Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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PROLOGUE 25<br />
43-46. maint<strong>en</strong>ant <strong>le</strong>s grands sacrifices pour <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> <strong>des</strong> 50 (l'E Ninnu),<br />
47. saisissant l'<strong>en</strong>nemi,<br />
48-49. favori de la hauteur ? (surnom ou attribut d'Istar),<br />
50-52. accomplissant la loi de Hallab<br />
53-54. réjouissant <strong>le</strong> cœur d'Istar.<br />
55. grand é<strong>le</strong>vé (prince auguste),<br />
56-57. dont <strong>le</strong> dieu Hadad connaît l'élévation <strong>des</strong> mains (la prière),<br />
58-61. ayant apaisé <strong>le</strong> cœur d'Hadad, <strong>le</strong> vaillant guerrier, dans la vil<strong>le</strong><br />
d'Hadad (Bit Karkara).<br />
62-64. Ayant disposé <strong>des</strong> ornem<strong>en</strong>ts dans l'E Udgalgal,<br />
n'éprouvant pas <strong>le</strong> besoin de <strong>le</strong> déterminer davantage. » L'étymologie, que préfère <strong>le</strong> P. Lagrange est cel<strong>le</strong><br />
qui vi<strong>en</strong>t de la préposition "ël, vers « celui vers <strong>le</strong>quel on va pour lui r<strong>en</strong>dre un culte, dont on cherclie la<br />
protection, auquel on t<strong>en</strong>d par la ». prière Cf. ERS, ch. II. Les Dieux, § / El, <strong>le</strong> dieu commun, primitif<br />
et très probab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t unique <strong>des</strong> Sémites, pp. 70 ss., 79, 81.<br />
Suivant cette étymologie on peut donner à ellum <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s d'é<strong>le</strong>vé, d'auguste.<br />
56-57. L'élévation <strong>des</strong> mains était <strong>le</strong> geste de la prière, notamm<strong>en</strong>t chez <strong>le</strong>s Sémites. Moïse, au sommet<br />
de la montagne de Repliidim, lève <strong>le</strong>s mains vers Dieu afin d'obt<strong>en</strong>ir pour Israël la victoire sur Ama<strong>le</strong>c<br />
Ex XVII, 11 et 12. Ps. LXIII, 5 <strong>le</strong> psalmiste dit qu'il élèvera <strong>le</strong>s mains au nom d'Elohim. Ps. CXLI, 2<br />
l'élévation <strong>des</strong> mains équivaut certainem<strong>en</strong>t à la prière. Chez <strong>le</strong>s Akkadi<strong>en</strong>s l'élévation <strong>des</strong> mains était <strong>le</strong><br />
geste habituel de la prière, plusieurs textes (H W B. Delitzsch à nasu, p. 484) et plusieurs bas-reliefs <strong>le</strong><br />
prouv<strong>en</strong>t. D'après la conception sémitique et <strong>le</strong> contexte, connaître est pris ici dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s d'être favorab<strong>le</strong><br />
et signifie par conséqu<strong>en</strong>t exaucer.<br />
Hadad était <strong>le</strong> dieu de la foudre, du v<strong>en</strong>t, de l'inondation et de la pluie. Ainsi dans <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s 45 et 48<br />
c'est à Hadad que l'on attribue l'inondation <strong>des</strong> charhps. XIII 42, XIV 2. Et dans l'épilogue H adjure<br />
Hadad d'exercer son pouvoir sur la pluie, l'inondation et la foudre contre <strong>le</strong> roi contempteur de sa stè<strong>le</strong><br />
afin de causer la disette et la famine dans ses états et de ruiner sa vil<strong>le</strong>, XXVIL 64-80.<br />
Hadad est écrit ordinairem<strong>en</strong>t et notamm<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> C. H. par l'idéogramme IM, dont la signification<br />
première est saru, v<strong>en</strong>t. On croit que "primitivem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> signe im représ<strong>en</strong>tait une voi<strong>le</strong>. Or chez <strong>le</strong>s Égypti<strong>en</strong>s<br />
l'hiéroglyphe de la voi<strong>le</strong> désignait <strong>le</strong> v<strong>en</strong>t. Cf. Barlon II, p. i87, n° 358.<br />
La foudre était à la fois l'arme et <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong> de Hadad. Son animal favori est <strong>le</strong> taureau. Sur la grande<br />
stè<strong>le</strong> de Nabuchodonosor I, Hadad est représ<strong>en</strong>té par <strong>le</strong> taureau surmonté seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de la foudre. Sur <strong>le</strong><br />
Kudurru V (Mém. De<strong>le</strong>g. Perse, t. I, p. 167) , Hadad, foudre <strong>en</strong> main, conduit son taureau lancé au galop.<br />
Parfois ce dieu est intercalé <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> taureau et la foudre. Ce dernier fait prouve à l'évid<strong>en</strong>ce que ni la foudre,<br />
ni <strong>le</strong> taureau ne doiv<strong>en</strong>t être id<strong>en</strong>tifiés à Hadad, mais qu'on ne doit y voir qu'une arme, qu'un symbo<strong>le</strong><br />
ou qu'un animal attitré. Sur <strong>le</strong>s nombreux reliefs ou autres docum<strong>en</strong>ts, la foudre est représ<strong>en</strong>tée sous la<br />
forme d'un trid<strong>en</strong>t, d'un bid<strong>en</strong>t ou d'un doub<strong>le</strong> trid<strong>en</strong>t de flammes.<br />
Dhorme p<strong>en</strong>se que Hadad est d'origine ouest-sémitique et que l'Aram est sa patrie. Ce dieu paraît<br />
<strong>en</strong> effet avoir joui d'une grande vogue dans ce pays ; il passe avant <strong>le</strong> dieu El. Il intervi<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s noms<br />
<strong>des</strong> monarques aramé<strong>en</strong>s, dont par<strong>le</strong> la Bib<strong>le</strong> : Hadad 'ezer, B<strong>en</strong>-Hadad, Hadad-Rimmon (id<strong>en</strong>tification<br />
de Hadad et de Ramman). Dès la plus haute antiquité, il est <strong>le</strong> dieu d'A<strong>le</strong>p. Il ressemb<strong>le</strong> trait pour trait<br />
à la divinité principa<strong>le</strong> <strong>des</strong> Hittites, Tesouph. Tous <strong>le</strong>s deux sont écrits IM <strong>en</strong> cunéiforme et ai-més de la<br />
foudre. Aussi Dhorme dit que Hadad n'apparti<strong>en</strong>t pas au plus anci<strong>en</strong> panthéon de Sumer et d'Akkad.<br />
Car on n'<strong>en</strong> trouve que <strong>des</strong> vestiges épars dans l'anci<strong>en</strong> pays de Sumer et d'Akkad. Au temps de Hammourabi<br />
Hadad a conquis <strong>le</strong> droit de cité <strong>en</strong> Babylonie, puisque la vil<strong>le</strong> de Bit-Karkara est désignée simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />
par l'idéogramme IM suivi du déterminatif géographique ki. Cf. 58-61.<br />
Dès <strong>le</strong> début de l'empire assyri<strong>en</strong>, dit <strong>en</strong>core Dhorme, <strong>le</strong> dieu Hadad joue un rô<strong>le</strong> considérab<strong>le</strong> dans<br />
la capita<strong>le</strong> Assur. Le roi Eristoum I (vers 2050) bâtit un temp<strong>le</strong> <strong>en</strong> l'honneur de son maître Hadad. Son<br />
fils I<strong>ko</strong>unoum poursuit la construction (2010). En règ<strong>le</strong> généra<strong>le</strong>, Hadad, dieu du tonnerre, va de pair<br />
avec Shamash, <strong>le</strong> dieu du so<strong>le</strong>il. L'un et l'autre sont <strong>le</strong>s maîtres de la divination et <strong>des</strong> orac<strong>le</strong>s. Dans la<br />
catastrophe du Déluge, un <strong>des</strong> principaux ag<strong>en</strong>ts est Hadad. Cf. Dliorme, Les Amorrhé<strong>en</strong>s R. B., 1928,<br />
pp. 71-74.<br />
Voir l'épilogue XXVI L 64-80.<br />
58-61. Cette vil<strong>le</strong> est ici « appelée vil<strong>le</strong> de IM », c'est-à-dire d'Hadad. Or, on sait qu'<strong>en</strong> Babylonie, la<br />
vil<strong>le</strong> spécia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t consacrée à Hadad était Bit-Karkara. On n'a pu <strong>en</strong>core id<strong>en</strong>tifier sûrem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> site <strong>en</strong><br />
Babylonie de cette vil<strong>le</strong>.<br />
IJam. va nous expliquer de suite comm<strong>en</strong>t il a satisfait <strong>le</strong> cœur d'Hadad 62-67.<br />
Ouradum vi<strong>en</strong>t de la même racine qrd que qarradum et lui ressemb<strong>le</strong> beaucoup. Or : qrd signifie être<br />
•<br />
puissant, fort, vaillant. Le prés<strong>en</strong>t texte est <strong>le</strong> seul du C. H. où se trouve l'adjectif quradum il y est<br />
écrit syllabiquem<strong>en</strong>t. Nous r<strong>en</strong>controns qarradum, écrit à l'aide <strong>des</strong> idéogrammes U R S A G, II, 60 et<br />
syllabiquem<strong>en</strong>t kar-ra-du dans XXVIIr 82, XXVIIL 8. Dans tous ces cas qarradu s'applique à Hammourabi<br />
aux soldats de son <strong>en</strong>nemi et à Zamamu, nous <strong>le</strong> traduisons par guerrier. Nous pouvons conserver ce même<br />
s<strong>en</strong>s pour quradu apphqué à Hadad. Le dieu qui est armé de la foudre et qui s'<strong>en</strong> sert pour <strong>le</strong> combat est<br />
un vaillant guerrier. Nous remarquons du reste, que cette épithète est souv<strong>en</strong>t appliquée à <strong>des</strong> dieux :<br />
Bel, Samas, Nergal, Ninib, Zamama. Cf. Delitzsch, H W B.<br />
62-64. L'E Udgalgal est <strong>le</strong> nom du temp<strong>le</strong> de Hadad à Bit Karkara. Zimatum se retrouve dans III 24<br />
avec <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s d'insignes (sceptre et couronne). Aussi c'est avec raison que Scheil traduit ici ce mot par