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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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LES LOIS 195<br />

194<br />

23-23. Si un homme a donné son <strong>en</strong>fant à une nourrice et (si) ce fils est mort<br />

<strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s mains de la nourrice,<br />

29-33. (si) la nourrice, sans (<strong>le</strong> cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t de) son père et (de) sa mère,<br />

a nourri (ou : s'est attaché) un autre <strong>en</strong>fant,<br />

34-40, on la convaincra, et parce que, sans (<strong>le</strong> cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t de) son père et<br />

(de) sa mère, el<strong>le</strong> a nourri (s'est attaché) un autre <strong>en</strong>fant, on<br />

coupera<br />

ses seins.<br />

§ 195<br />

41-42. Si un <strong>en</strong>fant a frappé son père,<br />

43-44. on coupera ses mains.<br />

Puisque cel<strong>le</strong>-ci a eu lieu par suite d'un acte commis par la nourrice à l'insu <strong>des</strong> par<strong>en</strong>ts, il est clair que la<br />

nourrice ne se trouvait pas auprès de ses maîtres mais que ceux-ci avai<strong>en</strong>t placé <strong>le</strong>ur <strong>en</strong>fant chez el<strong>le</strong>.<br />

Le verbe ir-la-ka-as 1. 23 exprime la faute commise par la nourrice. Or <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de « nourrir» donné à<br />

ce verbe soulève quelques difficultés. Le s<strong>en</strong>s fondam<strong>en</strong>tal de rakasu, et celui qu'il a dans <strong>le</strong> code § 151,<br />

1. 33 et § 253 1.<br />

, 76, est « lier » soit au s<strong>en</strong>s matériel soit au s<strong>en</strong>s moral. De plus <strong>le</strong> substantif rikistum,<br />

dérivé de ce verbe, se r<strong>en</strong>contre de nombreuses fois dans <strong>le</strong> code avec <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de « conv<strong>en</strong>tions » C. H. §§7,<br />

47, 52, 123, 128, etc.. Mais ici <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s « lier » ne convi<strong>en</strong>t guère. Ungnad traduit ir-ta-ka-as « par a fait<br />

p<strong>en</strong>dre au sein ». Scheil, suivi par Winck<strong>le</strong>r, suppose l'exist<strong>en</strong>ce d'une racine rakasu ayant la signification<br />

de « nourrir ». Il <strong>en</strong> voit une trace dans V. Rawlinson 9, 36 gamalli rukusissunu « usalliqu (poussés par la<br />

faim) ils dépecèr<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s chameaux, <strong>le</strong>urs animaux nourriciers ». Mu-se-ni-iq-tum « nourrice » est <strong>le</strong> participe<br />

causatif du verbe <strong>en</strong>êqu. De même dans <strong>le</strong>s contrats, <strong>le</strong>s idées de nourrir et nourriture sont r<strong>en</strong>dues par<br />

la racine <strong>en</strong>êqu et jamais par cel<strong>le</strong> de rakasu. Toutefois l'opinion de Scheil, paraît la seu<strong>le</strong> plausib<strong>le</strong>.<br />

La nécessité de convaincre la nourrice de sa faute confirme que <strong>le</strong>s par<strong>en</strong>ts n'avai<strong>en</strong>t pas chez eux la<br />

nourrice et son nourrisson.<br />

La nourrice coupab<strong>le</strong> devait subir l'ablation <strong>des</strong> seins, ce châtim<strong>en</strong>t, <strong>des</strong>tiné à prév<strong>en</strong>ir toute récidive,<br />

est dans l'esprit du code ; voir § 195, § 218 (médecin ayant manqué une opération), § 226 (tondeur ayant<br />

marqué indûm<strong>en</strong>t un esclave), quelque barbare que soit cette mutilation.<br />

Aucun <strong>des</strong> trois docum<strong>en</strong>ts juridiques cités par Schorr, relativem<strong>en</strong>t aux nourrices, dans son recueil,<br />

ne fait allusion à la faute dont par<strong>le</strong> <strong>le</strong> § 194. VS VII 37 (Sch. 241, KU III 33) Dilbat Abi-esuh — CT IV 13"<br />

(Sch. 242, KU III 34) Sippar — TD 197 (Sch. 243, KU V 1091) Sippar parl<strong>en</strong>t simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de la remise<br />

d'<strong>en</strong>fants à une nourrice par ses par<strong>en</strong>ts et du paiem<strong>en</strong>t d'un salaire à cel<strong>le</strong>-ci. VS VII 37 spécifie que<br />

l'aMaitem<strong>en</strong>t durera deux ans. Dans ces docum<strong>en</strong>ts on recourt toujours au verbe <strong>en</strong>êqu pour exprimer, soit<br />

<strong>le</strong> devoir de nourrir « ana sunuqun », soit <strong>le</strong>s frais d'allaitem<strong>en</strong>t l<strong>en</strong>iqum.<br />

B. <strong>en</strong>fanl ayant frappé son père § 195<br />

§ 195. On ne coupait sans doute <strong>le</strong>s mains à cet <strong>en</strong>fant que s'il avait donné à son père <strong>des</strong> coups viol<strong>en</strong>ts<br />

et particuUèrem<strong>en</strong>t graves. On peut admettre que, dans la pratique du moins, l'<strong>en</strong>fant était épargné, comme<br />

au § 170. Enfin il est à présumer que l'<strong>en</strong>fant avait un âge suffisant pour bi<strong>en</strong> savoir ce qu'il faisait et aussi<br />

pour porter <strong>des</strong> coups dangereux.<br />

Sans ces réserves, cette loi prés<strong>en</strong>terait un caractère de cruauté tout particulier et méconnaîtrait <strong>le</strong>s<br />

s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts naturels <strong>des</strong> par<strong>en</strong>ts à l'égard de <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants.<br />

Il est vrai: que <strong>le</strong> code de l'alliance.châtie par la mort <strong>le</strong> même crime. « Celui qui aura frappé son père<br />

et sa mère mourra. » Exode XXI 15.<br />

Nous ne faisons pas grand état d'une autre différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre § 195 et Ex. XXI 15 ; seul ce dernier code<br />

s'occupe <strong>des</strong> coups donnés à la mère aussi bi<strong>en</strong> qu'au père. Mais la loi § 195 s'appliquait sans doute aussi<br />

à l'<strong>en</strong>fant coupab<strong>le</strong> d'avoir frappé sa mère. Lies lois familia<strong>le</strong>s châti<strong>en</strong>t l'<strong>en</strong>fant pour avoir r<strong>en</strong>ié sa mère<br />

aussi bi<strong>en</strong> que son père.<br />

Le code de l'alliance punit éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de mort l'<strong>en</strong>fant coupab<strong>le</strong> d'avoir maudit son père et sa mère.<br />

Exode XXI 17 cf. Lev. XX 9. A propos <strong>des</strong> §§ 168, 169, nous avons constaté que la loi du Deutéronome<br />

sur <strong>le</strong>s fils rebel<strong>le</strong>s et récalcitrants est plus sévère que la loi babyloni<strong>en</strong>ne, puisque <strong>le</strong> châtim<strong>en</strong>t est la<br />

lapidation au lieu du r<strong>en</strong>îm<strong>en</strong>t. .<br />

Les co<strong>des</strong> d'Israël puniss<strong>en</strong>t donc plus rigoureusem<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> C. H. <strong>le</strong>s fautes <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants <strong>en</strong>vers <strong>le</strong>urs<br />

par<strong>en</strong>ts. De fait <strong>le</strong> devoir d'honorer <strong>le</strong>s par<strong>en</strong>ts est <strong>le</strong> quatrième précepte du Décalogue et <strong>des</strong> promesses<br />

de bonheur et de longévité sont faites à celui qui l'accomplira, Exo. XX 12 ; Deut. V 16.

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