27.06.2013 Views

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LES LOIS Vn<br />

129<br />

42-46. Si la femme d'un homme a été prise à coucher avec un autre mâ<strong>le</strong>,<br />

47-49. on <strong>le</strong>s liera et on <strong>le</strong>s jettera à l'eau ;<br />

50-53. Si <strong>le</strong> rnaître (mari) de l'épouse laisse vivre son épouse, <strong>le</strong> roi laissera<br />

<strong>en</strong> vie son serviteur.<br />

§ 130<br />

r)4-63. Si un homme a viol<strong>en</strong>té l'épouse d'un homme, qui n'a pas connu<br />

<strong>le</strong> mâ<strong>le</strong> et habite dans la maison de son père, et s'est couché<br />

sur son sein, et (si) on l'a pris,<br />

64-67. cet homme, sera tué, cette femme sera relâchée.<br />

Le législateur babyloni<strong>en</strong> a laissé au mari trompé la possibilité de pardonner à son épouse. Mais dan*<br />

ce cas il a compris que l'équité naturel<strong>le</strong> exigeait que <strong>le</strong> complice ait éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la vie sauve. Le fait que<br />

cette mesure de clém<strong>en</strong>ce peut être prise par l'époux outragé et non par la femme outragée, est intéressante<br />

au point de vue <strong>des</strong> conceptions <strong>des</strong> Sémites sur <strong>le</strong> mariage. Le mari outragé a <strong>le</strong> droit de laisser vivre son<br />

épouse, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t parce qu'il est l'off<strong>en</strong>sé, mais surtout parce qu'il est son maître bel assalim. Mais<br />

<strong>le</strong>s Sémites n'ont jamais considéré, dans l'antiquité, <strong>le</strong>s rapports d'un bomme marié avec une femme libre<br />

comme étant un adultère. Par conséqu<strong>en</strong>t une épouse ne saurait accuser d'adultère son mari ayant <strong>des</strong><br />

rapports avec une autre femme et el<strong>le</strong> ne peut se considérer comme lésée de ce chef. En fait, <strong>le</strong> législateur<br />

n'a pas <strong>en</strong>visagé si l'homme dont par<strong>le</strong> <strong>le</strong> § 129 était marié ou non. Puisqu'un mari ne lésait jamais <strong>le</strong>s<br />

droits de son épouse par <strong>des</strong> rapports avec une autre femme, c'était forcém<strong>en</strong>t du roi, son maître, qu'il<br />

était justiciab<strong>le</strong> pour <strong>des</strong> relations charnel<strong>le</strong>s avec une épouse, <strong>le</strong> seul cas d'adultère reconnu dans <strong>le</strong> monde<br />

suméro-accadi<strong>en</strong>. C'est ce qu'a souligné <strong>le</strong> rédacteur <strong>en</strong> donnant à l'homme <strong>le</strong> titre d' « esclave » du roi.<br />

Chez <strong>le</strong>s Hébreux, l'adultère était déf<strong>en</strong>du et puni de mort. Dans <strong>le</strong>s deux éditions du Décalogue nou.s^<br />

ne trouvons que l'interdiction : « laconique tu ne commettras pas l'adultère » Exod. XX 14, Deut V. 18.<br />

Mais <strong>le</strong>s co<strong>des</strong> Deutéronomique et sacerdotal spécifi<strong>en</strong>t la nature de l'adultère et inflig<strong>en</strong>t la peine de mort<br />

aux auteurs de ce crime. Et d'abord <strong>le</strong> code : « Deutéronomique stipu<strong>le</strong> Si un homme est trouvé couchant<br />

avec une femme possédée par un mari, ils mourront tous deux, l'homme ayant couché avec la femme et la<br />

femme; et <strong>le</strong> mal sera retranché d'Israël. » XXII 22. Remarquons que cette loi signa<strong>le</strong> <strong>le</strong> crime avec <strong>le</strong><br />

même réalisme que <strong>le</strong> § 129. De part et d'autre <strong>le</strong> mari est considéré comme « <strong>le</strong> maître » de l'épouse. Mais<br />

<strong>le</strong> C. H. par<strong>le</strong> d'abord de l'épouse coupab<strong>le</strong> et <strong>le</strong> Deut. signa<strong>le</strong> d'abord l'homme. Peut-être cette nuance<br />

s'expUque-t-el<strong>le</strong> par <strong>le</strong> fait que la plus grande culpabilité était attribuée par <strong>le</strong> C. H. à la femme et par<strong>le</strong><br />

.Deut. à l'homme. Mais la grande différ<strong>en</strong>ce existant <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s deux législations, c'est que <strong>le</strong> C. H. prévoit <strong>le</strong><br />

droit de grâce, tandis que <strong>le</strong> Deut. ignore une tel<strong>le</strong> indulg<strong>en</strong>ce. De ce chef on peut dire que l'adultère était<br />

plus sévèrem<strong>en</strong>t puni par <strong>le</strong>s Hébreux que par <strong>le</strong>s Babyloni<strong>en</strong>s. Le code sacerdotal conti<strong>en</strong>t d'aiiord la<br />

prohibition de l'adultère, Lev. XVIII 20. Ensuite il condamne à mort <strong>le</strong>s deux complices de ce crime,<br />

Lev. XX 10, où <strong>le</strong> crime est exprimé de la façon la moins réaliste.<br />

La tab<strong>le</strong>tte VAT lOOOO du Recueil de Lois assyri<strong>en</strong>nes conti<strong>en</strong>t <strong>des</strong> lois sur plusieurs cas d'adultère :<br />

§ 12 l'adultère avec viol ; § 1.3 l'adultère avec cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t de l'épouse ; § 14. commis par l'épouse dans<br />

une maison de prostitution ; g 15. flagrant délit ; § 16. simp<strong>le</strong> intrigue ; §§ 17 et 18. imputation d'adultère ;<br />

§ 24, adultère par <strong>en</strong>tremetteuse ; § 25, exposition à une occasion prochaine d'adultère.<br />

Parmi toutes ces lois, cel<strong>le</strong> qui a <strong>le</strong> plus de rapports avec C. H. § 129 est LA § 15. En voici la traduction :<br />

Col. il 41-46. Si un homme saisit un homme avec son épouse, (si) on a fait la preuve, on <strong>le</strong>s a convaincus<br />

tous deux et (si <strong>le</strong> mari) <strong>le</strong>s a tués, il n'y a pas de faute pour lui.<br />

47-57. S'ils ont été saisis, conduits soit chez <strong>le</strong> roi, soit chez <strong>le</strong>s juges, on <strong>le</strong>ur fera la preuve, on <strong>le</strong>s convaincra. 47-50<br />

Si <strong>le</strong> mari de la femme a tué son épouse, on tuera Vhomme 51-52<br />

S'il a coupé <strong>le</strong> nez de son épouse, on r<strong>en</strong>dra Vautre eunuque et on lui nnili<strong>le</strong>ra toute la face 53-55<br />

Et si <strong>le</strong> mari laisse libre son épouse, on laissera libre l'homme 56-57.<br />

En réalité cette loi <strong>en</strong> conti<strong>en</strong>t deux 41-46 et 47-57, ayant pour différ<strong>en</strong>ce ({ue, daus la i)remière, la<br />

preuve est faite d'une façon sommaire, peut-être à l'aide de témoins du voisinage, tandis que, dans la seconde<br />

la preuve est faite norma<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t devant <strong>le</strong> roi et <strong>le</strong>s juges (Scheil). C. H. g 129 ne par<strong>le</strong> pas explicitem<strong>en</strong>t de<br />

jugem<strong>en</strong>t, mais l'interv<strong>en</strong>tion du roi montre qu'un procès régulier avait lieu. LA § 15, H. 41-46 n'a pas<br />

pour but de stipu<strong>le</strong>r la sanction du flagrant délit d'adultère, L A ^^ 12-14 avai<strong>en</strong>t sullisanmiont pourvu<br />

à ce soin, mais bi<strong>en</strong> de décider si un mari, qui, dans un cas d'adultère avéré, tuait <strong>le</strong>s deux conq)lices était<br />

coupab<strong>le</strong>. C'est certainem<strong>en</strong>t à L A i; 15, 11. 47-57 que ressemb<strong>le</strong> surtout C. H. i< 129. Dans <strong>le</strong>s deux lois, nous<br />

constatons ([ue la sanction ordinaire de l'adultère certain est la peine de mort : mais<br />

la loi babyloni<strong>en</strong>ne<br />

spécifie fe supplice de la noyade. Les deux législations laiss<strong>en</strong>t au mari la liberté d'épargner son épouse,<br />

dans <strong>le</strong> § 129, c'est <strong>le</strong> roi qui<br />

mais, prescriveut que <strong>le</strong> complice soit, <strong>en</strong> pareil cas, traité de la môme : façon<br />

laisse vivre uni serviteur. A la différ<strong>en</strong>ce de § 129, L A 5; 15, 11. 47-57 prévoit comme mesure intei'médiaire<br />

<strong>en</strong>tre la peine de mort et la grAce, <strong>des</strong> mutilations à infliger aux deux coupab<strong>le</strong>s, plus graves pour l'homme.<br />

1). \'iol d'une épouse n'ayant pas connu <strong>le</strong> mâ<strong>le</strong> et habitant dans la maison de son père, J; 130<br />

§ 130. Il s'agit dans cette loi d'un adultère par viol<strong>en</strong>ce sur l'épouse. Le xerbc ukabbil au piel exprime<br />

la viol<strong>en</strong>ce.<br />

Quoique la femme n'ait pas connu <strong>le</strong> nià<strong>le</strong> et qu'el<strong>le</strong> h!d)i<strong>le</strong> dans la maison de son il<br />

iière, s'agit

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!