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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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LES LOIS 169<br />

§ 170<br />

37-41. Si un homme a eu une première épouse, qui lui a <strong>en</strong>fanté <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants,<br />

et (si) son esclave lui a <strong>en</strong>fanté <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants,<br />

42-47. (si) <strong>le</strong> père de son vivant a dit aux <strong>en</strong>fants, que l'esclave lui a <strong>en</strong>fanté,<br />

« vous êtes mes <strong>en</strong>fants », on <strong>le</strong>s comptera avec <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de<br />

l'épouse ;<br />

48-55. après que <strong>le</strong> père aura été à sa <strong>des</strong>tinée, quant<br />

à la fortune de la<br />

maison du père, <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de la première épouse et <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants<br />

de l'esclave partageront à parts éga<strong>le</strong>s ;<br />

56-59, <strong>le</strong> fils héritier, <strong>en</strong>fant de la première épouse, choisira et pr<strong>en</strong>dra.<br />

§ 171'-^<br />

60-63. Et si <strong>le</strong> père, de son vivant, n'a pas dit aux <strong>en</strong>fants que l'esclave<br />

lui a <strong>en</strong>fantés : « (vous êtes) mes <strong>en</strong>fants »,<br />

64-70. après que <strong>le</strong> père aura été à la <strong>des</strong>tinée, <strong>en</strong> ce qui concerne la fortune<br />

de la maison du père, <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de l'esclave ne partageront<br />

pas avec <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de l'épouse ;<br />

71-77. la liberté de l'esclave et de ses <strong>en</strong>fants sera établie ; <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de la<br />

première épouse ne réclameront pas pour l'esclavage, au sujet<br />

<strong>des</strong> <strong>en</strong>fants de l'esclave.<br />

et dans <strong>le</strong>s deux suivantes. Évidemm<strong>en</strong>t, il fallait faire la preuve de cette déclaration. Puisqu'un docum<strong>en</strong>t<br />

écrit n'était point exigé, <strong>des</strong> témoins pouvai<strong>en</strong>t suffire.<br />

On retrouve dans <strong>le</strong> § 165, 11. 48-50, la même formu<strong>le</strong> pour « <strong>le</strong> partage égal de la fortune de la maison<br />

du père ».<br />

Observons la précision avec laquel<strong>le</strong> est désigné <strong>le</strong> fils héritier, 1. 56. Les idéogrammes TUR Uft<br />

équival<strong>en</strong>t à aplum, fils héritier. Ce nom est mis <strong>en</strong> apposition avec mar hirtim, parce que <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de<br />

l'épouse norma<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t sont fils héritiers. Pour qu'il <strong>en</strong> soit autrem<strong>en</strong>t, il faut qu'ils. ai<strong>en</strong>t été <strong>des</strong>hérités<br />

g§ 168, 169. Conformém<strong>en</strong>t au texte, nous avons traduit par <strong>le</strong> singulier. Mais il est évid<strong>en</strong>t que, si l'épouse<br />

avait eu plusieurs <strong>en</strong>fants, tous aurai<strong>en</strong>t été admis à choisir. Ce privilège du choix, que possèd<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants<br />

do l'épouse sur ceux de l'esclave, est naturel.<br />

§ 171». Si <strong>le</strong> père n'a pas accordé aux <strong>en</strong>fants, qu'il a <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drés de sa concubine esclave, <strong>le</strong> bénéfice<br />

de la p<strong>le</strong>ine adoption et par suite du droit à son héritage, cette concubine esclave et ses <strong>en</strong>fants doiv<strong>en</strong>t être<br />

r<strong>en</strong>dus libres, <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de l'épouse ne peuv<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s rev<strong>en</strong>diquer pour la servitude.<br />

On trouve <strong>le</strong> mot andurarum « liberté », 71 au § 117, 1. 66 (travail par contrainte à cause d'une dette) ;<br />

et au § 280 (esclave acheté <strong>en</strong> pays étranger).<br />

Les §§ 170 et 171" paraiss<strong>en</strong>t s'appliquer dans un épisode de la vie familia<strong>le</strong> d'Abraham, rapporté dans<br />

<strong>le</strong> docum<strong>en</strong>t élohiste, G<strong>en</strong>. XXI 8-13. Comme <strong>le</strong> § 170 lui <strong>en</strong> donnait <strong>le</strong> droit, Abraham aurait voulu adopter<br />

p<strong>le</strong>inem<strong>en</strong>t et par suite admettre à la participation à son héritage Ismael, <strong>le</strong> fils qu'il avait eu de sa concubine<br />

esclave ^amah ; il avait donné dans ce <strong>des</strong>sein un grand banquet <strong>le</strong> jour où cet <strong>en</strong>fant avait été sevré, v. 8.<br />

« Chasse cette esclave ('âmâli) et sou<br />

Mais, par rivalité, Sara s'oppose à l'adoption. El<strong>le</strong> dit à son époux :<br />

fils, afin que <strong>le</strong> fils de cette esclave n'hérite point avec mon fils, avec Isaac... » v. 10. En d'autres termes,<br />

Sara demande à Abraham d'appUquer à Ismael <strong>le</strong> § 171* et non <strong>le</strong> § 170 du C. H. En effet rex|)ulsion du<br />

fils de la servante était un moy<strong>en</strong> d'empêcher sa p<strong>le</strong>ine adoption et sa participation à l'héritage paternel<br />

suivant § 170. On voit par <strong>le</strong> texte de la G<strong>en</strong>èse que la contrariété éprouvée par Abraliam, était due à su<br />

t<strong>en</strong>dresse paternel<strong>le</strong> et non à la crainte de commettre un acte illégal. Le v. 11 dit : explicitem<strong>en</strong>t que « cette<br />

chose parût très mauvaise aux yeux d'Abraham à cause de son fils<br />

». La suite du texte permet d'exclure<br />

formel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> motif d'une injustice léga<strong>le</strong>. Dans <strong>le</strong>s vv. 12 et 13 Elohim ordonne à Abraham d'accéder<br />

au désir de son épouse et il promet de donner lui-même une comp<strong>en</strong>sation à Ismael, pour son exclusion<br />

de l'héritage paternel. Or il est évid<strong>en</strong>t que Dieu ne pouvait ordonner, ni surtout favoriser, l'accomjjlissem<strong>en</strong>t<br />

d'un acte illégal. La différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre C. H. §§ 170, ni" et G<strong>en</strong>. XXI 8-13, consiste <strong>en</strong> ce que Hagar est la<br />

servante de Sara, tandis que dans <strong>le</strong> C. H. il s'agit d'une esclave de l'époux lui-même. Notons (jue, dans<br />

11. 71-77, <strong>le</strong> terme esclave est privé de tout suffixe indiquant une possession et que <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants sont désignés<br />

comme ceux de la concubine esclave. Cf. notre étude, La Monogamie el <strong>le</strong> concubinal dans <strong>le</strong> C. H., <strong>le</strong>s cuntruls<br />

de la /« dyn. bab., et Vhistoire patriarca<strong>le</strong> Rev. Bib., 1917, pp. 284, 285.<br />

Le docum<strong>en</strong>t néo-babylorneu b. VAT. 1036 conti<strong>en</strong>t <strong>le</strong> début de § 171", 11. 00-70, sans variaiilo<br />

appréciab<strong>le</strong>.

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