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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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51-52. Si cette esclave meurt,<br />

LES LOIS 207<br />

§ 214<br />

53-54. il pèsera un tiers de mine d'arg<strong>en</strong>t.<br />

§ 215<br />

55-59. Si <strong>le</strong> médecin a fait à un homme une b<strong>le</strong>ssure grave avec <strong>le</strong> poinçon<br />

de bronze (bistouri) et a guéri cet homme,<br />

60-64. ou s'il a ouvert la taie (ou : cataracte) d'un homme avec <strong>le</strong> poinçon<br />

de bronze et a guéri l'œil de cet homme,<br />

65-66, il pr<strong>en</strong>dra dix sic<strong>le</strong>s d'arg<strong>en</strong>t.<br />

<strong>le</strong> médecin asu est « celui qui connaît l'eau ». Cette étymologie s'explique parce que primitivem<strong>en</strong>t, pour<br />

la guérison <strong>des</strong> mala<strong>des</strong>, on recourait au devin bârû « celui qui voit, regarde ». Pour se prononcer, celui-ci<br />

observait « l'hui<strong>le</strong> sur l'eau ». D'où <strong>le</strong> bârû était appelé NI-ZU « celui qui connaît l'hui<strong>le</strong> » ou A-ZU « celui<br />

qui connaît l'eau ». Or c'est ce second nom idéographique qui fut donné au médecin. Cf. Dhorme, La Religion<br />

assyro-babyloni<strong>en</strong>ne, pp. 294, 295. « Les anci<strong>en</strong>s Suméri<strong>en</strong>s nommai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> médecin azti, c'est-à-dire celui qui<br />

connaît l'eau, ou iazu « celui qui connaît l'hui<strong>le</strong> ». Puisque ces mots sont aussi usités communém<strong>en</strong>t pour<br />

<strong>le</strong> voyant et l'écrivain, <strong>le</strong>ur signification originel<strong>le</strong> provi<strong>en</strong>t de la divination par <strong>le</strong>s coupes, et non de la<br />

manipulation de l'eau et de l'hui<strong>le</strong> comme remè<strong>des</strong>. Les Babyloni<strong>en</strong>s et <strong>le</strong>s autres peup<strong>le</strong>s sémitiques plus<br />

tard ont transporté <strong>le</strong> mot âsu dans <strong>le</strong>ur langue et l'ont réservé au médecin. » Meissner, Babyloni<strong>en</strong> und<br />

Assyri<strong>en</strong> II, p. 284.<br />

Le long chapitre XIX consacré à la médecine dans <strong>le</strong> second volume de Babyloni<strong>en</strong> und Assyri<strong>en</strong>,<br />

pp. 283-323, réunit <strong>le</strong>s nombreux r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts que l'on possède sur la médecine assyri<strong>en</strong>ne et babyloni<strong>en</strong>ne.<br />

Ils provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de traités médicaux ou <strong>en</strong> <strong>le</strong>ttres relatives à <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> datant <strong>des</strong> époques néo-assyri<strong>en</strong>ne<br />

et néo-babyloni<strong>en</strong>ne. Il <strong>en</strong> est de même <strong>des</strong> Prescriptions médica<strong>le</strong>s assyri<strong>en</strong>nes pour maladies d'estomac —<br />

contre <strong>le</strong> — poison pour maladies de poitrine et <strong>des</strong> poumons dont Campbell Thompson a fait paraître <strong>le</strong>s<br />

traductions dans la Revue d'Assyriologie XXVI (1929), p. 49 ss, XXV II (1930), p. 127 ss, XXXII (1934),<br />

p. 1 ss. Il n'y a que peu de copies hittites d'originaux babyloni<strong>en</strong>s trouvées à Boghaz<strong>ko</strong>ï, qui dat<strong>en</strong>t du<br />

XIII» s. av. J.-G. Aussi n'a-t-on que <strong>des</strong> r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts indirects, notamm<strong>en</strong>t ceux du C. H. pour prouver que<br />

<strong>le</strong>s étu<strong>des</strong> médica<strong>le</strong>s avai<strong>en</strong>t été <strong>en</strong>treprises beaucoup plus tôt. Cf. Meissner, B. u. A., II, pp. 291-292, 317-318.<br />

De plus à l'heure actuel<strong>le</strong>, nous ne possédons qu'un très petit nombre de textes <strong>en</strong> écriture cunéiforme<br />

concernant l'activité opératoire du médecin mésopotami<strong>en</strong>. Le nombre de ces rares données vi<strong>en</strong>t d'être<br />

augm<strong>en</strong>té par B M 55547 = CT XVII 50, connu sous <strong>le</strong> nom de « Lég<strong>en</strong>de du ver ». D'après ce docum<strong>en</strong>t,<br />

pour guérir du mal de d<strong>en</strong>t, on prononçait une incantation contre <strong>le</strong> ver (c.-à.-d. <strong>le</strong> nerf) et on l'<strong>en</strong><strong>le</strong>vait<br />

<strong>en</strong> <strong>en</strong>fonçant une aiguil<strong>le</strong> dans la d<strong>en</strong>t creuse, cf. David, Une opération d<strong>en</strong>taire <strong>en</strong> Babylonie, R A 0, XXV<br />

(1925), p. 95. Au dire de Meissner, <strong>le</strong> C. H. est <strong>le</strong> seul docum<strong>en</strong>t connu qui nous appr<strong>en</strong>ne que <strong>le</strong> médecin<br />

interv<strong>en</strong>ait parfois avec <strong>le</strong> couteau ou poinçon de bronze.<br />

Les soins donnés aux mala<strong>des</strong> sont divisés <strong>en</strong> deux : catégories ceux qui exigeai<strong>en</strong>t l'usage du couteau<br />

de bronze §§ 215-220 et ceux où on ne recourait pas à cet instrumeiït. §§ 221-223.<br />

A. Opérations avec <strong>le</strong> couteau de bronze §§ 215-220<br />

L'instrum<strong>en</strong>t avec <strong>le</strong>quel opérait Vasu, est désigné par <strong>le</strong>s signes GIR NI que l'on traduit par poinçon,<br />

couteau d'opération, bistouri. Gomme <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s n'ont pas <strong>en</strong>core livré <strong>des</strong> instrum<strong>en</strong>ts de cette nature,<br />

il est impossib<strong>le</strong> d'id<strong>en</strong>tifier sûrem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> gir-ni. Puisque l'on s'<strong>en</strong> servait pour l'œil, il devait être assez<br />

délicat. Les signes suméri<strong>en</strong>s UD KA BAR auxquels on donnait la va<strong>le</strong>ur sémitique siparrum « bronze »<br />

indiqu<strong>en</strong>t la matière de cet instrum<strong>en</strong>t.<br />

Dans <strong>le</strong>s §§ 215 et 218 <strong>le</strong> législateur <strong>en</strong>visage deux opérations faites avec cet instrum<strong>en</strong>t <strong>en</strong> bronze.<br />

Au lieu de préciser la nature de la première, <strong>le</strong> rédacteur a simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t indiqué son effet : une b<strong>le</strong>ssure ou<br />

plaie grave. Nous sommes mieux r<strong>en</strong>seignés sur la seconde opération :<br />

il s'agissait de guérir <strong>le</strong>s yeux, et<br />

pour arriver à ce résultat, on ouvrait ip-te. Mais l'incertitude sur <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s du mot na-kab-ti empêche de savoir<br />

ce que <strong>le</strong> médecin ouvrait. Scheil p<strong>en</strong>se qu'il s'agit « d'une taie ou d'une cataracte ». Ungnad propose une<br />

« fistu<strong>le</strong> lacryma<strong>le</strong>). Meissner p<strong>en</strong>se que c'est la tempe qui était ouverte. Quoi qu'il <strong>en</strong> soit on sait qu'<strong>en</strong><br />

Ori<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s ophtalmies sont fréqu<strong>en</strong>tes et variées. Aussi ne sommes-nous pas étonnés de constater que<br />

Hammourabi a légiféré sur <strong>le</strong>s opérations aux yeux.<br />

Le danger que prés<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s opérations à cette époque devait inciter <strong>le</strong>s médecins à y recourir<br />

rarem<strong>en</strong>t et seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour <strong>des</strong> cas bénins. Toutefois ces petites opérations n'allai<strong>en</strong>t pas sans risque. C'est<br />

pourquoi <strong>le</strong> législateur <strong>en</strong>visage <strong>le</strong> succès §§ 215-217 et l'insuccès de l'opérateur §§ 218-220. Dans <strong>le</strong> premier<br />

cas il fixe <strong>le</strong>s honoraires du médecin et dans <strong>le</strong> second ses châtim<strong>en</strong>ts.<br />

a. Honoraires <strong>en</strong> cas de succès §§ 215-217<br />

ub-ta-al-li-it à la forme int<strong>en</strong>sive signifie « fait vivre, guérit ». Les honoraires du médecin, qui a réussi<br />

l'opération sont proportionnés à la classe socia<strong>le</strong> du malade.<br />

§ 215. pour un homme libre.<br />

Dix sic<strong>le</strong>s d'arg<strong>en</strong>t équivalai<strong>en</strong>t au sixième d'une mine, soit à 84 grammes.

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