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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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278 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

50 l^amaë 14-40<br />

14-19. (ilu) §amas da-a-a-nu-um ra-bi-um sa sa-me-e ù ir-çi-tim (14-16)<br />

mu-us-te-se-ir sa-ak-na-at na-pi-is-tim 17-18<br />

be-lum tu-kùl-ti 19<br />

20-30. sar-ru-su li-is-ki-ip 20<br />

di-in-su a i-di-in 21-22<br />

u-ru-uh-su li-si 23<br />

DU (isdi) um-ma-ni-su li-i§-hi-el-zi 24-25<br />

i~na bi-ri-su UZU (siram) lim-nam sa na-sa-ah DU (iSdi) sar-ru-ti-§u<br />

ù ha-la-aq ma-ti-su li-is-ku-un-sum 26-30<br />

infaillib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t : <strong>le</strong> <strong>des</strong>sèchem<strong>en</strong>t de tous <strong>le</strong>s cours d'eau 7-9. Ea, <strong>en</strong> tant que « Seigneur de l'eau», avait tout<br />

pouvoir sur <strong>le</strong>s sources et <strong>le</strong>s cours d'eau.<br />

7-9. Obstruer <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>uves à <strong>le</strong>urs sources, c'est empêcher complètem<strong>en</strong>t l'eau de v<strong>en</strong>ir dans <strong>le</strong>s canaux.<br />

Cf. par contre C. H. §§ 53-56 lois sur <strong>des</strong> dommages causés, à la récolte par <strong>des</strong> inondations dues à la néglig<strong>en</strong>ce<br />

et §§ 259-260 pénalités pour vol d'instrum<strong>en</strong>ts d'arrosage.<br />

10-13. Si l'irrigation est supprimée, forcém<strong>en</strong>t il n'y aura plus de blé. L'objet de cette adjuration,<br />

dép<strong>en</strong>d donc de la réalisation de l'objet de la précéd<strong>en</strong>te. Le blé était la nourriture principa<strong>le</strong> <strong>des</strong> habitants<br />

de Sumer et d'Akkad ; H<br />

l'appel<strong>le</strong> napiëlum <strong>des</strong> g<strong>en</strong>s, c'est-à-dire <strong>le</strong>ur âme, <strong>le</strong>ur souff<strong>le</strong> vital, <strong>le</strong>ur vie. Plus<br />

de blé, plus de vie. C'est donc la mort que H souhaite pour <strong>le</strong>s sujets du roi, qui aura méprisé son code.<br />

A la 1. 11, <strong>le</strong> signe Se, qui a lui seul signifie « blé » seu, est précédé du déterminatif de la divinité an<br />

(ilu) et suivi du signe tir, qui a la va<strong>le</strong>ur aënan. Meissner dit que aSnan était <strong>le</strong> nom d'une espèce de blé<br />

qui était divinisée B. u. A., p. 185. D'après Dhorme, Se est précédé du déterminatif de la divinité, parcequ'ici<br />

on a considéré <strong>le</strong> blé <strong>en</strong> train de pousser, par opposition au blé récolté. On voyait dans <strong>le</strong> blé qui pousse<br />

une force de la nature et <strong>le</strong>s Assyro-Babyloni<strong>en</strong>s ont divinisé <strong>le</strong>s forces de la nature comme <strong>le</strong> f<strong>le</strong>uve, <strong>le</strong> feu,<br />

<strong>le</strong>s céréa<strong>le</strong>s. Pour <strong>le</strong> mot aSnan ce serait <strong>le</strong> nom antique de la divinité faisant <strong>le</strong> pain. Bel. Ass.-Bab., pp. 48-52.<br />

Ici <strong>le</strong> déterminatif de la divinité n'est pas exprimé devant <strong>le</strong> signe ID qui signifie « f<strong>le</strong>uve ». Mais ce<br />

signe est répété pour marquer <strong>le</strong> pluriel, comme pour <strong>le</strong> pluriel de dieu XXVIr 101. Le déterminatif divin<br />

se trouve devant ID (naru) au § 2, où il est question de l'épreuve du f<strong>le</strong>uve à propos de sorcel<strong>le</strong>rie, et au<br />

§ 132 où il s'agit aussi de l'épreuve du f<strong>le</strong>uve au sujet d'une accusation d'adultère.<br />

5° èamaS 14-40<br />

Il a déjà été question plusieurs fois de ce dieu, soit au prologue, soit dans l'épilogue. Au prologue, H<br />

tire de la lumière respl<strong>en</strong>dissant partout du so<strong>le</strong>il, l'astre de Samas, une comparaison pour sa propre vocation<br />

de roi du droit 1 40-44 et V 4-9. Il a re<strong>le</strong>vé <strong>le</strong>s fondem<strong>en</strong>ts de sa vil<strong>le</strong>, Sippar, et de son temp<strong>le</strong><br />

l'E Babbar II<br />

24-37. Il est un roi d'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dem<strong>en</strong>t la-Si-im-Um parce qu'il écoute <strong>le</strong> puissant Samas II 22-23. Cette dernière<br />

déclaration confirme l'assertion de l'épilogue :<br />

« C'est moi, auquel Samas a fait prés<strong>en</strong>t <strong>des</strong> lois » XXVr 97-98.<br />

Ces deux textes permett<strong>en</strong>t d'interpréter la scène représ<strong>en</strong>tée par <strong>le</strong> relief de la stè<strong>le</strong>. Ils prouv<strong>en</strong>t que H,<br />

ne se ti<strong>en</strong>t pas devant Samas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t dans l'attitude d'un orant, mais <strong>en</strong>core dans la position d'un discip<strong>le</strong><br />

qui écoute, sinon la dictée <strong>des</strong> lois, au moins l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t juridique qui <strong>en</strong> a été la base. Une <strong>des</strong> conclusions<br />

de l'autopanégyrique est : « par l'ordre de Samas, lé grand juge <strong>des</strong> cieux et de la terre, que mon droit<br />

respl<strong>en</strong>disse dans <strong>le</strong> pays » XXIVr 84-88. Enfin H demande à Samas de « prolonger <strong>le</strong> » sceptre <strong>des</strong> rois<br />

qui consulteront son code avec respect XXVL 14-15. Complétons brièvem<strong>en</strong>t ici <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts déjà<br />

donnés sur Samas.<br />

Comme, d'après la conception de l'Anci<strong>en</strong> Ori<strong>en</strong>t, la nuit <strong>en</strong>fante <strong>le</strong> jour, ainsi <strong>le</strong> dieu lunaire Sinest<br />

<strong>le</strong> père du dieu solaire Samas, <strong>en</strong> suméri<strong>en</strong> Vlu ou Babbar. Les Babyloni<strong>en</strong>s p<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t que, chaque matin,<br />

Samas sortait de la grande montagne de la source, qu'il ouvrait la grande porte du ciel, qu'il parcourait<br />

<strong>le</strong>s contrées <strong>le</strong>s plus lointaines et qu'il traversait la grande mer. La nuit, il <strong>des</strong>c<strong>en</strong>dait aux <strong>en</strong>fers. D'abord,<br />

on p<strong>en</strong>sa que Samas faisait à pied ces voyages, plus tard on imagina qu'il se servait d'un char attelé de<br />

mu<strong>le</strong>ts courant comme du feu.<br />

A cause de sa place préémin<strong>en</strong>te au ciel, Samas fut particulièrem<strong>en</strong>t honoré. Il était favorab<strong>le</strong> à tous :<br />

il r<strong>en</strong>dait la vie à ceux qui avai<strong>en</strong>t <strong>des</strong> maladies mortel<strong>le</strong>s, il facilitait <strong>le</strong>s accouchem<strong>en</strong>ts.<br />

Sa principa<strong>le</strong> fonction était cel<strong>le</strong> de Juge. H «<br />

l'appel<strong>le</strong> <strong>le</strong> grand juge <strong>des</strong> cieux et de la terre » XXIVr<br />

85, 86 et XXVIIr 14, 15. Lui, dont la face ne pouvait s'obscurcir et dont l'éclat pénétrait jusque dans la<br />

profondeur <strong>des</strong> mers, ri<strong>en</strong> ne pouvait être caché à ses yeux. Il regardait d'un œil bi<strong>en</strong>veillant <strong>le</strong>s faib<strong>le</strong>s<br />

et châtiait <strong>le</strong>s juges se laissant suborner par <strong>des</strong> prés<strong>en</strong>ts et v<strong>en</strong>dant la justice.<br />

Avec Adad, Samas était spécia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> dieu <strong>des</strong> Orac<strong>le</strong>s. Il écrivait dans l'intérieur <strong>des</strong> brebis <strong>le</strong> signe<br />

de l'orac<strong>le</strong>, afin que <strong>le</strong> voyant put indiquer l'av<strong>en</strong>ir. Lui-même répondait aux qusetions. C'est pourquoi<br />

<strong>le</strong>s prêtres r<strong>en</strong>dant <strong>des</strong> orac<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s devins lui attribuai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur sci<strong>en</strong>ce et l'honorai<strong>en</strong>t comme <strong>le</strong>ur protecteur<br />

Cf. Meissner, B. u. A., II, pp. 19-21.<br />

En représ<strong>en</strong>tant juxtaposés Samas et <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il, <strong>le</strong> relief de la stè<strong>le</strong> prouve à l'évid<strong>en</strong>ce que <strong>le</strong>s Suméro-<br />

Akkadi<strong>en</strong>s, loin de confondre <strong>le</strong> dieu et l'astre, considérai<strong>en</strong>t l'astre comme <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong> et la demeure du<br />

dieu. Samas apparaît sous une forme humaine avec <strong>des</strong> rayons solaires lui sortant <strong>des</strong> épau<strong>le</strong>s. Le so<strong>le</strong>il<br />

est représ<strong>en</strong>té par un disque cont<strong>en</strong>ant une étoi<strong>le</strong> à quatre pointes <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s sort<strong>en</strong>t <strong>des</strong> rayons.<br />

Ainsi que pour <strong>le</strong>s autres divinités, H. comm<strong>en</strong>ce par énumérer Jes prérogatives de Samas, puis il lui .<br />

adresse ses adjurations. Les prérogatives sont au nombre de trois. 14-19. Quant aux adjurations, il y

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