Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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ÉPILOGUE 267<br />
80-85. la conduite, <strong>le</strong> gouvernem<strong>en</strong>t, la justice <strong>des</strong> g<strong>en</strong>s que j'ai jugées,<br />
<strong>le</strong>s décisions <strong>des</strong> g<strong>en</strong>s que j'ai décidées, que cette stè<strong>le</strong> (<strong>le</strong>s)<br />
lui indique !<br />
86-87. et ses têtes noires qu'il régisse (selon <strong>le</strong> droit) !<br />
88. <strong>le</strong>urs procès qu'il juge !<br />
89-90. <strong>le</strong>urs décisions qu'il décide !<br />
91-92. de son pays <strong>le</strong> méchant et <strong>le</strong> malfaiteur qu'il arrache !<br />
93-94. la chair de ses g<strong>en</strong>s qu'il r<strong>en</strong>de bonne !<br />
G) Conclusion : Éloge de Hammourahi comme roi du droit 95-XXVIt 1<br />
95-96. Hammourahi, roi du droit,<br />
97-98. c'est moi, auquel §amas a fait prés<strong>en</strong>t <strong>des</strong> lois ;<br />
99. mes paro<strong>le</strong>s sont choisies ;<br />
100-102. mes actes n'ont pas de pareils ;<br />
103-104, c'est seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong> sot qu'ils sont vains,<br />
105-XXVIr 1. pour <strong>le</strong> sage, ils ont été produits pour la r<strong>en</strong>ommée.<br />
il suffit de se rappe<strong>le</strong>r que toute la va<strong>le</strong>ur <strong>des</strong> actes dép<strong>en</strong>d de <strong>le</strong>ur conformité au droit. Or, <strong>en</strong> se déclarant<br />
<strong>le</strong> « roi du droit », H émet la prét<strong>en</strong>tion d'être <strong>le</strong> droit personnifié et il signifie du même coup que toutes ses<br />
actions sont nécessairem<strong>en</strong>t conformes au droit. Ce titre est probab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t celui par <strong>le</strong>quel H fait ressortir <strong>le</strong><br />
mieux sa transc<strong>en</strong>dance et l'imm<strong>en</strong>sité de son orgueil.<br />
97-98. Toutefois H reconnaît ici que c'est par la grâce de Samas qu'il est « <strong>le</strong> roi du droit », parce que<br />
ce dieu lui a « fait prés<strong>en</strong>t <strong>des</strong> lois ». Samas est <strong>en</strong> effet <strong>le</strong> dieu de la justice puisqu'il est « <strong>le</strong> grand juge <strong>des</strong><br />
cieux et de la terre » XXIVr 84-88. Il peut donc « faire prés<strong>en</strong>t <strong>des</strong> lois » à H. Au prologue, ce roi s'est<br />
donné comme « écoutant <strong>le</strong> puissant Samas » II 23. Ces deux textes sont illustrés par <strong>le</strong>s attitu<strong>des</strong> respectives<br />
de Samas et de H sur <strong>le</strong> relief de la stè<strong>le</strong>. Si <strong>le</strong> monarque fait <strong>le</strong> geste de l'adoration devant <strong>le</strong> dieu, cela ne<br />
l'empêche pas d'être <strong>en</strong> même temps son auditeur. Suivant la remarque faite XXVr 89-91, <strong>le</strong> roi, <strong>en</strong> se<br />
déclarant redevab<strong>le</strong> à Samas de sa sci<strong>en</strong>ce juridique, ne dit pas toutefois qu'il a écrit son code sous sa<br />
dictée. Tout <strong>en</strong> s'avouant <strong>le</strong> discip<strong>le</strong> de Samas, H rev<strong>en</strong>dique pour lui-même la paternité absolue de son<br />
œuvre juridique XXIVr 59-78 I 32-39 V ; ; 14-25, etc..<br />
De toutes <strong>le</strong>s divinités du panthéon akkadi<strong>en</strong>, Samas est cel<strong>le</strong> dont <strong>le</strong> nom revi<strong>en</strong>t <strong>le</strong> plus souv<strong>en</strong>t sur<br />
la stè<strong>le</strong>, surtout lorsqu'il y est question du code. Si, dans II 35, Samas est nommé au sujet <strong>des</strong> réparations<br />
faites par H. à son temp<strong>le</strong>, dans toutes <strong>le</strong>s autres citations, ce dieu intervi<strong>en</strong>t à propos du code. Cont<strong>en</strong>tonsnous<br />
de signa<strong>le</strong>r ici que, si Samas figure parmi <strong>le</strong>s douze divinités adjurées de châtier <strong>le</strong>s contempteurs<br />
du code XXVII r 14-40, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t l'adjuration qui lui est adressée est plus grave et plus longue que <strong>le</strong>s<br />
autres, mais il est <strong>le</strong> seul dieu que H. prie de bénir ses successeurs qui honoreront son œuvre juridique et<br />
ses reliefs.<br />
s'il ne<br />
99. Répétition, avec <strong>le</strong>s mêmes termes, de ce qui est dit XXIVr 81. H n'aurait pas parlé ainsi,<br />
s'était considéré comme l'auteur personnel de son code et s'il n'avait pas t<strong>en</strong>u ess<strong>en</strong>tiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à passer<br />
pour tel dans; l'opinion de la postérité.<br />
100-102. H proclame la transc<strong>en</strong>dance de ses actes. Mais il s'était décerné implicitem<strong>en</strong>t cet éloge <strong>en</strong><br />
déclarant la transc<strong>en</strong>dance de sa capacité, c'est-à-dire de son intellig<strong>en</strong>ce li-û-li sa-ni-nam û-ul i-su XXIVr<br />
82-83.<br />
Le prés<strong>en</strong>t contexte et <strong>le</strong> contexte XXIVr 81-83, montr<strong>en</strong>t que H a voulu par<strong>le</strong>r surtout de ses œuvres<br />
juridiques, sans exclure <strong>le</strong>s bi<strong>en</strong>faits d'ordre matériel, <strong>le</strong>s fondations et <strong>le</strong>s œuvres pies signalés I 50-V 13.<br />
103-104. A cause de la coupure mal<strong>en</strong>contreuse du mot ha-zi-im par la raie, ce texte a longtemps<br />
embarrassé <strong>le</strong>s exégètes du C. H. Mais Dossin, dans la Rev. d'Assyr., XXXI, pp. 92-96 (1934) a donné la<br />
transcription et la traduction que nous avons adoptées et qui sembl<strong>en</strong>t satisfaisantes. Tout d'abord on doit<br />
unir <strong>le</strong> dernier signe de 1. 103 aux deux premiers de 1. 104. On obti<strong>en</strong>t ainsi <strong>le</strong> mot ha-zi-im pour hassu<br />
« intellig<strong>en</strong>t ». Le signe /a qui précède est l'adverbe de la négation, si bi<strong>en</strong> que la ha-zi-im «<br />
signifie l'inintellig<strong>en</strong>t,<br />
<strong>le</strong> sot ». Cet adjectif négatif est précédé de la préposition a-na « pour ». Quant à e-la, c'est la particu<strong>le</strong><br />
d'exclusion « à l'exception, si ce n'est, sauf ». Ri-ga, <strong>le</strong> dernier mot de 1. 104, équivaut à l'adjectif requ<br />
« vide », au s<strong>en</strong>s métaphorique, « nul, insignifiant, vain ».<br />
Au moy<strong>en</strong> de cette combinaison de signes, on obti<strong>en</strong>t la phrase : « C'est seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong> sot qu'ils<br />
(mes actes) sont vains. » Cette assertion est <strong>en</strong> parallélisme antithétique avec l'affirmation 105-XXVIr 1<br />
;<br />
cette construction termine l'éloge final de la II« partie de l'épilogue.<br />
105-XXVIr l. A-na im-ki-im « signifie pour <strong>le</strong> sage », de emqu « sage», à l'opposé de a-na la ha-zi-im.<br />
Ta-na-da-tim équivaut au nom lanallum « r<strong>en</strong>ommée » de n'd. Su-sa-a est <strong>le</strong> permansif de la forme causative<br />
de ws"^ « faire sortir, produire ». La traduction littéra<strong>le</strong> donne : « pour <strong>le</strong> sage ils (mes actes) ont été produits<br />
pour la r<strong>en</strong>ommée », c'est-à-dire, comme <strong>le</strong> « propose Dossin, pour <strong>le</strong> sage el<strong>le</strong>s sont autant de titres de<br />
gloire », p. 96.<br />
L'embarras <strong>des</strong> traducteurs provi<strong>en</strong>t de la sépai'ation mal<strong>en</strong>contreuse <strong>des</strong> 11. 103 et 104. Dossin cite<br />
<strong>des</strong> cas « il analogues est ; plutôt étonnant dit-il, que <strong>le</strong>s méprises du graveur de la stè<strong>le</strong> li'ai<strong>en</strong>t pas été plus