Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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164 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />
8 1G5<br />
33-38. Sum-ma a-\vi-Ium a-na TUR US (apli)-su sa i-in-su mah-ru eqlam,<br />
kiram ù bitam is-ru-iiq ku-nu-kam is-tur-sum<br />
39-43. wa-ar-ka a-bii-um a-na si-im-Lim it-ta-al-ku i-nu-ma ah-hu i-zu-uz-zu<br />
44-46. ki-is-ti a-bu-um id-di-nu-sum i-Ii-ki-ma<br />
47-50. e-li-nu-um-ma i-na NIG GA (namkur) É (bit) A BA (abim) mi-it-<br />
ha-ri-is i-zii-uz-zu.<br />
§ 166<br />
51-57. Sum-ma a-wi-lum a-na mari (mes) sa ir-su-ù as-sa-tim i-hu-uz a-na<br />
mari-su si-ih-ri-im as-sa-tam la i-hu-uz<br />
58-62. wa-ar-ka a-bu-um a-na si-im-tim it-ta-al-ku i-nu-ma ah-hu i-zu-uz-zu<br />
63-73. i-na NIG-GA (namkur) É (bit) A BA (abim) a-na a-hi-su-nu si-ih-<br />
ri-im sa as-sa-tam la ah-zu e-li-a-at zi-it-ti-su kasaph tir-ha-tim<br />
i-sa-ak-ka-nu-sum-ma as-sa-tam ù-sa-ah-ha-zu-su.<br />
§ 167<br />
74-80. Sum-ma a-wi-lum as-sa-tam i-hu-uz-ma mari (mes) ù-li-zum sinnistum<br />
si-i a-na si-im-tim it-ta-Ia-ak<br />
a. Pari stipplém<strong>en</strong>laire reçue par V<strong>en</strong>[aiû préféré § 165<br />
§ 165. L'expression « <strong>le</strong> premier de son œil » i-in-su mah-ru peut signifier soit <strong>le</strong> lils aîné, soit <strong>le</strong> fils<br />
préféré. Quoique la première interprétation serait la plus obvie, nous optons avec Dhorme et Ungnacl pour<br />
la seconde. A l'appui de ce s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t nous invoquons l'usage <strong>des</strong> langues sémitiques, l'analogie avec G. H.<br />
i5 150 et <strong>en</strong>fin <strong>des</strong> référ<strong>en</strong>ces empruntées aux contrats de la P» dynastie babyloni<strong>en</strong>ne.<br />
Dans son étude sur remploi métaphorique <strong>des</strong> noms de parties du corps <strong>en</strong> hébreu et <strong>en</strong> akkadi<strong>en</strong>, Dhorme<br />
écrit : « Les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts du cœur transpireront dans <strong>le</strong>s yeux aussi bi<strong>en</strong> que dans <strong>le</strong> visage... l'akkadi<strong>en</strong><br />
uasu cna « <strong>le</strong>ver <strong>le</strong>s yeux » vers quelqu'un, pour signifier « <strong>le</strong> regarder avec amour ». On se sert couramm<strong>en</strong>t de<br />
nié <strong>en</strong>i « élévation de l'œil » dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de « bi<strong>en</strong>veillance, faveur » ou concrètem<strong>en</strong>t « objet de bi<strong>en</strong>veillance,<br />
favori »... Notons que l'o'J], comme j)rincipe de choix ou de préfér<strong>en</strong>ce (ù la suite du discernem<strong>en</strong>t » figure<br />
<strong>en</strong> akkadi<strong>en</strong> dans <strong>le</strong>s phrases Sa inS-ii mahru « qui est <strong>en</strong> faveur à son œil » et sa inka mahru « qui est faveur<br />
il ton œil » pour dire « qui est son jjréféré » ou, dans <strong>le</strong> second cas « ce que tu préfères ». » Rev. Bib., 1921 ,<br />
pp. 526, 527. Ces deux dernières référ<strong>en</strong>ces sont empruntées, la première à C. H. § 165, et la seconde à Ungnad,<br />
Allbab. Briefc, n. 269, 17. L'ex])ressiun hébraïque mahmadh'-ain « délices <strong>des</strong> yeux » est employée dans la<br />
Bib<strong>le</strong> pour signifier soit <strong>des</strong> objets précieux, soit <strong>des</strong> personnes aimées, I. Rois XX 6 ; Ezech. XXIV 16,<br />
21, 25 Lam. Il 4 Sira. XXX\'I ; ; 27, XLV 12. La formulé «<br />
concupisc<strong>en</strong>tia oculorum » usitée par S. <strong>Jean</strong><br />
est un sémitisme.<br />
Le fils aîné est appelé dans <strong>le</strong> C, II. marum ri-es-lu-um « <strong>le</strong> fils premier », I<br />
9, XXVIL 83.<br />
Le § 150 autorise la mère à favoriser non pas son fils aîné, mais son <strong>en</strong>fant préféré sa i-ra-am-mu<br />
«<br />
qu'el<strong>le</strong> aime »,<br />
1. 22. Quoique <strong>le</strong>s muLs ne soi<strong>en</strong>t pas id<strong>en</strong>tiques à ceux du § 165, cette loi constitue une<br />
bonne preuve d'analogie pour l'interprétation de sa insu mahru. Pourquoi la mère aurait-el<strong>le</strong> <strong>le</strong> droit de<br />
favoriser son <strong>en</strong>fant préféré, alors que <strong>le</strong> père ne serait autorisé à avantager que son fils aîné ?<br />
Schorr, qui traduit Sa insu muhrn par « celui qu'il préfère », dit que <strong>le</strong> droit du fils aîné à un avantage,<br />
n'est m<strong>en</strong>tionné ni dans <strong>le</strong> C. H., ni dans <strong>le</strong>s docum<strong>en</strong>ts de la Babylonie du Nord, mais qu'au contraire,<br />
dans <strong>le</strong>s contrats de partage d'héritage de Nippur, il a régulièrem<strong>en</strong>t une part d'héritage supplém<strong>en</strong>taire<br />
à cause de son titre d'aîné. Altbabylonische, pp. 233 et 234. Or dans <strong>le</strong>s contrats prov<strong>en</strong>ant du pays de Sumer<br />
l'aîné est clairem<strong>en</strong>t désigné par ses-gal. P. 24, 32 (Sch. 20, 191 KU IV ; 782, 801). Des contrats prov<strong>en</strong>ant<br />
de Sippar nous appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t que c'est une fil<strong>le</strong> qui reçoit de sa mère une part privilégiée R. 90 (Sch. 189,<br />
ses frères<br />
KU III 62. Dans TD 104 (Sch. 293 KU V ; 1193) Sippar, il s'agit d'un procès fait à un frère, par<br />
et sa sœur, au sujet d'une part privilégiée. Or ri<strong>en</strong>, dans ce docum<strong>en</strong>t, n'indique que <strong>le</strong> bénéficiaire soit<br />
l'aîné. Le procès CT VI 7" (Scli. 29), KU III 733. Sippar prés<strong>en</strong>te <strong>en</strong>core une fil<strong>le</strong> ayant reçu de son père<br />
une part supplém<strong>en</strong>taire. Dans <strong>le</strong> Recueil de L A, une loi relative au partage d'un liomaine, stipu<strong>le</strong> que l'aîné<br />
reçoit un avantage. Mais il est appelé maru rabu, <strong>le</strong> grand frère. VAT 10001, loi 1. I-in-su mah-ru signifie<br />
donc « l'<strong>en</strong>fant préféré ».<br />
Un père peut donner à son fils préféré <strong>des</strong> immeub<strong>le</strong>s de môme nature avec <strong>le</strong>s mêmes formalités que <strong>le</strong><br />
mari à son épouse § 150.<br />
Les 11. 33-38 pourrai<strong>en</strong>t faire croire que <strong>le</strong> fils préféré jouissait immédiatem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s donnés par<br />
son père. Mais <strong>le</strong>s 11. 39-46 prouv<strong>en</strong>t qu'il n'<strong>en</strong>trait <strong>en</strong> jouissance de sa part privilégiée qu'apjrès <strong>le</strong> décès<br />
de son père.