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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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76 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

§ 38<br />

22-23 Redum ba'^irum u na-si biltim i-na eqlim kirim ù É (bit) sa il-ki-su<br />

a-na as-sa-ti-su ù marti-su u-ul i-sa-at-ta-ar<br />

23-30. ù a-na i-il-ti-su u-ul i-na-ad-di-in.<br />

§ 39<br />

31-38. i-na eqlim kirim ù É (bit) sa i-sa-am-mu-ma i-ra-as-su-ù a-na as-sa-<br />

ti-su ù marti-su i-sa-at-târ ù a-na e-hi-il-ti-su i-na-ad-di-in.<br />

§ 40<br />

39-43. Assum DAM KAR (damqarum) ù il-kum a-hu-û-um eqil-su kira-su<br />

ù É (bit)-su a-na kaspim i-na-ad-di-in<br />

44-48. sa-a-a-ma-nu-um i-li-ik eqlim kirim ù É (bitim) sa i-sa-am-mu<br />

i-il-la-ak<br />

41<br />

49-55. Sum-ma a-wi-lum eqlam kiram ù Ê (bitam) sa redim ba%im ù<br />

na-si bi-il-tim ù-pi ih ù ni-ip-la-tim idzdirin<br />

fouil<strong>le</strong>s ont prouvé que cette formalité était observée. Or <strong>le</strong>s §§ 38 et 39 ne sont pas relatifs à <strong>des</strong> v<strong>en</strong>tes :<br />

on n'y trouve aucune m<strong>en</strong>tion du paiem<strong>en</strong>t d'un prix, et d'ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong>s v<strong>en</strong>tes sont faites très ordinairem<strong>en</strong>t<br />

à <strong>des</strong> étrangers, et point à une épouse, ni à une fil<strong>le</strong>. Le premier cas <strong>en</strong>visagé dans ces deux lois est donc<br />

une donation, probab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong> temps postérieur à la mort du donateur, c'est-à-dire un <strong>le</strong>gs. C'est<br />

ordinairem<strong>en</strong>t pour ce temps qu'une épouse ou qu'un père se <strong>des</strong>saisit de ses bi<strong>en</strong>s <strong>en</strong> faveur de ses proches.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, <strong>le</strong> texte n'exclut pas une donation <strong>en</strong>tre vifs. Le C. H. §§ 165 (donation <strong>en</strong>tre vifs), 178, 179, 182:<br />

(après la mort) aussi bi<strong>en</strong> que <strong>le</strong>s tab<strong>le</strong>ttes retrouvées nous prouv<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s donations d'immeub<strong>le</strong>s <strong>en</strong>tre<br />

vifs aussi bi<strong>en</strong> que par <strong>le</strong>gs devai<strong>en</strong>t être consignés sur un docum<strong>en</strong>t.<br />

Enfin pourquoi <strong>le</strong>s §§ 38 et 39 trait<strong>en</strong>t-ils <strong>des</strong> donations <strong>en</strong> faveur seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de l'épouse et de la fil<strong>le</strong> ?<br />

Le § 38 interdit <strong>le</strong>s transmissions <strong>en</strong> question, quand il s'agit d'un bi<strong>en</strong> de fief, c'est-à-dire d'un bi<strong>en</strong> que<br />

<strong>le</strong> possesseur doit faire valoir et sur <strong>le</strong>s rev<strong>en</strong>us duquel il doit payer au roi <strong>des</strong> redevances. On conçoit <strong>en</strong><br />

effet qu'un fils soit apte à faire valoir <strong>des</strong> terres et <strong>des</strong> maisons et à pré<strong>le</strong>ver une part <strong>des</strong> rev<strong>en</strong>us de ces<br />

bi<strong>en</strong>s pour payer <strong>des</strong> redevances, tandis que l'épouse ou une fil<strong>le</strong> ne serai<strong>en</strong>t pas aptes à faire cela. Par<br />

<strong>le</strong>s §§ 27-29 nous avons pu constater que <strong>le</strong> fief d'un redum ou d'un ba^irum captif pouvait être confié<br />

à son fils, mais jamais à son épouse ou à sa fil<strong>le</strong>. Le § 29 ne constitue pas une exception à ce principe,<br />

puisqu'il n'autorise la mère d'un jeune fils à ne recevoir qu'un tiers du fief. Quand l'immeub<strong>le</strong> n'est pas<br />

un bi<strong>en</strong> de fief, c'est-à-dire un Iji<strong>en</strong> devant rev<strong>en</strong>ir au roi et sur <strong>le</strong>s rev<strong>en</strong>us duquel celui-ci doit percevoir<br />

<strong>des</strong> redevances, <strong>le</strong> législateur, c'est-à-dire <strong>le</strong> roi ou son mandataire, se désintéresse du bénéficiaire de sa<br />

donation.<br />

Notons que <strong>le</strong> sil<strong>en</strong>ce du § 38 autorise à conclure qu'un fils pouvait recevoir la donation du fief de<br />

son père.<br />

§ 38. Nous v<strong>en</strong>ons de <strong>le</strong> dire, sa il-ki-su « de son fief » est la particularité qui distingue <strong>le</strong> cas <strong>en</strong>visagé<br />

par cette loi de celui que suppose la loi suivante. Les fonctionnaires indiqués ne peuv<strong>en</strong>t ni donner à<br />

<strong>le</strong>ur épouse ou à <strong>le</strong>ur fil<strong>le</strong> ni employer à éteindre <strong>des</strong> dettes, <strong>le</strong>urs immeub<strong>le</strong>s, quand ce sont <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s<br />

de fief. Nous v<strong>en</strong>ons d'expliquer pourquoi la première prohibition concerne l'épouse et la fil<strong>le</strong>, mais point<br />

<strong>le</strong> fils. L'interdiction de consacrer <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s de fief à payer <strong>des</strong> dettes doit avoir <strong>des</strong> causes quelque peu<br />

différ<strong>en</strong>tes. On ne peut pas dire que <strong>le</strong> créancier, qui aurait été payé par l'abandon du fief, n'aurait pas<br />

<strong>le</strong>s moy<strong>en</strong>s de <strong>le</strong> faire valoir et de payer <strong>le</strong>s redevances avec <strong>le</strong>s rev<strong>en</strong>us. Mais <strong>le</strong> voudrait-il ? Et surtout<br />

ce serait al<strong>le</strong>r contre <strong>le</strong>s int<strong>en</strong>tions roya<strong>le</strong>s que de transmettre à <strong>des</strong> étrangers <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s qui doiv<strong>en</strong>t rester<br />

<strong>en</strong> la possession <strong>des</strong> officiers royaux ou de <strong>le</strong>urs fils.<br />

Rappelons combi<strong>en</strong> <strong>le</strong> prés<strong>en</strong>t contexte d'ilkuni nous a servi pour déterminer <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de ce mot dans<br />

<strong>le</strong>s §§ 27-31. En effet un bi<strong>en</strong> d'ilkum est opposé à un bi<strong>en</strong> acheté § 39.<br />

§ 39. Les mêmes fonctionnaires n'ont pas à t<strong>en</strong>ir compte <strong>des</strong> restrictions du § 38 au sujet <strong>des</strong> mêmes<br />

immeub<strong>le</strong>s, quand <strong>le</strong>ur propriété provi<strong>en</strong>t d'un achat ou d'un titre autre que celui de fief. Alors <strong>en</strong> effet<br />

ce n'est pas <strong>le</strong> roi qui a choisi <strong>le</strong> dét<strong>en</strong>teur de ces bi<strong>en</strong>s et il n'a aucune redevance à percevoir sur eux. Quel<br />

que soit <strong>le</strong> propriétaire de ces immeub<strong>le</strong>s, ses int<strong>en</strong>tions ne seront pas violées, ses intérêts ne seront pas<br />

lésés, et il se désintéresse de l'usage que ses olficiers peuv<strong>en</strong>t faire <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s qui <strong>le</strong>ur apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> propre.

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