strong> apporté par <strong>le</strong> futur mari dans la maison du père de sa future femme et abandonné à cel<strong>le</strong>-ci<br />

<strong>en</strong> cas de répudiation. Cette donation paraît <strong>en</strong>core m<strong>en</strong>tionnée dans <strong>le</strong> Recueil de L A, sous <strong>le</strong>s noms dé<br />

zubullu §§ 3", 31 ou de nudunnu § 33. Ces donations paraiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eftet avoir la même origine et <strong>le</strong> même<br />

but que la lirhalu. Il est \ croire que chez <strong>le</strong>s Assyri<strong>en</strong>s du xn " s pas plus que chez <strong>le</strong>s Babyloni<strong>en</strong>s du<br />

XX « s <strong>le</strong> mariage n'était pas un achat de la femme, et que, chez v'es deux peup<strong>le</strong>s, la tirhatum était un prcîium<br />

virginiialis.<br />

Chez <strong>le</strong>s Hébreux, l'équival<strong>en</strong>t de la tirhatu est <strong>le</strong> mohar, dont la m<strong>en</strong>tion apparaît la première fois<br />

dans G<strong>en</strong>. XXXIX 12. Sichem propose à la maison de Jacob de lui payer ce bi<strong>en</strong> pour <strong>en</strong> obt<strong>en</strong>ir Dina.<br />

Aucun <strong>des</strong> co<strong>des</strong> hébreux ne stipu<strong>le</strong> la nécessité de la donation d'un mohar pour <strong>le</strong> mariage Israélite. Le code<br />

de l'alliance y fait une allusion indirecte. Dans Exode XXII 15-16, il est stipulé que<br />

<strong>le</strong> violateur d'une<br />

vierge non fiancée, devra pr<strong>en</strong>dre cel<strong>le</strong>-ci comme épouse, <strong>en</strong> payant un mohar, et que, si <strong>le</strong> père refuse<br />

obstiném<strong>en</strong>t de la lui livrer « il devra peser de l'arg<strong>en</strong>t autant que <strong>le</strong> mohar <strong>des</strong> vierges ». Il n'est plus question<br />

de mohar dans la Bib<strong>le</strong>, que dans I Sam. XVIII 25, où il s'agit du mariage de David avec la fil<strong>le</strong> de Saul,<br />

Mical. Pour <strong>le</strong>s conditions de la livraison de cel<strong>le</strong>-ci, Saûl fait dire à David : « il n'y a pas de plaisir pour<br />

<strong>le</strong> roi dans un mohar, mais seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans c<strong>en</strong>t prépuces de Philistins ». Au fond <strong>le</strong> roi exige un mohar<br />

constitué par c<strong>en</strong>t prépuces de Philistins. Si Saûl ne désirait pas de mohar, c'est parce qu'ordinairem<strong>en</strong>t<br />

cette donation consistait <strong>en</strong> arg<strong>en</strong>t. De ces textes, il résulte que <strong>le</strong> mohar hébreu consistait <strong>en</strong> une somme<br />

d'arg<strong>en</strong>t payé au père de la jeune fil<strong>le</strong>, et ri<strong>en</strong> ne s'oppose à ce qu'il soit un prétium virginitatis, puisque<br />

Dina, la jeune fil<strong>le</strong> violée, et Mical étai<strong>en</strong>t vierges. Pour prét<strong>en</strong>dre que <strong>le</strong> mariage hébreu équivalait à un<br />

achat de la femme, il faudrait prouver et que <strong>le</strong> paiem<strong>en</strong>t du mohar était obligatoire et que <strong>le</strong>s jeunes fil<strong>le</strong>s<br />

israéhtes n'étai<strong>en</strong>t pas dotées.<br />

D'après <strong>le</strong> P. Jauss<strong>en</strong> (Les Coutumes arabes au pays de Moab, 1908), il semb<strong>le</strong> que la femme soit réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

achetée chez <strong>le</strong>s Arabes de TransJordanie : « Chez <strong>le</strong>s fellahs et chez <strong>le</strong>s Arabes, la fil<strong>le</strong> n'est point livrée<br />

au mari, que ce dernier n'ait satisfait la cupidité du père. C'est lui qui gardera <strong>le</strong> mahar après avoir donné<br />

sa fil<strong>le</strong>. Eu ce s<strong>en</strong>s <strong>le</strong> mahar constitue vraim<strong>en</strong>t un prix ou un achat. Si la signification primitive de mahar<br />

est « faire cadeau «, avouons que <strong>le</strong> cadeau est obligatoire », p. 49. Voir p. 50 <strong>des</strong> exemp<strong>le</strong>s de la va<strong>le</strong>ur<br />

<strong>des</strong> mahar chez <strong>le</strong>s Arabes.<br />

D'après <strong>le</strong> § 137, la Seriqtu était un bi<strong>en</strong> appart<strong>en</strong>ant à l'épouse. La prés<strong>en</strong>te loi nous appr<strong>en</strong>d que<br />

la femme avait apporté sa seriqtu « de la maison de son père » iStu bit abiSa ublam ; ce r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t<br />

est confirmé par <strong>le</strong>s §§ 149, 176, 178-184. D'après <strong>le</strong> C. H., l'apport d'une seriqtu par l'épouse était, sinon<br />

obligatoire, au moins habituel<strong>le</strong>. C'est ce que prouv<strong>en</strong>t §§ 137-142, 149, 162-164, 167, 171,-174. Cep<strong>en</strong>dant,<br />

quand une fil<strong>le</strong> d'homme libre se mariait avec un esclave du palais ou de musk<strong>en</strong>um, son père était libre<br />

de lui donner ou non une Seriqtu ; mais l'abst<strong>en</strong>tion avait alors <strong>le</strong> caractère d'une sanction §§ 175-176.<br />

D'après <strong>le</strong>s §§ 178-184 <strong>le</strong>s prêtresses, <strong>le</strong>s hiérodu<strong>le</strong>s, ou <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s de Sugetum ne recevai<strong>en</strong>t pas toujours de<br />

seriqtu de <strong>le</strong>ur père. Mais, ou bi<strong>en</strong> ces exceptions étai<strong>en</strong>t motivées, ou bi<strong>en</strong> ces femmes recevai<strong>en</strong>t l'équival<strong>en</strong>t<br />

d'une seriqtu. Les prêtresses et <strong>le</strong>s hiérodu<strong>le</strong>s qui habitai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> cloître et qui ne se mariai<strong>en</strong>t pas, n'avai<strong>en</strong>t<br />

]>as l)o=oin de seriqtu ^ij 180, 181. Mais <strong>le</strong>s prêtresses, qui pouvai<strong>en</strong>t se marier, la recevait, de môme que

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