Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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272 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />
B. Douze divinités sont adjurées de maudire et de châtier XXVIr 45-XXVIIIx 69<br />
1» Anu 45-52<br />
45-47. AN (Anum) ra-bu-um a-bu î-Ii na-bu-û BAL (pa<strong>le</strong>)-ia<br />
48-49. ME NE (melim) sar-ru-tim li-te-ir-su<br />
50-51. GI§ PA (liattu)-su li-is-bi-ir<br />
52. si-ma-ti-su li-ru-ur<br />
2° Enlil (Bel) 53-80<br />
53-56. (ilu) EN LIL be-lum mu-si-im si-ma-tim sa ki-bi-su la ut-ta-ka-ru<br />
57-58. mu-sar-bu-ù sar-ru-ti-ia<br />
59-63,. te-si la su-ub-bi-im ga-ba-ra-ah ha-la-ki-su i-na su-ub-ti-su li-sa-<br />
ap-pi-ba-as-sum<br />
I 52-53 ; XLVIr 47, où <strong>le</strong> verbe nabu marque un appel, une vocation, une nomination ayant <strong>des</strong> dieux pour<br />
auteurs. « Anu et Enlil dir<strong>en</strong>t mon nom pour r<strong>en</strong>dre bonne la chair <strong>des</strong> g<strong>en</strong>s. » I 45-49. « Moi l'appelé (l'élu)<br />
d'Enlil. » « Ayant appelé (décrété) mon gouvernem<strong>en</strong>t. » XLVIr 47. Eu égard à ces référ<strong>en</strong>ces, il s'agit ici<br />
d'un homme libre appelé à une fonction importante, sinon par <strong>le</strong>s dieux, au moins par son souverain. Pareil<br />
personnage eût été <strong>en</strong> mesure de supprimer <strong>des</strong> lois de H. ou d'effacer son image. Les par<strong>en</strong>thèses, mises<br />
dans la traduction, expliqu<strong>en</strong>t ce s<strong>en</strong>s.<br />
B. Douze divinités sont adjurées de maudire et de châtier ,Y,YF/r 45-XXVIIIt 68<br />
Ces douze divinités sont : 1° Anu, 2° Enlil (Bel), 3° Ninlil (Bêlit) ; 4° Enki (Ea) ; So'Samas ; 6" Énzu<br />
(Sin) 7° Im ; (Hadad, Ramman) 8° Zamama 9° Innina ; ; (Istar) 10" ; Nergal ; 11° Nintu 12" Nin Karrak.<br />
;<br />
Sans faire appel à tout <strong>le</strong> panthéon akkadi<strong>en</strong>, H s'arrête au chiffre douze parce qu'il est un élém<strong>en</strong>t<br />
de la numération sexagésima<strong>le</strong> empruntée par <strong>le</strong>s Akkadi<strong>en</strong>s aux Suméri<strong>en</strong>s. « Ce qui a fait, à mon s<strong>en</strong>s<br />
dit Thureau-Dangin, la fortune du nombre 6 et de ses multip<strong>le</strong>s,<br />
<strong>le</strong>s seuls <strong>en</strong>tiers qui soi<strong>en</strong>t divisib<strong>le</strong>s à la fois par 2 et par 3. Il s'<strong>en</strong>suit que <strong>le</strong>s systèmes fondés sur ces<br />
nombres s'adapt<strong>en</strong>t particulièrem<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> à la métrologie. Il suffit de rappe<strong>le</strong>r l'emploi du sizain et surtout<br />
de la douzaine dans <strong>le</strong>s relations commercia<strong>le</strong>s. » 12 coudées formai<strong>en</strong>t un GAR. L'Origine du système<br />
c'est <strong>le</strong>ur divisibilité : ces nombres sont<br />
sexagésimal, Rev. d'Ass., A'A'F, pp. 115-118.<br />
Des douze divinités, quatre sont <strong>des</strong> déesses : Ninlil (Belit), Innina (Istar), Nintu et Nin Karrak.<br />
Peut-être cette proportion d'un tiers a-t-el<strong>le</strong> été int<strong>en</strong>tionnel<strong>le</strong> ?<br />
Le choix et l'ordre <strong>des</strong> divinités sont généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t inspirés de l'antiquité et de la puissance. Ainsi,<br />
Anu, <strong>le</strong> père <strong>des</strong> dieux, occupe <strong>le</strong> premier rang. Ensuite vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s dieux très anci<strong>en</strong>s et très puissants :<br />
Enlil (Bel), Enki (Ea), Samas, Enzu (Ea), Samas, Hadad. Si la déesse Ninlil est placée au troisième rang,<br />
c'est pour la mettre à côté de son époux Enlil. Après ces divinités antiques et puissantes, H fait appel,<br />
pour <strong>le</strong> v<strong>en</strong>ger, à trois divinités guerrières : Zamama, la fameuse Innina (Istar) et <strong>le</strong> dieu infernal Nergal.<br />
Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, H, voulant priver son <strong>en</strong>nemi de progéniture et l'accab<strong>le</strong>r d'une maladie mortel<strong>le</strong>, s'adresse à<br />
Nintu, la déesse de l'<strong>en</strong>fantem<strong>en</strong>t, et à Nin Karrak, la déesse de la santé.<br />
Quoique Marduk soit <strong>le</strong> dieu national de H, son nom ne figure pas dans la liste. Au prologue H rappel<strong>le</strong><br />
qu'Anu et Enlil conférèr<strong>en</strong>t à Marduk une royauté éternel<strong>le</strong> sur Babylone I 1-26 ; il dit qu'à son tour Marduk<br />
lui confia <strong>le</strong> soin de gouverner selon <strong>le</strong> droit <strong>le</strong>s habitants de sa capita<strong>le</strong> V 14-25. Aussi H appel<strong>le</strong>-t-il Marduk<br />
« son seigneur » et lui donne-t-il <strong>des</strong> témoignages d'une piété toute particulière : il satisfait son cœur et <strong>le</strong><br />
prie chaque jour dans son temp<strong>le</strong> II 7-12, il demande que tous ceux, auxquels il aura r<strong>en</strong>du service par<br />
son code, pri<strong>en</strong>t pour lui de tout <strong>le</strong>ur cœur Marduk et son épouse Sarpanit, <strong>le</strong>ur fass<strong>en</strong>t agréer ses p<strong>en</strong>sées<br />
par l'<strong>en</strong>tremise de génies protecteurs XXVr 41-58. Peut-être H s'est-il abst<strong>en</strong>u d'adjurer Marduk parce que<br />
sa fortune était moins anci<strong>en</strong>ne que cel<strong>le</strong> <strong>des</strong> autres dieux : il exerce la royauté sur Babylone, vil<strong>le</strong> plus<br />
réc<strong>en</strong>te que cel<strong>le</strong>s qui sont m<strong>en</strong>tionnées au prologue. Mais il est plus probab<strong>le</strong> que H a jugé inuti<strong>le</strong> la m<strong>en</strong>tion<br />
de Marduk, étant persuadé que spontaném<strong>en</strong>t ce dieu pr<strong>en</strong>drait fait et cause pour son ferv<strong>en</strong>t adorateiur.<br />
1° Anu 45-57<br />
45-47. Dès la première ligne du prologue, il est dit qu'Anu et Enlil conférèr<strong>en</strong>t à Marduk la souveraintée<br />
sur Babylone et sur tous <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s I 1-26 ; ils <strong>des</strong>tinèr<strong>en</strong>t H à faire <strong>le</strong> bonheur de ses peup<strong>le</strong>s par son<br />
œuvre juridique I 27-49. En retour, H a é<strong>le</strong>vé <strong>le</strong> sommet du temp<strong>le</strong> de ce dieu, l'E Anna, à Uruk, et l'a<br />
comblé de richesses II, 42-54.<br />
Des prérogatives analogues sont attribuées ici à Anu : si-ru-um « é<strong>le</strong>vé » I 1 et ra-bu-um « grand »,<br />
XXyir 45 « roi <strong>des</strong> Anunnaki » I 2 et ; « père <strong>des</strong> dieux » XXVIr 46. Ce dernier parallè<strong>le</strong> atteste l'équival<strong>en</strong>ce<br />
<strong>en</strong>tre « <strong>le</strong>s Anunnaki » et « <strong>le</strong>s dieux » et permet d'id<strong>en</strong>tifier <strong>le</strong>s Anunnaki m<strong>en</strong>tionnés XXVIIIr 73.<br />
L'expression « ayant décrété mon gouvernem<strong>en</strong>t » 1. 47, est une allusion évid<strong>en</strong>te à la vocation de H, qui<br />
est l'œuvre d'Anu et d'Enlil I 27-49. De part et d'autre, nous trouvons <strong>le</strong> verbe nabu «<br />
dire, appe<strong>le</strong>r, décréter »<br />
Su-mi ib-bu-û « dir<strong>en</strong>t mon nom » I 49.