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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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17G COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

29-30. ba-lum da-a-a-ni ù-ul i-ir-ru-ub<br />

31-33. i-nu-ma a-na É (bitim) sa-ni-im i-ir-ru-bu<br />

34-46. da-a-a-nu wa-ar-ka-at É (bît) mu-ti-sa pa-ni-im i-par-ra-Su-ma<br />

É (bitam) sa mu-ti-sa pa-ni-im a-na mu-ti-sa wa-ar-ki-im ù<br />

sinnistim su-a-ti i-pa-ak-ki-du-ma tup-pa-am ù-se-iz-zi-bu-su-<br />

nu-ti<br />

47-49. É (bitam) i-na-za-ru ù si-ih-hi-ru-tim û-ra-ab-bu-ù<br />

50-60. û-ni-a-tim a-na kaspim û-ul i-na-ad-di-nu sa-a-a-ma-nu-um sa<br />

ù-nu-ut mari(mes) NU MU SU (almattim) i-sa-am-mu i-na<br />

kaspi-su i-te-el-li NIG GA (namkurum)<br />

§ 178<br />

a-na be-li-su i-ta-ar.<br />

61-67. §um-ma NIN AN SAL ME (assatum) ù lu sinnisat zi-ik-ru-um §a<br />

a-bu-sa se-ri-iq-tam is-ru-ku-Si-im dup-pa-am is-tu-ru-si-im,<br />

<strong>en</strong>fants de la veuve étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>coi^e on bas âge, pareil<strong>le</strong> loi était défectueuse. De petits <strong>en</strong>fants, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

sont incapab<strong>le</strong>s de conserver et d'administrer <strong>le</strong>ur fortune, mais ils ont besoin* d'être é<strong>le</strong>vés. La prés<strong>en</strong>te<br />

loi fixe donc <strong>le</strong>s conditions dans <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s une veuve, ayant <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> bas âge, est autorisée à se remarier.<br />

El<strong>le</strong>s port<strong>en</strong>t sur la conservation et l'administration de la fortune paternel<strong>le</strong> <strong>des</strong> jeunes <strong>en</strong>fants et sur <strong>le</strong>ur<br />

propre éducation.<br />

Les lois §§ 14, 29, 16G, ainsi que <strong>le</strong>s lois relatives à l'adoption §§ 185, 186, 190, 191, trait<strong>en</strong>t éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

dos <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> bas âge.<br />

Les 11. 22-28 pos<strong>en</strong>t <strong>le</strong> cas : une veuve, ayant <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> bas âge, a résolu de se remarier. Pour<br />

l'expression « disposer sa face » pour signifier « se résoudre à ». Cf. §§ 137, 141, 144, 145, etc.. « Entrer dans<br />

la maison d'un autre » équivaut certainem<strong>en</strong>t à « se remarier ». En effet dans II. 34-36, on par<strong>le</strong> du mari<br />

postérieur mu-ti-sa wa-ar-ki-im, que l'on oppose au « premier mari » mu-li-sa pa-ni-im. Aux 11. 29-30, <strong>le</strong>s<br />

juges sont <strong>le</strong>s juges civils comme dans §§ 5, 9, 127 et non ceux du temp<strong>le</strong> ; il n'y a pas d'allusion au temp<strong>le</strong>,<br />

et <strong>le</strong>urs fonctions sont toutes civi<strong>le</strong>s. 11. 34-46. Le texte 29-30 est trop laconique pour permettre de dire<br />

que la faculté d'autoriser ou de refuser <strong>le</strong> nouveau mariage était laissée à l'arbitraire <strong>des</strong> juges. Il semb<strong>le</strong><br />

donc que la loi § 177 attribue aux juges <strong>le</strong>s fonctions m<strong>en</strong>tionnées 11. 34-46, qui se rapport<strong>en</strong>t uniquem<strong>en</strong>t<br />

aux bi<strong>en</strong>s matériels.<br />

Les juges devront d'abord faire un inv<strong>en</strong>taire « de ce qui est derrière » warkaîum, <strong>le</strong> premier mari,<br />

c'est-à-dire de la succession de la maison du premier mari. Une fortune se compose généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t d'immeub<strong>le</strong>s<br />

et de mobilier. Si l'inv<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> juges devait porter sur ces deux catégories de bi<strong>en</strong>s, cette opération était<br />

plus uti<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s bi<strong>en</strong>s meub<strong>le</strong>s. Ensuite <strong>le</strong>s juges devront confier au mari postérieur et à sa femme, ces<br />

deux espèces de ].)i<strong>en</strong>s que <strong>le</strong> rédacteur compr<strong>en</strong>d sous <strong>le</strong> nom générique de « maison ». Enfin ils feront<br />

rédiger par ceux-ci une tab<strong>le</strong>tte, disposition exigée par <strong>le</strong>s lois sur <strong>le</strong>s dépôts §§ 7, 122. Les bi<strong>en</strong>s <strong>des</strong> petits<br />

<strong>en</strong>fants étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> quelque sorte confiés à titre de dépôt, comme <strong>le</strong> prouve la suite de la loi. L'artic<strong>le</strong> n'indique<br />

pas explicitem<strong>en</strong>t la t<strong>en</strong>eur de la tab<strong>le</strong>tte. Cel<strong>le</strong>-ci devait cont<strong>en</strong>ir à la fois l'inv<strong>en</strong>taire fait par <strong>le</strong>s juges et<br />

l'accusé de réception de la part du mari postérieur et de sa femme.<br />

Le premier mari n'est pas désigné ici par luOirum comme dans §§ 135, 174, mais par l'épithète panum,<br />

« face » qui est l'équival<strong>en</strong>t de mahru « devant ». Les Akkadi<strong>en</strong>s comme <strong>le</strong>s Hébreux, emploi<strong>en</strong>t<br />

la tôte<br />

môtaplioriquemcnt <strong>le</strong> mot « face » ou « t^<strong>le</strong> » pour désigner <strong>le</strong> premier dans l'ordre du temps, puisque<br />

est la partie du corps qui la première vi<strong>en</strong>t à l'exist<strong>en</strong>ce et attire l'att<strong>en</strong>tion. Cf. Dhorme, Rev. Bib., 1920,<br />

pp. 490 ss, 1921, pp. 396 ss. Puisque <strong>le</strong> C. H. ne possède pas de mot spécial pour désigner <strong>le</strong> second mari,<br />

ha'^irum. De<br />

l'épithèLe paniim « antérieur », qui fait opposition à warkum « postérieur », convi<strong>en</strong>t mieux que<br />

même <strong>le</strong> terme général « femme » sinniStum désigne opportuném<strong>en</strong>t la veuve remariée. Cel<strong>le</strong>-ci ne pouvait<br />

être «<br />

appelée veuve », puisqu'el<strong>le</strong> se remariait, ni « mère » puisque son nouveau mariage lui faisait délaisser<br />

<strong>en</strong> quelque sorte ses <strong>en</strong>fants, ni « épouse » puisque <strong>le</strong> mariage n'était pas <strong>en</strong>core contracté.<br />

Le législateur spécifie epsuite <strong>le</strong>s devoirs incombant à la veuve remariée et à son nouveau mari 47-49 ;<br />

veil<strong>le</strong>r sur la maison et é<strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s «<br />

petits. Maison »<br />

signifie, comme dans 34-46, la fortune du premier mari.<br />

Le mot « é<strong>le</strong>ver » traduit <strong>le</strong> mieux û-ra-ah-hii, « ils feront dev<strong>en</strong>ir grand », à la forme int<strong>en</strong>sive, à cause de la<br />

longue série d'efforts exigés par l'éducaLion <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants. Voir <strong>le</strong>s §§ 185, 193, relatifs à l'adoption.<br />

Enfin, pour plus de sûreté, <strong>le</strong> législateur introduit une clause interdisant aux époux de v<strong>en</strong>dre quoi que<br />

ce soit du mobilier ûnulum <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants mineurs, sous peine d'annulation de cette v<strong>en</strong>te et de perte, pour<br />

l'acheteur, do son arg<strong>en</strong>t II.' 50-60. Évidemm<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s bi<strong>en</strong>s meub<strong>le</strong>s devai<strong>en</strong>t figurer sur l'inv<strong>en</strong>taire établi<br />

par <strong>le</strong>s juges. Mais, la v<strong>en</strong>te d'un meub<strong>le</strong> étant ciiose faci<strong>le</strong>, <strong>le</strong> législateur a voulu l'empêcher par une clause<br />

expresse.<br />

Quoique la loi ne confie explicitem<strong>en</strong>t aux juges que la rédaction de l'inv<strong>en</strong>taire de la fortune du mari<br />

•défunt et la remise de cel<strong>le</strong>-ci, aux nouveaux époux, il semb<strong>le</strong> bi<strong>en</strong> qu'ils devai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core veil<strong>le</strong>r à l'exécution<br />

par ceux-ci de <strong>le</strong>urs devoirs concernant l'éducation <strong>des</strong> jeunes <strong>en</strong>fants et la conservation de tous <strong>le</strong>urs bi<strong>en</strong>s.

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