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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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274 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

64-72. BAL (pa<strong>le</strong>) ta-ne-hi-im (64)<br />

UD-mi (umi) i-zu-tim (65)<br />

sa-na-a-at hu-sa-ah-hi-im (66, 67)<br />

ik-li-it la na-wa-ri-im (68, 69)<br />

mu-ut ni-ti-il i-nim a-na §i-im-tim (70-71)<br />

li-si-im-sum (72)<br />

73-80. ha-la-aq ali-§u (73)<br />

na-as-pu-uh ni-si-su (74)<br />

sar-ru-zu su-pi-lam (75)<br />

sum-su ù zi-kir-§u i-na ma-tim la su-ub-sa-a-am (76-78)<br />

i-na KA (pi)-§u kab-tim li-iq-bi (79-80)<br />

30 Ninlil (Bêlit) 81-97<br />

81-86. (ilu) NIN LIL (Bêlit) ummum ra-bi-tum (81-82)<br />

sa ki-bi-za i-na É KUR kab-ta-at (83-84)<br />

NIN mu-dam-mi-ga-at i-gi-ir-ri-ia (85-86)<br />

87-90. a-sar si-ip-ti-im ù pu-ru-zi-im (87-88)<br />

i-na ma-har (ilu) EN LIL (Bel) (89)<br />

a-wa-zu li-li-mi-in (90)<br />

64-72. Cette phrase énumère <strong>des</strong> calamités intérieures, tandis que la phrase suivante 73-80 se rapporte<br />

à <strong>des</strong> calamités causées par <strong>des</strong> <strong>en</strong>nemis extérieurs. 72. Li-si-im-sum « qu'il lui mette » du verbe sfm « mettre,<br />

fixer » d'où dérive simlum « <strong>des</strong>tinée. » Enlil, étant <strong>le</strong> maître du <strong>des</strong>tin, peut faire adv<strong>en</strong>ir aux mortels tout<br />

ce qu'il veut.<br />

64. BAL, idéogramme ayant pour équival<strong>en</strong>t <strong>le</strong> nom suméri<strong>en</strong> palum « » gouvernem<strong>en</strong>t XXVI r 47<br />

XXVIIr 53, 98. H a dit qu'Anu a r<strong>en</strong>du son gouvernem<strong>en</strong>t si prospère XXVIr 47, il demande ici au maître du<br />

<strong>des</strong>tin, Enlil, d'infliger à son <strong>en</strong>nemi, un gouvernem<strong>en</strong>t (p<strong>le</strong>in) de tourm<strong>en</strong>ts la-ne-lji-im, de la racine "nh<br />

«courber, opprimer » comparer l'hébreu 'anaA «plier, humilier ». A ces tourm<strong>en</strong>ts, s'ajout<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s difiîcultés<br />

extérieures et <strong>le</strong>s peines mora<strong>le</strong>s qui <strong>en</strong> sont la conséqu<strong>en</strong>ce.<br />

65. I-zu-tim, provi<strong>en</strong>t probab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t du verbe œs\ (héb.) is'>a « sortir ». Des jours qui sort<strong>en</strong>t, qui s'<strong>en</strong><br />

vont, forcém<strong>en</strong>t sont brefs.<br />

66-67. Hu-sa-ah-hi-im, est traduit soit « par cherté (de la vie) », soit « par famine ». Le s<strong>en</strong>s revi<strong>en</strong>t au<br />

même puisque la famine cause la cherté de la vie.<br />

68-69. Ik-li-it, c'est-à-dire ek<strong>le</strong>lum de la racine 'W « ténèbres ». La na-wa-ri-im « ne luisant pas » de la<br />

racine accad. et héb. nœr. Il ne faut pas <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre cette calamité au s<strong>en</strong>s matériel d'autant plus que Sumer<br />

et Akkad sont un pays de lumière. H désire l'aveug<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t intel<strong>le</strong>ctuel de son adversaire, <strong>des</strong> situations<br />

inextricab<strong>le</strong>s.<br />

70-71. Remarquons l'image concrète d'un acte physique pour exprimer l'idée abstraite de soudaineté<br />

de la mort, nitlum « regard ».<br />

73-80. Dans cette dernière phrase, H adjure Enlil d'<strong>en</strong>voyer au contempteur de sa stè<strong>le</strong>, <strong>des</strong> maux<br />

provoqués par <strong>des</strong> <strong>en</strong>nemis extérieurs.<br />

79-80. « Bouche grave », métonymie pour « paro<strong>le</strong>s graves ». La gravité <strong>des</strong> décrets que H adjure EnlU<br />

de porter, ne consiste pas dans <strong>le</strong>s calamités sollicitées de ce dieu, qui ne sont pas plus terrib<strong>le</strong>s que beaucoup<br />

de cel<strong>le</strong>s demandées à d'autres divinités. Mais el<strong>le</strong> consiste dans <strong>le</strong>ur caractère irrévocab<strong>le</strong>, dû au fait que<br />

Enlil est <strong>le</strong> « maître de la <strong>des</strong>tinée », cf. XXVI r 53-56. H termine son code, <strong>en</strong> confiant à Enlil <strong>le</strong> soin de<br />

prononcer « de sa bouche qui n'est pas changée » toutes <strong>le</strong>s malédictions, qu'il vi<strong>en</strong>t de solliciter <strong>des</strong> divinités,<br />

et de <strong>le</strong>s infliger promptem<strong>en</strong>t à ses adversaires XXVIII r 84-91.<br />

73. Halaqum que d'après <strong>le</strong> contexte où il est question de victoire <strong>des</strong> <strong>en</strong>nemis, nous traduisons par<br />

« ruine », comme dans XXVI r 61, mot à mot « perte » ; dans §§9-11, « chose perdue ».<br />

74. Na-as-pu-uh, « dispersion », est l'infinitif passif de sp]} « délier, dissoudre ». La dispersion <strong>des</strong> sujets<br />

est la conséqu<strong>en</strong>ce nécessaire de la ruine de la vil<strong>le</strong>. Plus de vil<strong>le</strong>, plus d'habitants. C'est surtout la vil<strong>le</strong><br />

capita<strong>le</strong> qui est <strong>en</strong>visagée 73.<br />

75. Ce troisième malheur est la conséqu<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> deux précéd<strong>en</strong>ts. S'il n'y a plus ni vil<strong>le</strong>, ni sujets, la<br />

royauté crou<strong>le</strong> par <strong>le</strong> fait même.<br />

70-78. Su-ub-sa-a-am inf. à la forme causatlve de basu « être, exister ». H adjure donc Enlil d'anéantir<br />

<strong>le</strong> nom et la mémoire de son <strong>en</strong>nemi dans <strong>le</strong> pays, c'est-à-dire <strong>en</strong> ce monde.<br />

Les Akkadi<strong>en</strong>s, ne croyai<strong>en</strong>t qu'à une vie d'outre-tombe léthargique. L'oubh comp<strong>le</strong>t d'une personne<br />

<strong>en</strong> ce monde équivalait pour eux à sa ruine tota<strong>le</strong>. Hammourabi <strong>en</strong> était tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t persuadé que, sur sa<br />

<strong>le</strong>s m<strong>en</strong>aces<br />

stè<strong>le</strong> de diorite, il fit sculpter son image, inscrire ses longs et pompeux panégyriques et graver

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