Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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60-62. ayant <strong>en</strong>touré d'éclat l'E Meteursag,<br />
PROLOGUE 17<br />
63-65. ayant consolidé <strong>le</strong>s grands sanctuaires de Ninni,<br />
66-67. surveillant la maison (<strong>le</strong> temp<strong>le</strong>) d'Harsagkalamma,<br />
68. bou<strong>le</strong>vard pour l'<strong>en</strong>nemi<br />
69-Col. III, 1. à qui Urra, son compagnon, a fait atteindre son désir,<br />
2-3. ayant r<strong>en</strong>du surabondante la vil<strong>le</strong> de Kuta,<br />
4-6. ayant augm<strong>en</strong>té tout (ce qui a) son nom (toute chose)<br />
à Mes-lam<br />
d'une divinité éloignant <strong>le</strong>s <strong>en</strong>nemis de son sanctuaire et de sa vil<strong>le</strong> est tout à fait <strong>en</strong> harmonie avec <strong>le</strong>s<br />
croyances <strong>des</strong> contemporains de II.<br />
69-III, 1. Que la 1. 68 se rapporte au temp<strong>le</strong> ou à H, il est certain que <strong>le</strong> pronom relatif, par <strong>le</strong>quel<br />
débute cette proposition se réfère à H.<br />
Le P. Scheil lit <strong>le</strong> premier signe de la ligne 69, <strong>le</strong> seul qui prés<strong>en</strong>te quelque difficulté nit. Il possède<br />
<strong>en</strong> effet cette va<strong>le</strong>ur, aussi bi<strong>en</strong> que cel<strong>le</strong>s de Us, Us, Uz dans Delitzsch, n" 142 et dans Th. Dangin. N" 120.<br />
Puis <strong>le</strong> R. P. traduit nit-ra-ru-su par « son auxiliaire ». Les mots nararu ou neraru signifi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet auxiliaire.<br />
Toutefois, cette <strong>le</strong>cture, correcte aux points de vue du texte et du <strong>le</strong>xique, prés<strong>en</strong>te quelques difficultés<br />
au point de vue du contexte. Quel est « cet auxiliaire » qui fait atteindre à H son désir ? Seu<strong>le</strong> une divinité,<br />
pourrait rev<strong>en</strong>diquer ce pouvoir. Or aucun dieu n'est nommé ici, Taîu ne v<strong>en</strong>ant que bi<strong>en</strong> plus loin III 10.<br />
Mais dans <strong>le</strong> contexte immédiat, il est parlé et de la vil<strong>le</strong> de Kutha, et du temp<strong>le</strong> de Nergal, E Meslam III 2-6.<br />
Il convi<strong>en</strong>drait donc parfaitem<strong>en</strong>t au contexte qu'un début de la 1. 69 Nergal, ou un dieu s'approchant<br />
beaucoup de lui, s'id<strong>en</strong>tifiant presque avec lui, soit nommé. C'est ce que propose de faire Ungnad, <strong>en</strong><br />
suggérant la <strong>le</strong>cture Ur-ra ru su « Urra, son compagnon », et <strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifiant Urra à Nergal. Cette <strong>le</strong>çon convi<strong>en</strong>t<br />
au contexte, malgré l'abs<strong>en</strong>ce du déterminatif de la divinité et quoiqu'il soit diffici<strong>le</strong> de trouver la va<strong>le</strong>ur<br />
ur ou ir pour <strong>le</strong> premier signe.<br />
Dans l'épilogue Nergal est adjuré XXVIII/ 24-39. Comme ici, il est question de lui après Zamama et<br />
Ninni. Remarquons <strong>en</strong>fin la grande ressemblance <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>faits attribués : « m'ayant fait obt<strong>en</strong>ir la victoire<br />
par sa grande puissance » de l'épilogue équivaut « à faire atteindre son désir » du prologue et l'explique.<br />
Voir dans l'épilogue, <strong>des</strong> r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts que nous donnons sur Nergal. Dans <strong>le</strong> panthéon suméro-babyIoni<strong>en</strong>,<br />
un dieu appelé Urra ou Irra, prés<strong>en</strong>tait une grande ressemblance avec Nergal, au point de pouvoir être<br />
id<strong>en</strong>tifié avec lui. D'après Meissner, dans son ouvrage B. u. A., II, p. 38, Irra correspond à Nergal. Il est<br />
« <strong>le</strong> seigneur de la tempête et de la <strong>des</strong>truction ». Par la guerre, <strong>le</strong> feu et la peste il décime <strong>le</strong>s hommes. Son<br />
épouse est Nin-mug ou Subula, d'après d'autres docum<strong>en</strong>ts. « Le conseil<strong>le</strong>r et <strong>le</strong> ministre » de Nergal-Irras<br />
est Passaga-Isum. C'est lui qui fournit l'occasion à son maître de dévaster <strong>le</strong> pays. Les théologi<strong>en</strong>s akkadi<strong>en</strong>s<br />
ont donné à Nergal différ<strong>en</strong>ts noms suivant <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s où il était adoré. Ils ont dit notamm<strong>en</strong>t : « Irra est <strong>le</strong><br />
Nergal de Kuta. « Cf. Meissner, ibid., p. 48. Dans <strong>le</strong> mythe d'Irra, il est rapporté qu'Anu créa sept mauvais<br />
démons et <strong>le</strong>s soumet à Irra pour être ses auxiliaires dans la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> hommes et <strong>des</strong> animaux. De<br />
fait Irra détruit plusieurs vil<strong>le</strong>s et sa colère ne s'apaise qu'après l'accomplissem<strong>en</strong>t de cette œuvre de ruine.<br />
Ibid., pp. 186, 187. Dans <strong>des</strong> présages tirés de la pluie, nous constatons que Nergal et Irra sont juxtaposés.<br />
On dit <strong>en</strong> effet que si la pluie vi<strong>en</strong>t au mois d'Adar « » Nergal mangera dans <strong>le</strong> pays » ; que, si el<strong>le</strong> vi<strong>en</strong>t<br />
dans <strong>le</strong> mois intercalaire d'Adar « <strong>le</strong>s produits <strong>des</strong> champs seront maigres ou qu'Irra visitera <strong>le</strong> pays ».<br />
Cf. Ibid., p. 259. « Le chanteur, qui chantait bi<strong>en</strong> <strong>le</strong> chant d'Irra et <strong>le</strong> scribe, qui l'appr<strong>en</strong>ait par cœur, était,<br />
d'après la conception babyloni<strong>en</strong>ne, épargné par la peste. » Ibid., p. 259. Dans la liste <strong>des</strong> dieux suméri<strong>en</strong>s<br />
du catalogue A O. 5373 publiée par M. de G<strong>en</strong>ouillac, nous trouvons un dieu Ir-ra-gal R A O, XXV, III,<br />
p. 134, qui ressemb<strong>le</strong> beaucoup à celui, dont nous parlons, puisque c'est <strong>le</strong> même nom avec l'épithète<br />
« grand ».<br />
2-3. Mu-sa-te-ir, du verbe uta, signifie « ayant fait surabonder », métaphore pour « ayant <strong>en</strong>richi<br />
grandem<strong>en</strong>t ». Cf. la prophétie de Jacob, où ce patriarche dit de Rub<strong>en</strong> : outrance jeter d'élévation, outrance<br />
de force. (Traduction Lagrange, R. B., 1896). Jetlier signifie « reste ». Mais <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s demande que ce soit un<br />
reste <strong>en</strong> trop, d'où outrance.<br />
La vil<strong>le</strong> de Kuta, située dans <strong>le</strong> pays d'Akkad, se trouvait sur un canal, au sud-est de Sippar et au nord<br />
de Kish. EUe correspond à l'actuel<strong>le</strong> Tell- Ibrahim, située sur <strong>le</strong> canal Hahl Ibrahim. Kuta n'est pas m<strong>en</strong>tionné<br />
dans la tab<strong>le</strong> ethnographique. G<strong>en</strong>. X. Nous savons à la fois par <strong>le</strong>s docum<strong>en</strong>ts assyri<strong>en</strong>s (prisme de Sargon<br />
23 ss.) et par la Bib<strong>le</strong>, qu'après la prise de Samarie ses habitants fur<strong>en</strong>t déportés et que <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s de Kuta,<br />
figurai<strong>en</strong>t parmi <strong>le</strong>s populations transplantées <strong>en</strong> Israël II Rois XVII 6, 24, 30.<br />
Le dieu principal de Kuta était Nergal et son temp<strong>le</strong> était l'E Meslam. Nous avons déjà dit que Nergal<br />
figure parmi <strong>le</strong>s dieux adjurés par H de châtier <strong>le</strong>s contempteurs de sa stè<strong>le</strong>, XXVIII, 24-39. Nergal, dont<br />
<strong>le</strong> nom «<br />
signifie seigneur de la grande demeure » était <strong>le</strong> dieu <strong>des</strong> morts, de l'<strong>en</strong>fer et de la peste. Son épouse<br />
se nomme « Eriskigal Princesse de la grande terre ». La grande demeure et la grande terre c'était une même<br />
région, l'<strong>en</strong>fer... Chargé de peup<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fers, Nergal apparut aux Babyloni<strong>en</strong>s, comme un dieu de la<br />
<strong>des</strong>truction. Cf. Dhorme, RAB, pp. 76-77. La Bib<strong>le</strong> nous appr<strong>en</strong>d que <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s de Kuta transplantés <strong>en</strong><br />
Sansarie, fir<strong>en</strong>t <strong>des</strong> ido<strong>le</strong>s à Nergal II Rois XVII 30. Ce même docum<strong>en</strong>t nous dit que <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s de Sépharwaim<br />
brûlai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> l'honneur de <strong>le</strong>urs dieux Adarmélék et 'Anammé<strong>le</strong>k. Or <strong>le</strong> P. Lagrange a montré<br />
la ressemblance de Nergal avec Mil<strong>ko</strong>m <strong>des</strong> Ammonites, Moloch, Mélék ou Milk <strong>des</strong> Phénici<strong>en</strong>s, divinités<br />
auxquel<strong>le</strong>s on immolait <strong>des</strong> victimes humaines et spécia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants ERS, pp. 107-109. On s'imaginait<br />
que Nergal, pour peup<strong>le</strong>r son empire infernal, <strong>en</strong>voyait <strong>des</strong> fléaux mortels comme la peste, la famine et<br />
la guerre et que « pour lui faire lâcher prise, il fallait lui <strong>en</strong>voyer <strong>des</strong> victimes de choix, jeunes <strong>en</strong>core »<br />
•cf. Dhorme, jbid. Kuta fut une <strong>des</strong> viUes choisies de préfér<strong>en</strong>ce pour la sépulture. Cf. Meissner, B. u. A., p. 426.<br />
4-6. L'E Meslam était <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> Nergal-' Irra â Kuta. Du nom de ce temp<strong>le</strong> était appelé un dieu qui<br />
COMMENTAinE DU CODE D'HAMMOURABI 2