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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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134 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

§ 137<br />

74-80. Sum-ma a-wi-lum a-na (sinnissat) §U GE-tim sa mari (mes) ul-dusum<br />

ù lu SAL ME (as§atim) sa mari (mes) ù-sar-su-su e-si-bi-im<br />

pa-ni-su is-ta-ka-an<br />

81-VIIr 3. a-na sinnistim su-a-ti se-ri-iq-ta-sa ù-ta-ar-ru-si-im ù mu-ut-ta-at<br />

eqlim kirim ù bi-si-îm i-na-ad-ad-di-nu-si-im-ma mari (mes)-sa<br />

ù-ra-ab-ba<br />

4-13. is-tu mari (mes)-sa ur-ta-ab-bu-ù i-na mi-im-ma sa a-na mari (mes)-sa<br />

in-na-ad-nu si-it-tam ki-ma ab-lim is-te <strong>en</strong> i-na-ad-di-nii-siim-ma<br />

mu-tu li-ib-bi-su i-ih-ha-az-zi, .<br />

que <strong>le</strong> législateur dans §§ 133-135 ait pris soin rie garantir autant que possiij<strong>le</strong> la fidélité de l'épouse de ce<br />

citoy<strong>en</strong>.<br />

Le fuyard au contraire est coupab<strong>le</strong> <strong>en</strong>vers sa patrie il<br />

; préfère abandonner son épouse, plutôt que<br />

de rester dans sa vil<strong>le</strong>. Les termes choisis par <strong>le</strong> législateur dénot<strong>en</strong>t combi<strong>en</strong> il réprouve cette conduite.<br />

Iddi de nadu jeter, abandonner, négliger. C'est <strong>le</strong> terme déjà employé pour exprimer <strong>le</strong>s néglig<strong>en</strong>ces dans<br />

la gestion <strong>des</strong> fiefs § 30, dans la culture <strong>des</strong> terres §§ 43, 44, pour <strong>le</strong> soin <strong>des</strong> digues § 53 et l'ouverture<br />

<strong>des</strong> fosses d'eau § 55. Le rédacteur a employé trois fois <strong>le</strong> verbe fuir pour exprimer la conduite' de ce mari<br />

il-la-bi-il, in-na-bi-lu, mu-na-ab-lim 11. 59, 70, 71.. Gr fuir c'est au moins un acte de lâcheté. Bi<strong>en</strong> plus,<br />

<strong>le</strong> législateur note que ce fuyard avait été inspiré dans sa conduite par un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t pire que i'indiffér<strong>en</strong>cc><br />

la haine de sa vil<strong>le</strong> « il a eu sa vil<strong>le</strong> <strong>en</strong> horreur » 11. 68, 69.<br />

L'épouse d'un fuyard est autorisée à se remarier dès <strong>le</strong> départ de son mari, qu'el<strong>le</strong> ait ou qu'el<strong>le</strong> n'ait<br />

point de moy<strong>en</strong>s de subsistance 11. 60-63. Bi<strong>en</strong> plus, si la femme du fuyard s'est remariée, el<strong>le</strong> n'aura pas à<br />

rev<strong>en</strong>ir à son premier mari quand il sera rev<strong>en</strong>u, même s'il veut la repr<strong>en</strong>dre. Pour punir <strong>le</strong> mari de sa<br />

désertion, <strong>le</strong>s li<strong>en</strong>s de son mariage sont rompus. Son épouse devra rester unie à son nouveau mari.<br />

5° Du Divorce §§ 137-143<br />

Hammourabi distingue <strong>le</strong> divorce voulu par l'époux §§ 137-141 et <strong>le</strong> divorce voulu par la femme<br />

§§ 142, 143. La première section, traite du cas de l'épouse irréprochab<strong>le</strong> §§ 137-140 et de l'épouse coupab<strong>le</strong><br />

§ 141. Le premier cas comporte l'hypothèse de la prés<strong>en</strong>ce d'<strong>en</strong>fants § 137 et cel<strong>le</strong> d'un mariage stéri<strong>le</strong><br />

§§ 138-140.<br />

La question du divorce est précédée de la question du nouveau mariage d'une épouse de captif ou de<br />

fuyard §§ 133-136. El<strong>le</strong> est suivie de questions avec <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s el<strong>le</strong> se trouve <strong>en</strong> rapport : la concubine,<br />

§§ 144-147 et la femme atteinte de maladie §§ 148, 149.<br />

Voulu par l'homme §§ 137-% 141<br />

a. Cas d'une femme irréprochab<strong>le</strong> §§ 137-140<br />

§ 137. Le jjremier paragraphe de cette loi 11. 74-80, établit <strong>le</strong> droit du mari de divorcer suivant son<br />

arbitraire même avec une femme irréprochab<strong>le</strong>. C'est un principe du droit babyloni<strong>en</strong> qui domine non<br />

seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la fin du § 137 (11. 81-VIÎr 13), mais <strong>en</strong>core toute la série §§ 138-140. La série §§ 137 (11. 81-VIIr 13)-<br />

140 n'a pour but que de rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s obligations qui incomberont à l'épouse irréprochab<strong>le</strong> répudiée et surtout<br />

<strong>le</strong>s comp<strong>en</strong>sations matériel<strong>le</strong>s qui devront lui être données suivant qu'el<strong>le</strong> a procuré <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants § 137<br />

11. 81-VII 13 ou non §§ 138-140.<br />

a. Principe : Droit du mari de divorcer suivant son bon plaisir, §§ 137, 74-80.<br />

Toutes <strong>le</strong>s causes que <strong>le</strong> mari peut avoir de divorcer sont exprimées par la formu<strong>le</strong> « a disposé sa face<br />

<strong>le</strong>s s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts et <strong>le</strong>s<br />

pour abandonner » pa-ni-ëu ië-îa-kan. Cette locution, due au fait que <strong>le</strong>s p<strong>en</strong>sées,<br />

résolutions se reflèt<strong>en</strong>t sur <strong>le</strong> visage, signifie <strong>en</strong> langage abstrait « veut divorcer ». Le mari n'a besoin d'aucune<br />

cause pour divorcer, même avec une épouse irréprochab<strong>le</strong>, même au cas où el<strong>le</strong> lui aurait donné <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants<br />

§ 137, alinéa 1). Sa volonté suffit, <strong>le</strong> C. H. lui accorde <strong>le</strong> droit arbitraire au divorce; sur ce principe juridique<br />

est fondée la série §§ 137 (81-VII 13)-140.<br />

Deux catégories de femmes peuv<strong>en</strong>t donner <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants à <strong>le</strong>ur mari : la sugetum et la SAL<br />

ME, c'est-à-dire, p<strong>en</strong>sons-nous, une épouse de second rang et une épouse de premier rang.<br />

Le C. H. et <strong>le</strong>s contrats de la même époque appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que la ëugetum, est une concubine intermédiaire<br />

<strong>en</strong>tre l'épouse de premier rang et la concubine esclave, <strong>en</strong> d'autres termes, une épouse de second rang. Les<br />

§§ 144 et 145. stipul<strong>en</strong>t qu'un mari peut pr<strong>en</strong>dre de sa propre initiative une Sugetum, si son épouse de<br />

premier rang ne lui a pas procuré d'<strong>en</strong>fants, soit par el<strong>le</strong>-même, soit au moy<strong>en</strong> d'une concubine esclave<br />

amtum ; qu'il pourra introduire cette Sugetum dans sa maison, sans toutefois <strong>en</strong> faire l'éga<strong>le</strong> de ré|»ouse de<br />

yjremier rang. Si l'esclave est donnée par l'épouse à son mari, celui-ci pr<strong>en</strong>d lui-même la Sugetum, et<br />

<strong>le</strong> verbe employé aJiazu est usité pour <strong>le</strong> mariage avec l'épouse. Si § 145 stipu<strong>le</strong> que la sugetum ne devra pas<br />

être égalée à l'esclave, <strong>le</strong>s §§ 146, 147 relatifs au cas de la rivalité <strong>en</strong>tre l'épouse et son esclave ne s'appliqu<strong>en</strong>t<br />

pas à la sugetum. Les §§ 183, 184 stipul<strong>en</strong>t qu'une sugetum devra être dotée et mariée par son père, ou à<br />

défaut de celui-ci, par ses frères. A propos du mariapre de la sugetum, <strong>le</strong> C. H. s'exprime comme pour <strong>le</strong>s<br />

femmes de condition libre : il par<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur dot Seriqtu il emploie l'expression « donner à un mari », bref<br />

<strong>le</strong> C. H. considère <strong>le</strong>s sugetinn conimo <strong>des</strong> épouses aSSatti. Enfin deux contrats datant de la I''' dynastie

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