Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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§ 1<br />
.'a>\. V. 26-30. Si un homme a accusé un homme et a jeté sur lui un maléfice<br />
(nêrtum) et ne l'a pas convaincu,<br />
•:U-32. son accusateur sera tué,<br />
33-36. Si un homme a jeté sur un homme un sort (Idspi) et ne l'a pas<br />
convaincu,<br />
37-41. celui, sur qui <strong>le</strong> sort a été jeté, ira au f<strong>le</strong>uve, y plongera, et<br />
42-45. si <strong>le</strong> f<strong>le</strong>uve <strong>le</strong> vainc (<strong>le</strong> condamne), son accusateur pr<strong>en</strong>dra sa maison ;<br />
46-49, si <strong>le</strong> f<strong>le</strong>uve déclare cet homme innoc<strong>en</strong>t et <strong>le</strong> laisse sauf,<br />
50-52. celui qui a jeté un sort (kispi) sur lui, sera tué<br />
53-56. celui, qui s'est plongé dans <strong>le</strong> f<strong>le</strong>uve, pr<strong>en</strong>dra la maison de son<br />
accusateur.<br />
peine de cel<strong>le</strong> <strong>des</strong> démons. Comme eux ils pouvai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><strong>le</strong>ver la salive, remplir la bouche de nœuds magiques,<br />
corrompre alim<strong>en</strong>ts et boissons, causer toutes <strong>le</strong>s maladies, troub<strong>le</strong>r la paix <strong>des</strong> famil<strong>le</strong>s, cf. Meissner,<br />
Babyloni<strong>en</strong> und Assyri<strong>en</strong> II, pp. 202. De fait une partie de l'incantation AO 6473, traduite par Thureau-<br />
Dangin est contre <strong>le</strong>s sorcières Kaë-ëa-pa-a-iu. On <strong>le</strong>s accuse de sai^r <strong>le</strong>s hommes, de meurtrir <strong>le</strong>s femmes,<br />
d'<strong>en</strong>voyer du v<strong>en</strong>in Face 16-24. Hev. d'Assyr., 1921, pp. 168, 169, Comme pour <strong>le</strong>s maux <strong>en</strong>voyés par <strong>le</strong>s démons»<br />
on pouvait remédier aux sortilèges par la magie. Ainsi <strong>en</strong> cas de maladies, on ne se cont<strong>en</strong>tait pas d'employer<br />
<strong>des</strong> remè<strong>des</strong>, mais on se servait aussi d'incantations. Et cel<strong>le</strong>s-ci ne visai<strong>en</strong>t pas seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s démons,<br />
mais el<strong>le</strong>s concernai<strong>en</strong>t aussi <strong>le</strong>s sorciers et <strong>le</strong>s sorcières. Ainsi, Campbell Thompson a traduit l'incantation<br />
que Ton devait réciter <strong>en</strong> cas d'empoisonnem<strong>en</strong>t. Or nous constatons qu'il y est « question de la sorcel<strong>le</strong>rie<br />
qui est dans <strong>le</strong> corps du malade, de la sorcière qui a fait manger et boire sa sa<strong>le</strong> magie ». Rev. d'Assyr.,<br />
.XXVII, 1930, pp. 127 ss. Voir aussi <strong>le</strong>s incantations pour <strong>le</strong>s maladies de poitrine et de poumon, Rev. d'Assyr.^<br />
..Y.V.V/ (1934), pp. 8 ss.<br />
Mais vis-à-vis <strong>des</strong> sorciers, on n'<strong>en</strong> était pas réduit, comme pour <strong>le</strong>s démons, aux seu<strong>le</strong>s conjurations.<br />
Les souverains pouvai<strong>en</strong>t édicter contre eux <strong>des</strong> sanctions. Il paraît que Goudéa expulsa <strong>le</strong>s mauvais sorciers<br />
de son territoire. En tout cas, nous constatons que Hammourabi comm<strong>en</strong>ce ses lois par <strong>en</strong> consacrer deux<br />
à sévir contre <strong>le</strong>s sorciers. Dans <strong>le</strong> recueil de lois assyri<strong>en</strong>nes, nous trouvons <strong>le</strong> § 48 qui châtie <strong>le</strong> sorcier<br />
et la sorcière.<br />
i5 1. Si nous comparons cette loi avec la suivante, nous constatons que dans <strong>le</strong>s cas il n'y a qu'une<br />
différ<strong>en</strong>ce, nerlum et kiëpum, mais que <strong>le</strong>s s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces sont très diverg<strong>en</strong>tes. Tandis que <strong>le</strong> § 1 édicté la peinede<br />
mort immédiate, <strong>le</strong> § 2 soumet <strong>le</strong>s parties préalab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à l'épreuve du f<strong>le</strong>uve et formu<strong>le</strong> <strong>des</strong> s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces<br />
pour <strong>le</strong>s deux résultats de cette expéri<strong>en</strong>ce; Par conséqu<strong>en</strong>t la différ<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> cas de ces deux lois repose<br />
uniquem<strong>en</strong>t sur la différ<strong>en</strong>ce du s<strong>en</strong>s <strong>des</strong> mots nerlum et Icispum. Il est bi<strong>en</strong> vrai que l'accusation préalab<strong>le</strong><br />
paraît abs<strong>en</strong>te dans § 2, 33-36, mais el<strong>le</strong> est sous-<strong>en</strong>t<strong>en</strong>due. Dans <strong>le</strong> corps du § 2 il est question d'accusateur,<br />
tout comme dans <strong>le</strong> § 1 : mu-ub-bi-ir-su, 11. 31, 44, 45.<br />
La signification sort, sortilège pour kispu est très connue. Comme nous avons eu déjà l'occasion de <strong>le</strong><br />
dire, c'est <strong>le</strong> mot <strong>le</strong> plus souv<strong>en</strong>t employé avec ce s<strong>en</strong>s. On <strong>le</strong> trouve dans toutes <strong>le</strong>s formu<strong>le</strong>s d'incantation<br />
«ontre <strong>le</strong>s sortilèges. C'est lui qui est employé au § 48 du Rec. de lois assyri<strong>en</strong>nes. Il figure dans la langue<br />
hébraïque, <strong>le</strong> plus souv<strong>en</strong>t au participe piel pour désigner <strong>le</strong>s sorciers et <strong>le</strong>s sorcières. Exo. VII 11, XXII 17 ;<br />
Dt. XVIli 10 Dan. ; II, 2 Mal. ; III, 5 ; Kassaph signifie sorcier. Jer. XXVII 9. Késeph signifie sort,<br />
sorcel<strong>le</strong>rie II Rois, IX 22, Is. : XLVII 9, 12 (orac<strong>le</strong> contre Babylone) Mich. V 11 Nah. ; ; III, 4.<br />
Nerlum ou nirlum de la racine n'^r, tuer signifie meurtre. Mais on peut conciUer cette signification<br />
résultant de l'étymologie avec cel<strong>le</strong> de « maléfice » demandée par <strong>le</strong> contexte et la simihtude <strong>des</strong> §§ 1 et 2,<br />
fin disant qu'il s'agit d'un meurtre résultant d'un acte de sorcel<strong>le</strong>rie. Logiquem<strong>en</strong>t <strong>le</strong> châtim<strong>en</strong>t devrait<br />
être précédé d'une épreuve <strong>des</strong>tinée à déterminer <strong>le</strong> vrai coupab<strong>le</strong> aussi bi<strong>en</strong> dans <strong>le</strong> § I que dans <strong>le</strong> § 2,<br />
puisque, dans <strong>le</strong>s deux cas il y a eu accusation sans preuve. Mais on conçoit fort bi<strong>en</strong> que cette épreuve<br />
•ait été r<strong>en</strong>due impossib<strong>le</strong> si l'effet du nerlum avait été précisém<strong>en</strong>t de faire mourir celui sur <strong>le</strong>quel il avait<br />
été jeté.<br />
§ 2. Celui, sur <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> kiëpum a été jeté, a été préalab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t accusé sans avoir été convaincu, tout<br />
comme la victime du nerlum mais à la différ<strong>en</strong>ce de cette ; dernière, il n'a pas été tué par <strong>le</strong> maléfice. Aussi<br />
«n s'explique fort bi<strong>en</strong> que <strong>le</strong> législateur, avant de châtier, ait cherché à discerner quel était <strong>le</strong> vrai coupab<strong>le</strong>,