Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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1^62 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />
162<br />
78-XIr 1. Sum-ma a-wi-lum as-sa-tam i-hu-uz mari (mes) u-Ii-sùm-ma;<br />
sinnistum si-i a-na si-im-tim it-ta-la-ak<br />
2-6. a-na se-ri-iq-ti-sa a-bu-sa ù-ul i-ra-ag-gu-um se-ri-iq-ta-sa sa mar»<br />
(mes)-sa-ma<br />
§ 163<br />
7-13. §um-ma a-wi-lum as-sa-tam i-hu-uz-ma mari (mes) la û-sar-si-sit<br />
sinnistum si-i a-na si-im-tim it-ta-la-ak<br />
14-18. sum-ma tir-ha-tam sa a-wi-Ium su-ù a-na É (bit) e-mi-su ub-liB<br />
e-mu-su ut-^te-ir-sum<br />
19-21. a-na se-ri-iq-ti sinnistim su-a-ti mu-za ù-ul i-ra-ag-gu-um<br />
22-23. se-ri-iq-ta-sa sa É (bit) a-bi-sa-ma.<br />
§ 164<br />
24-26. Sum-ma e-mu-su tir-ha-tam la ut-te-ir-sum<br />
27-32. i-na se-ri-iq-ti-sa ma-ia tir-ha-ti-sa i-har-ra-as-ma se-ri-iq-ta-sa a-na<br />
É (bit) a-bi-sa û-ta-ar.<br />
13° Héritage % 162-% 174<br />
La section consacrée à l'héritage s'ét<strong>en</strong>d jusqu'au § 174. Le législateur a <strong>en</strong>visagé l'héritage del'épouse<br />
§ 162-§ 164, celui du père et § 165r§ 172, et celui de la mère remariée §§ 173-174.<br />
A. Héritage de l'épouse § 162-% 164<br />
Le code a discerné <strong>le</strong> cas où cel<strong>le</strong>-ci a eu <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants § 162 et celui où el<strong>le</strong> n'<strong>en</strong> a pas procuvés § 163-§ 164,.<br />
a. Cas où réponse a eu <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants § 162<br />
§ 162. Dans <strong>le</strong> cas, où l'épouse décédée a donné <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants à son mari, la seriqtu ou dot de l'épouse<br />
défunte apparti<strong>en</strong>t à ses <strong>en</strong>fants. Ceux-ci se la partageront éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, ainsi qu'ils devront <strong>en</strong> agir plus tard<br />
pour la fortune de <strong>le</strong>ur père §§ 165-167. Quant au mari survivant, « il ne réclamera pas au sujet de la seriqtu »<br />
de son épouse. Ceci signifie que non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t il ne s'appropriera pas cette dot, mais qu'il ne demandera<br />
pas que l'on <strong>en</strong> déduise <strong>le</strong> montant de la tirhatu, ainsi qu'il est autorisé à <strong>le</strong> faire, quand son épouse ne lut<br />
a pas procuré d'<strong>en</strong>fants §§ 163, 164.<br />
En décidant que la dot d'une épouse décédée ne revi<strong>en</strong>t ni à son père, ni à son mari, mais qu'el<strong>le</strong> est la<br />
propriété exclusive de ses <strong>en</strong>fants, <strong>le</strong> C. H. admet la solution de nos droits modernes, du droit français <strong>en</strong><br />
particulier. Cette décision est dictée par l'équité. La mère ayant avec ses <strong>en</strong>fants <strong>des</strong> li<strong>en</strong>s beaucoup plus<br />
étroits qu'avec son père ou son mari, il est naturel qu'el<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur laisse <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s qu'el<strong>le</strong> possède <strong>en</strong> propre..<br />
Le § 162 prouve que <strong>le</strong> mariage babyloni<strong>en</strong> n'était pas un marché, mais <strong>en</strong>core il fait ressortir la dignité<br />
de l'épouse. La femme babyloni<strong>en</strong>ne n'était pas v<strong>en</strong>due, puisqu'el<strong>le</strong> apportait une dot qui, d'après §§ 163,<br />
164, était supéi-ieure à la tirhatu. Bi<strong>en</strong> plus, el<strong>le</strong> conservait la propriété exclusive de sa seriqtu de tel<strong>le</strong><br />
sorte qu'après sa mort cel<strong>le</strong>-ci rev<strong>en</strong>ait à ses <strong>en</strong>fants § 1G2 ou à la maison de son père §§ 163, 164.<br />
L'expression « al<strong>le</strong>r à sa <strong>des</strong>tinée », qui signifie « mourir » (voir § 12, VIII 5), se retrouve dans la plupart<br />
<strong>des</strong> lois relatives à l'héritage §§ 163, 165-167, 170-171, 176, 178-184. D'après l'épilogue, <strong>le</strong>s anci<strong>en</strong>s<br />
Babyloni<strong>en</strong>s croyai<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s dieux fixai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s <strong>des</strong>tinées humaines XXVIL 62, XXVIr 52, 54.<br />
Dans la phrase se-ri-iq-ta-sa sa mari(mes)-Ba-ma, <strong>le</strong> relatif sa équivaut au verbe être signifiant,<br />
l'appart<strong>en</strong>ance. Quant au copulatif ma, il fait partie du § 163.<br />
Le contrat R. 10 (Sch. 209, KU III 483) Sippar, Ammi-saduga stipu<strong>le</strong> que <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants hériteront de<br />
la dot de <strong>le</strong>ur mère, mais seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t après la restitution de la tirhatu à <strong>le</strong>ur père. C'est là une diverg<strong>en</strong>ce<br />
avec <strong>le</strong> C. H. <strong>en</strong> matière d'héritage de la mère. Le § 162 est muet sur la déduction de la tirhatu. Cel<strong>le</strong>-ci<br />
n'est prévue que lorsqu'il s'agit de restituer au père la dot de sa fil<strong>le</strong> morte sans <strong>en</strong>fants, §§ 163, 164.<br />
b. Cas où l'épouse n'a pas fait posséder d'<strong>en</strong>fants à son mari §§ 163, 164<br />
L'expression mari (mes) la l'i-sar-si-su « ne lui a pas fait posséder d'<strong>en</strong>fants », 1. 10, qui est différ<strong>en</strong>te<br />
de cel<strong>le</strong> du § 162 mari(mes) û-li-zum « lui a <strong>en</strong>fanté <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants »,<br />
1. 81, fait allusion non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à un<br />
<strong>en</strong>fantem<strong>en</strong>t direct de l'épouse, mais à la naissance d'<strong>en</strong>fants par l'intermédiaire de l'esclave de cette épouse.