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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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184 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

§ 183<br />

XVIr 2-9. Sum-ma a-bu-um a-na marti-su SU-GE-tim se-ri-iq-Lam is-ru-<br />

10-14.<br />

uq-si-im a-na mu-tim id-di-is-si ku-nu-uk-kam is-tur-si-im<br />

wa-ar-ka a-bu-um a-na si-im-tim it-ta-al-ku i-na NIG GA É A BA<br />

(namkur bit abim)<br />

ù-ul i-za-az.<br />

§ 184<br />

15-21. Sum-ma a-\vi-lum a-na marti-su SU-GE-tim se-ri-iq-tam la is-ru-<br />

uq-sim<br />

a-na mu-tim la id-di-is-si<br />

22-30. wa-ar-ka a-bu-um a-na si-im-tim it-ta-al-ku ah-hu-sa ki-ma e-mu-uq<br />

É A BA (bit abim) se-ri-iq-tam i-sar-ra-qù-si-im-ma a-na mu-tim<br />

i-na-ad-di-nu-si.<br />

Ces doux classes de femmes ne recevai<strong>en</strong>t qu'un tiers de la part d'iicritagc de l'un de <strong>le</strong>urs frères. Le&<br />

prêtresses cloîtrées au contraire bénéficiai<strong>en</strong>t d'une part éga<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong> de l'un de <strong>le</strong>urs frères.<br />

Le terme ilkum, 1. 90 signifie certainem<strong>en</strong>t « fief » §§ 71, 38, 40, et probab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t §§ 27-31. Mais ici il<br />

ne peut avoir ce s<strong>en</strong>s. Il n'est pas question, comme dans <strong>le</strong>s lois citées, d'oiïiciers ou de fonctionnaires<br />

auxquels convi<strong>en</strong>t l'attribution d'un fief par <strong>le</strong> roi de ; plus <strong>le</strong> § 182 indique que <strong>le</strong>s bi<strong>en</strong>s de la prêtresse<br />

de Marduk provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de la fortune de son père. Les 11. 90-91 signifie donc que la prêtresse ne devra pas<br />

s'occuper de la gestion de ses bi<strong>en</strong>s.<br />

Pareil<strong>le</strong> interdiction ne s'applique ni à l'hiérodu<strong>le</strong> § 181, ni à la prêtresse cloîtrée § 180, ni à la prêtresse<br />

à laquel<strong>le</strong> son père a accordé la faculté de léguer ses bi<strong>en</strong>s à son gré § 179. Ce sil<strong>en</strong>ce s'explique parce que<br />

l'incompatibilité <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s fonctions de prêtresse ou d'hiérodu<strong>le</strong> avec la gestion de bi<strong>en</strong>s et la culture de terres<br />

est évid<strong>en</strong>te. La loi n'oblige pas la prêtresse de Marduk à confier à ses frères la culture de ses terres, comme<br />

el<strong>le</strong> <strong>le</strong> fait pour la prêtresse ordinaire n'ayant pas obt<strong>en</strong>u de son père <strong>le</strong> droit de léguer ses bi<strong>en</strong>s à son gré<br />

§ 178. La prêtresse de Marduk, aussi bi<strong>en</strong> que la prêtresse autorisée par son père a disposer librem<strong>en</strong>t de sa<br />

succession § 179, peut confier à qui el<strong>le</strong> veut la gestion de ses bi<strong>en</strong>s.<br />

Les prêtresses de Marduk, plus que <strong>le</strong>s autres, jouiss<strong>en</strong>t de la liberté de léguer <strong>le</strong>ur fortune. Pour disposer<br />

à <strong>le</strong>ur gré de <strong>le</strong>ur succession, aucune autorisation paternel<strong>le</strong> ne <strong>le</strong>ur est nécessaire 93-XVIr 1, tandis que<br />

cette condition est requise pour <strong>le</strong>s autres prêtresses § 179.<br />

La plupart <strong>des</strong> docum<strong>en</strong>ts de l'époque de la I'''^ dynastie babyloni<strong>en</strong>ne, qui nous sont parv<strong>en</strong>us,<br />

provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t de Sippar tandis qu'un petit nombre éman<strong>en</strong>t de Babylone. Aussi avons-nous beaucoup plus<br />

de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts sur <strong>le</strong>s prêtresses de Samas que sur cel<strong>le</strong>s de Marduk.<br />

Toutefois une prêtresse de Marduk intervi<strong>en</strong>t dans un procès, dont M. Thureau-Dangin a publié et<br />

traduit la relation TD 157 et R A O, VII (1910), pp. 121-127. Un jugem<strong>en</strong>t sous Ammi-ditana (Sch. 280, KU<br />

V 120), Babylone. Il s'agit d'une hiérodu<strong>le</strong> qadiëlu Ilusa-hegal, fil<strong>le</strong> d'Ea-ellasu, qui attaque une prêtresse<br />

de Marduk, Belissunu, sous prétexte qu'el<strong>le</strong> n'avait pas reçu <strong>le</strong> prix d'une maison qu'el<strong>le</strong> lui avait v<strong>en</strong>due.<br />

D'après ce docum<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s femmes consacrées à la divinité pouvai<strong>en</strong>t posséder <strong>des</strong> immeub<strong>le</strong>s et <strong>en</strong>gager<br />

<strong>des</strong> procès à <strong>le</strong>ur sujet. La prêtresse de Marduk était mariée son mari Addi-liblut vi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> ; personne sout<strong>en</strong>ir<br />

sa cause. Mais la relation n'attribue pas d'<strong>en</strong>fants à ces époux, ce qui confirme à l'opinion d'après laquel<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s prêtresses étai<strong>en</strong>t autorisées à se marier, mais n'avai<strong>en</strong>t pas <strong>le</strong> droit d'avoir d'<strong>en</strong>fants. Par contre la<br />

relation est tout à fait muette sur <strong>le</strong> mari de l'hiérodu<strong>le</strong> et el<strong>le</strong> m<strong>en</strong>tionne ses <strong>en</strong>fants. Tandis que Belissunu<br />

est plusieurs fois prés<strong>en</strong>tée comme la femme d'Addi-liblut, la qadistu Ilusu-hégal est sans cesse désignée<br />

comme la fil<strong>le</strong> d'Êa-ellassu, 11. 4, 13, 24, 48. D'autre part il est question d'un premier fils de l'hiérodu<strong>le</strong><br />

Ili-iqisa, qui aurait apposé son sceau, comme témoin, 11. 18 et 19, puis, à la fin du docum<strong>en</strong>t IL 60-63, il<br />

est spécifié que « lluëa-hégal, ses <strong>en</strong>fants, ses frères ne contesteront pas la s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ce du procès. On pourrait<br />

expliquer <strong>le</strong> sil<strong>en</strong>ce sur <strong>le</strong> mari, par sa mort. Mais il est plus probab<strong>le</strong> que ces femmes n'étai<strong>en</strong>t pas autorisées<br />

à contracter mariage et que <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants qu'el<strong>le</strong>s pouvai<strong>en</strong>t avoir étai<strong>en</strong>t nés d'unions éphémères.<br />

On peut sans doute appliquer aux prêtresses de Marduk <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts fournis sur <strong>le</strong>s prêtresses<br />

de Samas.<br />

D. La Sugelum §§ 183, 184<br />

D'après <strong>le</strong>s lois §§ 137, 144, 145, la sugetum était une concubine d'un rang supérieur à la concubine<br />

esclave el<strong>le</strong> ; pouvait <strong>en</strong> outre prét<strong>en</strong>dre au titre d'épouse de second rang <strong>le</strong>s lois §§ 183 et 184 confirm<strong>en</strong>t<br />

cette opinion. En effet, la Bugetum était toujours pourvue d'une seriqtu ou de son équival<strong>en</strong>t et el<strong>le</strong><br />

était donnée à un mari par son père ou par ses frères.<br />

Le législateur traite, à propos de <strong>le</strong>ur dot, <strong>le</strong>s sugetum comme <strong>le</strong>s prêtresses et <strong>des</strong> hiérodu<strong>le</strong>s §§ 178-182,<br />

tout <strong>en</strong> passant sous sil<strong>en</strong>ce <strong>le</strong>s épouses de premier rang, parce que la classe <strong>des</strong> sugetum prés<strong>en</strong>tait <strong>des</strong><br />

analogies avec <strong>le</strong>s prêtresses et <strong>le</strong>s hiérodu<strong>le</strong>s et avait un caractère sacré. Les sugetum sont donc à rapprocher<br />

<strong>des</strong> karlllda, dont par<strong>le</strong> <strong>le</strong> code pré-hammourabi<strong>en</strong> § 15. Scheil traduit ce nom par « prostituée » et Langdon<br />

par « hiérodu<strong>le</strong> «. Les <strong>en</strong>fants de cette femme, qui n'était pas une concubine esclave geme § 13, héritai<strong>en</strong>t<br />

de <strong>le</strong>ur père, tout comme ceux de la sugetum § 137.<br />

A r<strong>en</strong>contre dos prêtresses et <strong>des</strong> hiérodu<strong>le</strong>s (§§ 178-182) <strong>le</strong>s sugetum font l'objet d'une législation<br />

matrimonia<strong>le</strong> (§§ 183, 184). Nous savons que, si <strong>le</strong>s prêtresses et <strong>le</strong>s hiérodu<strong>le</strong>s pouvai<strong>en</strong>t se marier, el<strong>le</strong>s

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