Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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LES LOIS 83<br />
47<br />
58-63. Si <strong>le</strong> cultivateur, parce que, dans l'année précéd<strong>en</strong>te, il n'a pas pris<br />
(n'est pas r<strong>en</strong>tré dans) ses frais, a dit (à un autre)<br />
de cultiver<br />
<strong>le</strong> champ<br />
64-70. <strong>le</strong> maître du champ ne refusera pas son cultivateur, et il cultivera<br />
son champ, et, à la moisson et il pr<strong>en</strong>dra du blé conformém<strong>en</strong>t à<br />
ses conv<strong>en</strong>tions.<br />
§ 48<br />
71-XIV. 9. S'il y a un homme, sur <strong>le</strong>quel est une créance et dont Adad a<br />
inondé <strong>le</strong> champ et emporté la moisson ou, dans <strong>le</strong> champ<br />
duquel, par manque d'eau, il n'y a pas de blé,<br />
10-17. dans cette année, il ne r<strong>en</strong>dra pas de blé au possesseur de sa créance ; il<br />
mouil<strong>le</strong>ra sa tab<strong>le</strong>tte et il ne donnera pas l'intérêt de cette année.<br />
§ 49<br />
18-28. Si un homme a pris (emprunté) de l'arg<strong>en</strong>t d'un damqarum et a<br />
donné au damqarum un champ (propre) à la culture du blé ou<br />
du sésame (et) lui a dit : « cultive <strong>le</strong> champ et récolte, <strong>en</strong>lève <strong>le</strong><br />
blé ou <strong>le</strong> sésame qui y seront »,<br />
de blé étai<strong>en</strong>t très fréqu<strong>en</strong>ts. Le g 89 fixe un doub<strong>le</strong> intérêt, sibtum, pour <strong>le</strong> blé et pour l'arg<strong>en</strong>t. Le § 90<br />
autorise <strong>le</strong> débiteur dépourvu d'arg<strong>en</strong>t à payer <strong>en</strong> blé l'intérêt d'un prêt d'arg<strong>en</strong>t.<br />
Mais <strong>le</strong> § 48 prescrit l'accomplissem<strong>en</strong>t d'une formalité pour consacrer l'exemption du remboursem<strong>en</strong>t<br />
de la créance ou du paiem<strong>en</strong>t de son intérêt, cel<strong>le</strong> « de mouil<strong>le</strong>r la tab<strong>le</strong>tte ». Cette clause nous appr<strong>en</strong>d<br />
d'abord que <strong>le</strong>s prêts à intérêts étai<strong>en</strong>t inscrits sur <strong>des</strong> tab<strong>le</strong>ttes, duppum. Plusieurs tab<strong>le</strong>ttes d'argi<strong>le</strong><br />
retrouvées <strong>en</strong> Akkad et <strong>en</strong> Sumer conti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>des</strong> prêts à intérêts. Dans la section du C. H. consacrée aux<br />
prêts à intérêt, nous ne trouvons que <strong>le</strong> seul § 93 qui nous permette de supposer que <strong>le</strong> créancier devait<br />
inscrire sur une tab<strong>le</strong>tte spécia<strong>le</strong> <strong>le</strong>s intérêts reçus. Malheureusem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> début de cette loi est altéré et par<br />
suite on ne peut <strong>en</strong> saisir p<strong>le</strong>inem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s. D'ail<strong>le</strong>urs si <strong>le</strong>s dépôts, <strong>le</strong>s achats et <strong>le</strong>s donations devai<strong>en</strong>t<br />
être rédigés par <strong>des</strong> docum<strong>en</strong>ts écrits §§7, 37, 38, nous ne voyons pas pourquoi, <strong>en</strong> vertu du même code,<br />
non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s prêts eux-mêmes, mais <strong>en</strong>core <strong>le</strong>s intérêts reçus n'aurai<strong>en</strong>t pas dû être consignés par<br />
écrit sur <strong>des</strong> tab<strong>le</strong>ttes. Quant au geste de « mouil<strong>le</strong>r la tab<strong>le</strong>tte », il y a deux façons de l'interpréter. Cette<br />
formalité pouvait avoir un caractère symbolique et conv<strong>en</strong>tionnel. Ou bi<strong>en</strong> cet acte avait pour effet d'effacer<br />
la dette de l'intérêt pour l'année déficitaire <strong>en</strong> blé. Cette seconde interprétation nous paraît meil<strong>le</strong>ure.<br />
Il nous semb<strong>le</strong> certain que tout créancier devait t<strong>en</strong>ir compte par écrit et <strong>des</strong> intérêts qui lui étai<strong>en</strong>t dus<br />
et de ceux qui lui avai<strong>en</strong>t été payés, et cela pour chaque année. Mais <strong>le</strong> laconisme du texte, qui ne fait<br />
aucune allusion à une radiation quelconque, ne nous permet pas d'affirmer avec certitude cette opinion.<br />
Nous pouvons dès cet artic<strong>le</strong> donner quelques r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur <strong>le</strong> blé cultivé <strong>en</strong> Babylonie.<br />
Comme <strong>le</strong> mot blé,' son équival<strong>en</strong>t accadi<strong>en</strong> se'u est un nom générique. En réalité se'u, quand il est<br />
question de Babylonie, désigne trois espèces de céréa<strong>le</strong>s. Le plus ordinairem<strong>en</strong>t il indique l'orge (asnan),<br />
dont la culture était <strong>en</strong> effet la plus répandue dans <strong>le</strong>s pays de Sumer et d'Accad. Ensuite on cultivait une<br />
espèce de blé très appar<strong>en</strong>tée au from<strong>en</strong>t appelée zizna'<strong>en</strong> suméri<strong>en</strong> et kunaSii, biilultii, alappanu <strong>en</strong> accadi<strong>en</strong>.<br />
M. Cuq l'appel<strong>le</strong> blé amidonnier et il <strong>en</strong> donne la <strong>des</strong>cription suivante. « C'est un blé à grain velu il ; est<br />
caractérisé par la fragilité de l'axe de l'épi qui se divise à la maturité <strong>en</strong> autant de fragm<strong>en</strong>ts qu'il y a<br />
d'épil<strong>le</strong>ts et par la persistance <strong>des</strong> glumes et <strong>des</strong> bal<strong>le</strong>s qui ne se détach<strong>en</strong>t pas faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. » Cuq, Les nouveaux<br />
fragm<strong>en</strong>ts du C. H. Le prêt à intérêt et <strong>le</strong>s Sociétés, p. 61, n. 3. Sur ce môme blé, Meissner nous donne <strong>le</strong>s<br />
indications suivantes. « Il mûrissait un peu plus tard que l'orge. Pour séparer <strong>le</strong>s grains de la bal<strong>le</strong>, on <strong>le</strong><br />
broyait dans un mortier avant de <strong>le</strong> moudre. Il servait à la préparation du pain et d'autres alim<strong>en</strong>ts : on<br />
l'employait surtout dans <strong>le</strong>s brasseries, et par rapport à l'orge c'était un alim<strong>en</strong>t de fête. Son prix, quand il<br />
n'était pas <strong>en</strong>core mondé, était s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong> même que celui de l'orge, tandis que <strong>le</strong> from<strong>en</strong>t était presque<br />
deux fois plus cher... Le from<strong>en</strong>t (sum. gig, ace. kibtu) était aussi cultivé <strong>en</strong> Mésopotamie, quoique <strong>en</strong><br />
moindre proportion que chacune <strong>des</strong> deux autres sortes de blé... Le mil<strong>le</strong>t qui <strong>en</strong>core aujourd'hui a une<br />
grande importance pour la nourriture de l'Ori<strong>en</strong>tal, était connu <strong>des</strong> Assyri<strong>en</strong>s et <strong>des</strong> Babyloni<strong>en</strong>s, comme<br />
<strong>des</strong> anci<strong>en</strong>s » Egypti<strong>en</strong>s. Meissner, Bab. and Assijr., I, p. 198.<br />
" Le rapport de l'orge ou du blé amidonnier au from<strong>en</strong>t est de 1 à 2 : un<br />
gours d'orge ou de blé amidonnier. » Cuq, ibid., p. 62.<br />
gour de form<strong>en</strong>t vaut deux<br />
§ 49. Dans <strong>le</strong>s lois §§ 49-52, il s'agit de prêts à intérêts cons<strong>en</strong>tis à <strong>des</strong> agriculteurs. Le début du § 49<br />
spécifie l'emprunt fait par un homme à un damqarum. Puis sibtum, <strong>le</strong> terme technique qui signifie intérêt,<br />
que nous retrouvons à la fin de § 49, dans § 50 et § 51, nous indique qu'il s'agit d'un prêt onéreux. Or<br />
dans la section du C. H., qui traite directem<strong>en</strong>t du prêt à intérêt, nous trouvons <strong>le</strong> § 90, qui autorise un