27.06.2013 Views

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

210 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

§ 221 ,<br />

95-XIXr 2. Sum-ma A ZU (asum) NER PAD DU (esmet) a-wi-lim se-bi-irtam<br />

us-ta-li-im<br />

3-5. ù lu se-ir-ha-nam mar-sa-àm ub-ta-al-li-it<br />

6-9. be-el si-im-mi-im a-na A ZU 5 siqil kaspim i-na-ad-di-in.<br />

10. Sum-ma mar musk<strong>en</strong>im<br />

11-12. 3 siqil kaspim i-na-ad-di-in.<br />

13. §um-ma warad a-wi-lim<br />

§ 222<br />

§ 223<br />

14-17. be-el wardim a-na A ZU (asim) 2 siqil kaspim i-na-ad-di-in.<br />

B. Honoraires pour guérisons de fracture de membre ou de nerfs (t<strong>en</strong>dons) douloureux §§ 221-223<br />

Ces lois fix<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s honoraires dus au médecin pour <strong>des</strong> guérisons obt<strong>en</strong>ues sans opération. Le législateur<br />

n'édicte pas de sanction contre <strong>le</strong> médecin qui ne guérissait pas son malade. Le châtim<strong>en</strong>t du médecin<br />

babyloni<strong>en</strong>, qui ne parv<strong>en</strong>ait pas à guérir son malade, consistait donc à n'être pas payé pour ses soins.<br />

Sans doute l'usage de priver d'honoraires <strong>le</strong> médecin incapab<strong>le</strong> de guérir son malade, est injuste au<br />

point de vue du médecin. Ce que l'on peut exiger de lui et ce qu'on doit lui payer ce sont <strong>des</strong> soins éclairés<br />

et dévoués, car on ne peut exiger une guérison, que la gravité de la maladie peut r<strong>en</strong>dre mora<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

impossib<strong>le</strong> ou qu'une circonstance fortuite peut empêcher. Mais si la privation d'honoraires pour <strong>des</strong> maladies<br />

soignées mais non guéries, est injuste pour <strong>le</strong> médecin, el<strong>le</strong> épargne un sacrifice bi<strong>en</strong> pénib<strong>le</strong> au malade qui<br />

n'a point obt<strong>en</strong>u <strong>le</strong> résultat qu'il espérait.<br />

Dans <strong>le</strong> série <strong>des</strong> lois §§ 221-223, seul <strong>le</strong> § 221 énumère <strong>le</strong>s maux traités par <strong>le</strong> médecin. Le premier<br />

95-XIX 2 se retrouve avec <strong>le</strong>s mêmes termes dans la section <strong>des</strong> coups et b<strong>le</strong>ssures §§ 197, 198, 199. C'est<br />

la fracture d'un os ou d'un membre. A défaut de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur <strong>le</strong>s moy<strong>en</strong>s de guérison employés par<br />

<strong>le</strong> médecin, il faut croire qu'il recourait aux procédés <strong>en</strong>core usités de nos jours : réajustem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> fragm<strong>en</strong>ts,<br />

immobilisation du membre etc. Le cas est simp<strong>le</strong> et la nature est <strong>le</strong> principal ag<strong>en</strong>t de guérison.<br />

Quant au second mal, on ignore <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s précis du terme se-ir-lia-num. Scheil considère sir comme <strong>le</strong><br />

déterminatif « chair », et il traduit hanum par « viscère », parce que ce mot précède <strong>le</strong>s termes karéu et hase<br />

qui signifi<strong>en</strong>t respectivem<strong>en</strong>t « abdom<strong>en</strong> » et « foie ». Cf. Del. HW B 283". Il serait alors question d'une<br />

maladie du v<strong>en</strong>tre ou de l'estomac karsu a <strong>en</strong> effet ce doub<strong>le</strong> s<strong>en</strong>s. Un docum<strong>en</strong>t relatif aux maux<br />

;<br />

d'estomac traduit par Campbell, prouve que <strong>le</strong>s Assyri<strong>en</strong>s n'étai<strong>en</strong>t pas à court de remède pour guérir<br />

ce mal. Rev. d'Assyr., 1929, pp. 47-87. D'après Ungnad ëerfianum désignerait un » abcès »<br />

; Meissner,<br />

p<strong>en</strong>se qu'il est question de nerf ou de t<strong>en</strong>don. Ce dernier s<strong>en</strong>s convi<strong>en</strong>drait bi<strong>en</strong> au contexte précéd<strong>en</strong>t<br />

qui traite de fracture d'os et au contexte suivant où <strong>le</strong> malade est « appelé <strong>le</strong> maître de la b<strong>le</strong>ssure » 1. 6<br />

c'est-à-dire <strong>le</strong> b<strong>le</strong>ssé. Remarquons que <strong>le</strong> mot simmum « b<strong>le</strong>ssure » indique dans la loi § 206, 1. 6 la b<strong>le</strong>ssure<br />

faite dans une rixe et, dans <strong>le</strong>s lois §§ 215, 218, 219, la b<strong>le</strong>ssure faite par l'opérateur. Mais il n'est pas question<br />

au § 221 de b<strong>le</strong>ssure occasionnée par une opération. A cause du contexte nous préférons <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s proposé par<br />

Meissner. Notons de plus qu'une maladie d'estomac ne se guérit pas rapidem<strong>en</strong>t, comme sembl<strong>en</strong>t <strong>le</strong> supposer<br />

<strong>le</strong>s lois §§ 221-223.<br />

Pour la guérison de ces deux maladies, <strong>le</strong>s honoraires du médecin vari<strong>en</strong>t suivant la classe socia<strong>le</strong> de<br />

son cli<strong>en</strong>t.<br />

§ 221. pour un homme libre guéri, <strong>le</strong> médecin recevra cinq sic<strong>le</strong>s d'arg<strong>en</strong>t, c'est-à-dire la moitié <strong>des</strong><br />

honoraires dus pour une opération réussie § 215. Les guérisons obt<strong>en</strong>ues sans opération ne faisai<strong>en</strong>t courir<br />

aucun risque au médecin, mais el<strong>le</strong>s lui rapportai<strong>en</strong>t moitié moins qu'une interv<strong>en</strong>tion chirurgica<strong>le</strong> pratiquée<br />

avec succès.<br />

§ 222. pour un muSk<strong>en</strong>um guéri, <strong>le</strong> médecin recevait trois sic<strong>le</strong>s d'arg<strong>en</strong>t, c'est-à-dire deux sic<strong>le</strong>s de<br />

moins que pour une opération chirurgica<strong>le</strong> réussie § 216.<br />

§ 223. pour un esclave d'homme libre guéri, <strong>le</strong> médecin recevait deux sic<strong>le</strong>s d'arg<strong>en</strong>t. A la différ<strong>en</strong>ce de ce<br />

qui a lieu et pour l'homme libre et pour <strong>le</strong> musk<strong>en</strong>um, ces honoraires sont <strong>le</strong>s mêmes que pour une opération<br />

réussie § 217. Probab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t il <strong>en</strong> était ainsi à cause du taux modique de ces honoraires et du peu de cas<br />

que l'on faisait de la vie de l'esclave.<br />

On voit que nous ne sommes guère r<strong>en</strong>seignés par <strong>le</strong> G. H. sur <strong>le</strong>s interv<strong>en</strong>tions médica<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> monde<br />

akkadi<strong>en</strong>. Il n'est question que du traitem<strong>en</strong>t d'alïections externes : ophtalmie, fracture, lésion du nerf<br />

ou du t<strong>en</strong>don. Nous ignorons <strong>le</strong> mal que <strong>le</strong> médecin s'efforce de guérir <strong>en</strong> faisant à son malade « une b<strong>le</strong>ssure<br />

grave » avec <strong>le</strong> poinçon de bronze. Mais de nombreux textes médicaux prov<strong>en</strong>ant <strong>des</strong> fouil<strong>le</strong>s, complèt<strong>en</strong>t<br />

notre in<strong>format</strong>ion. Ils sont, pour la plupart, de l'époque néo-assyri<strong>en</strong>ne et, pour quelques-uns, de la période<br />

néo-babyloni<strong>en</strong>ne. Mais, à voir <strong>le</strong> caractère tout à fait primitif de la sci<strong>en</strong>ce médica<strong>le</strong> qu'ils suppos<strong>en</strong>t, on<br />

peut t<strong>en</strong>ir ces textes pour <strong>des</strong> copies de textes plus anci<strong>en</strong>s. Dans la Revue -d'Assyriologie Campbell Thompson<br />

a traduit <strong>le</strong>s prescriptions assyri<strong>en</strong>nes pour maladies d'estomac XXVI (1929), pp. 48-87, contre <strong>le</strong> poison XXVII

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!