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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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LES LOIS 93<br />

60<br />

10-14. Si un homme a donné à un jardinier un champ à planter <strong>en</strong> jardin,<br />

<strong>le</strong> jardinier plantera <strong>le</strong> jardin.<br />

15-26. Il fera grandir <strong>le</strong> jardin durant quatre ans ; à la cinquième année,<br />

<strong>le</strong> maître du jardin et <strong>le</strong> jardinier partageront à parts éga<strong>le</strong>s ;<br />

<strong>le</strong> maître du jardin choisira et pr<strong>en</strong>dra sa part.<br />

<strong>le</strong> so<strong>le</strong>il. « Nous possédons une liste <strong>des</strong> plantes du jardin de Mérodacbaladan qui nous donne une idée de la<br />

variété <strong>des</strong> plantes cultivées dans <strong>le</strong> jardin babyloni<strong>en</strong>. » L'ail, sumu ouvre cette liste il était un <strong>des</strong><br />

;<br />

principaux alim<strong>en</strong>ts <strong>des</strong> Babyloni<strong>en</strong>s, avait sa place sur la tab<strong>le</strong> du dieu et du roi, et était connu depuis<br />

<strong>le</strong>s temps <strong>le</strong>s plus anci<strong>en</strong>s. Ensuite vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s oignons et <strong>le</strong>s poireaux karasu, la salade xassu, <strong>le</strong> cresson<br />

de jardin saxullalu, <strong>le</strong>s cardons, <strong>le</strong> safran, <strong>le</strong> coriandre, l'hysope, <strong>le</strong> thym. Dans un autre paragraphe, on<br />

trouve plusieurs espèces de raves, <strong>des</strong> radis. A un autre <strong>en</strong>droit on m<strong>en</strong>tionne de la luzerne, plusieurs variétés<br />

de trèf<strong>le</strong>s. La liste se termine par <strong>le</strong>s concombres. Meissner fait remarquer que certaines herbes employées<br />

<strong>en</strong> cuisine et certaines plantes babyloni<strong>en</strong>nes n'ont pas accid<strong>en</strong>tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t trouvé place dans cette liste,<br />

pp. 209, 210.<br />

Des f<strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fin, que <strong>le</strong>s anci<strong>en</strong>s Ori<strong>en</strong>taux aimai<strong>en</strong>t beaucoup, poussai<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong>s jardins. El<strong>le</strong>s<br />

servai<strong>en</strong>t d'ornem<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong>s cérémonies du temp<strong>le</strong>. Celui qui s'approchait <strong>des</strong> dieux pour prier, pr<strong>en</strong>ait<br />

souv<strong>en</strong>t à la main une branche de palmier, comme signe de paix. On portait souv<strong>en</strong>t une f<strong>le</strong>ur à la main<br />

pour s'<strong>en</strong> dé<strong>le</strong>cter. Dans Fart de l'ornem<strong>en</strong>tation, on trouve précisém<strong>en</strong>t de nombreux motifs de f<strong>le</strong>urs.<br />

La f<strong>le</strong>ur préférée est cel<strong>le</strong> du gr<strong>en</strong>adier. Sur <strong>le</strong>s monum<strong>en</strong>ts apparaît <strong>en</strong>core une f<strong>le</strong>ur du g<strong>en</strong>re du lotus<br />

d'ail<strong>le</strong>urs fortem<strong>en</strong>t stylisée. La rose amurdinu paraît aussi avoir été déjà connue. De petits lys croiss<strong>en</strong>t<br />

partout à l'état sauvage et avec beaucoup d'autres f<strong>le</strong>urs, orn<strong>en</strong>t la campagne au printemps. Ibid., p. 211.<br />

§ 59. Cette loi traite de la coupe d'un arbre sans la permission du propriétaire.<br />

Kirum qui, <strong>en</strong> accadi<strong>en</strong>. signifie jardin ressemb<strong>le</strong> beaucoup à l'hébreu kérém qui signifie vigne.<br />

L'arbre n'est pas spécifié. On <strong>en</strong> conclut que <strong>le</strong> législateur a <strong>en</strong>visagé tout arbre, indistinctem<strong>en</strong>t.<br />

D'après Thureau-Dangin, <strong>le</strong> poids de la mine, unité fondam<strong>en</strong>ta<strong>le</strong> du système pondéral suméro-accadi<strong>en</strong>,<br />

peut être évalué à 505 grammes avec une marge d'erreur extrêmem<strong>en</strong>t réduite. Cep<strong>en</strong>dant il est porté à<br />

croire que dans l'usage on se servait d'un poids inférieur à la norme Rev. d'Assyr., XXIV, 69. L'am<strong>en</strong>de<br />

est extrêmem<strong>en</strong>t é<strong>le</strong>vée, eu égard à la va<strong>le</strong>ur de l'arg<strong>en</strong>t et au montant <strong>des</strong> autres am<strong>en</strong><strong>des</strong> du G. H. Meissner<br />

explique ce fait par la grande utilité du palmier, p. 206. Peut-être faut-il ajouter la rareté du bois de chauffage<br />

et de construction <strong>en</strong> Babylonie, où il n'était fourni que par <strong>le</strong> peuplier de l'Euphrate urbatu et <strong>le</strong> tamarisque<br />

binu, aSlu, larppu. Plusieurs autres arbres corhme <strong>le</strong> musukkanu, êru et <strong>le</strong> kiëkanu ne sont pas sûrem<strong>en</strong>t<br />

id<strong>en</strong>tifiés au point de vue botanique. Le bois nécessaire aux constructions devait être am<strong>en</strong>é pénib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

de loin. Meissner dit que <strong>le</strong> roseau (sum, gi, gin ; akk. qanu) qui était susceptib<strong>le</strong> de multip<strong>le</strong>s emplois,<br />

offrait aux habitants une certaine comp<strong>en</strong>sation pp. 211, 212.<br />

« Un législateur néo-babyloni<strong>en</strong> adoucit d'ail<strong>le</strong>urs la sanction du § 59 <strong>en</strong> condamnant « la femme ayant<br />

accompli un acte de déboisem<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> champ de quelqu'un, à restituer au propriétaire du champ trois<br />

fois <strong>le</strong> poids du bois coupé. » Même, p<strong>en</strong>dant la guerre, <strong>le</strong>s jardins et <strong>en</strong> particulier <strong>le</strong>s palmeraies, étai<strong>en</strong>t<br />

la plupart du temps épargnés par <strong>le</strong>s <strong>en</strong>nemis seuls <strong>le</strong>s cruels ; Assyri<strong>en</strong>s ne rougissai<strong>en</strong>t pas de <strong>le</strong>urs sauvages<br />

dévastations. Lorsque Tiglatpi<strong>le</strong>ser IV assiégea Ukin-Zer dans la vil<strong>le</strong> de « Schapija il tua ses palmiers<br />

dans <strong>le</strong> territoire de son pays, arracha ses dattes et <strong>le</strong>s répandit à terre dans <strong>le</strong>s champs ». De même Sanhérib<br />

fit tomber <strong>le</strong>s palmiers qui par <strong>le</strong>ur fécondité r<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t célèbre la vil<strong>le</strong> de Dilbat ». Meissner, ibid., p. 207.<br />

§ 60. La seconde question qui concerne <strong>le</strong>s jardins, est traitée dans <strong>le</strong>s §§ 60-63. Le § 60 indique <strong>le</strong>s<br />

conv<strong>en</strong>tions que doit faire un propriétaire avec <strong>le</strong> jardinier auquel il donne son champ à planter. Le § 61<br />

examine <strong>le</strong> cas où cette tâche est demeurée inachevée et <strong>le</strong>s §§ 62 et 63 détermin<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s sanctions à pr<strong>en</strong>dre<br />

pour l'inexécution du travail.<br />

Le propriétaire qui veut planter son champ et <strong>en</strong> faire un jardin, s'adresse à un jardinier sakiniim.<br />

Il s'agit ici d'une plantation d'arbres probab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>des</strong> palmiers, ce qui résulte du déterminatif isu bois,<br />

devant <strong>le</strong> nom jardin kirum ; du verbe planter saqapii, et de l'att<strong>en</strong>te de cinq ans pour faire <strong>le</strong> partage.<br />

D'autre part, la faculté de payer un damqarum avec <strong>des</strong> dattes (§ 66), s'explique s'il s'agit de palmiers.<br />

Dans <strong>le</strong>s contrats, il est d'ail<strong>le</strong>urs surtout question de palmiers et de dattes.<br />

Comme dans toute plantation, <strong>le</strong> jardinier plantait <strong>des</strong> sujets un peu grands. Le législateur donne<br />

quatre ans au jardinier pour faire croître <strong>le</strong>s arbres du jardin û-ra-ab-ba. A cet effet il devait surtout irriguer<br />

<strong>le</strong>s palmiers et <strong>le</strong>s féconder. Les dattes, que <strong>le</strong>s palmiers pouvai<strong>en</strong>t porter durant ce laps de temps, servai<strong>en</strong>t<br />

à <strong>le</strong> rémunérer. On supposait qu'au bout de cinq ans l'œuvre de la plantation était définitivem<strong>en</strong>t achevée,<br />

qu'alors <strong>le</strong>s palmiers pouvai<strong>en</strong>t porter assez de dattes pour récomp<strong>en</strong>ser <strong>le</strong> jardinier de sa peine. Le législateur<br />

par<strong>le</strong> d'un partage à parts éga<strong>le</strong>s <strong>en</strong>tre <strong>le</strong> propriétaire et <strong>le</strong> jardinier. Le jardinier reçoit une proportion<br />

plus é<strong>le</strong>vée que dans § 64, la moitié au lieu du tiers ; c'est qu'ici <strong>le</strong>s travaux: exécutés sont plus nombreux.<br />

Le jardinier, dans <strong>le</strong> § 61, doit non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t planter, mais <strong>en</strong>core arroser et féconder <strong>le</strong>s palmiers, tandis<br />

qu'au § 64 il est simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t chargé de la fécondation.<br />

La clause spécifiant que <strong>le</strong> propriétaire choisira sa part, prouve que <strong>le</strong> partage avait lieu avant la<br />

•cueil<strong>le</strong>tte <strong>des</strong> fruits et que c'était <strong>le</strong>s arbres chargés de fruits qui étai<strong>en</strong>t partagés. Le choix <strong>en</strong>tre deux<br />

quantités éga<strong>le</strong>s de fruits n'a pas de raison d'être. Puis <strong>le</strong> § 61, qui ordonne de mettre la partie restée <strong>en</strong><br />

friche dans la part du jardinier néglig<strong>en</strong>t, prouve qu'il n'est pas question d'un partage <strong>des</strong> fruits cueillis.

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