Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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IG COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />
60-62. mu-us-ta-âs-hi-ir me-li-im-mi É Me-te-ur-sag<br />
63-65. mu-us-te-is-bi pa-ar-zi ra-bu-u-tim sa (ilu) RI (Ninni)<br />
66-67. pa-ki-id bi-tim Har-sag-kalam-ma<br />
68. E kisal na-ki-ri<br />
69-Gol, III, 1. sa Ur-ra ru-su u-sa-ak-si-du ni-is-ma-zu<br />
2-3, mu-sa-te-ir (al) Tig-gab-a (ki) Kuta<br />
4-6. mu-ra-ab-bi-is mi-im-ma sum-su a-na Mis-lam<br />
une véritab<strong>le</strong> fondation. Cette expression équivaut s<strong>en</strong>sib<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à cel<strong>le</strong> qu'emploie Sarru-Kin <strong>en</strong> disant<br />
« qu'il remit la vil<strong>le</strong> à sa place ». Par « habitation » nous ne p<strong>en</strong>sons qu'il soit question ni du temp<strong>le</strong>, ni<br />
du palais royal découvert par la mission Mackay. Du temp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s 11. 60-62 <strong>en</strong> parl<strong>en</strong>t. Pour <strong>le</strong> palais, un<br />
autre mot que Su-ba-al aurait été employé. Nous p<strong>en</strong>sons que <strong>le</strong> roi de Babylone veut seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t signifier<br />
que ses travaux de restauration r<strong>en</strong>dir<strong>en</strong>t l'habitation de Kish beaucoup plus confortab<strong>le</strong> et agréab<strong>le</strong>.<br />
Si on songe que <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s montr<strong>en</strong>t que l'on se servait beaucoup de briques séchées au so<strong>le</strong>il, on compr<strong>en</strong>dra<br />
et l'opportunité et <strong>le</strong> bi<strong>en</strong>fait de la restauration, dont par<strong>le</strong> H.<br />
60-62. L'E-mete-ursag est <strong>le</strong> nom du temp<strong>le</strong> de Kish. La 36" année du règne est ainsi désignée : « Année,<br />
où il restaura l'E-mete-ursag et a érigé la tour du temp<strong>le</strong>, l'habitation é<strong>le</strong>vée de Zamama et d'Innana,<br />
dont la pointe s'élève comme <strong>le</strong>s cieux » (trad. Schorr, p. 592). Par ce texte, nous constatons, que l'E-mete-<br />
ursag de Kish était consacré à la fois à Zamama et à Nini, Inana (Istar). Or c'est bi<strong>en</strong> ce que suppose<br />
<strong>le</strong> prologue du CH. Il a déjà m<strong>en</strong>tionné Zamama 11. 56-57 et il va par<strong>le</strong>r de Ninni aux lignes suivantes<br />
De plus la dénomination de la 36'= année distingue deux parties dans <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> de Kish, <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> proprem<strong>en</strong>t<br />
dit où l'on offrait <strong>le</strong>s sacrifices et la ziggurat, la tour à étages qui était <strong>le</strong> lieu d'habitation <strong>des</strong> dieux. Par<br />
<strong>le</strong>s r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts que nous avons donnés sur <strong>le</strong>s fouil<strong>le</strong>s de Kish, on a pu constater que Mackay et Langdon<br />
avai<strong>en</strong>t retrouvé <strong>le</strong>s vestiges du temp<strong>le</strong> et de la ziggurat de l'E mete-ursag. Quant à la hauteur, atteignant<br />
<strong>le</strong>s cieux, el<strong>le</strong> rappel<strong>le</strong> cel<strong>le</strong> de la tour de Babel. G<strong>en</strong>. XI, 4.<br />
Il est faci<strong>le</strong> de constater que <strong>le</strong>s termes employés pour exprimer <strong>le</strong>s travaux accomplis par H à l'E mctcursug<br />
sont bi<strong>en</strong> différ<strong>en</strong>ts. Ici il s'agit d'une œuvre d'ornem<strong>en</strong>tation et d'<strong>en</strong>richissem<strong>en</strong>t, tandis que ce sont<br />
de véritab<strong>le</strong>s constructions qui caractéris<strong>en</strong>t la 36o année. Aussi il est très possib<strong>le</strong>, que H ait accompli<br />
deux sortes de travaux à l'E mete-ursag. Si on croit que <strong>le</strong> code a été promulgué la 2'= année, ou du moins<br />
à une date antérieure à la 36 1= année du règne du H il est évid<strong>en</strong>t que la diversité <strong>des</strong> travaux s'impose.<br />
Mais si l'on suppose que <strong>le</strong> code a été promulgué la 40"= année, on pourra admettre l'id<strong>en</strong>tité <strong>des</strong> travaux,<br />
malgré la diversité <strong>des</strong> formu<strong>le</strong>s.<br />
Darts l'E sag-il il y avait une cour commune à Istar et à Zababa, cf. Les calculs de la « lab<strong>le</strong>Ue de<br />
rEsagil ». Thureau-Dangin, R. Assij. XIX II (1921), p. 88.<br />
63-65,- D'après ce texte, il y avait à Kish <strong>des</strong> sanctuaires consacrés à Ninni (Istar). Cette déesse était<br />
lui étai<strong>en</strong>t dédiés<br />
honorée avec Zamama dans l'E Mete-ursag. El<strong>le</strong> possédait de plus <strong>des</strong> sanctuaires qui<br />
spécia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Et nous constatons par <strong>le</strong> prés<strong>en</strong>t texte qu'ils étai<strong>en</strong>t vastes.<br />
Le mot parsam n'est pas employé généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour indiquer <strong>le</strong>s sanctuaires. Généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t il signifie<br />
« habitation obscure ». Mais ici, il n'y a pas de doute sur <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de sanctuaire, puisqu'il s'agit de la dresse<br />
Ninni. D'aiUeurs il ne répugne pas que <strong>le</strong> sanctuaire même soit obscur. Suivant <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de sabu, H veut<br />
dire qu'il a fait <strong>des</strong> travaux <strong>des</strong>tinés à consolider ou à orner <strong>le</strong>s temp<strong>le</strong>s, dont il s'agit.<br />
66-67. Har-sag-Kalama, « montagne du monde », était une vil<strong>le</strong> très proche de Kish. Aussi l'appel<strong>le</strong>-t-on<br />
« la vil<strong>le</strong> jumel<strong>le</strong> de Kish ». « Langdon la localise dans <strong>le</strong>s ruines (à l'est d'el Oheimir) qui port<strong>en</strong>t <strong>le</strong> nom<br />
d'Inghara. Il est probab<strong>le</strong>, <strong>en</strong> effet, que primitivem<strong>en</strong>t, il n'y avait qu'une vil<strong>le</strong>, Kish, et que son temp<strong>le</strong>, dont<br />
<strong>le</strong> nom était E-har-sag-kalama « temp<strong>le</strong> de la montagne du monde », est dev<strong>en</strong>u <strong>le</strong> c<strong>en</strong>tre d'une agglomération<br />
qu'on pouvait considérer comme une seconde cité. Un fait analogue s'est produit à Lagash (Téllo), où <strong>le</strong><br />
temp<strong>le</strong> de la déesse Nin-mar, bâti par Ur-Nina, donna son nom à la vil<strong>le</strong> E- (dingi) Min-mar-ki. » Dhorme,<br />
R. B., 1927, pp. 147, 148. Il est évid<strong>en</strong>t, comme l'ont compris Scheil et Ungnad, qu'il ne s'agit pas <strong>des</strong> maisons<br />
(<strong>le</strong> la vil<strong>le</strong> d' Har-sag-Kalama, mais bi<strong>en</strong> de son temp<strong>le</strong>. Outre que ce ne serait pas très honorifique pour H<br />
d'être l'inspecteur <strong>des</strong> maisons de particuliers, il n'y a pas <strong>le</strong> déterminatif de vil<strong>le</strong>, mais bi<strong>en</strong> celui <strong>des</strong><br />
temp<strong>le</strong>s, quoique <strong>le</strong> signe employé à cet effet ne soit pas <strong>le</strong> signe habituel signifiant temp<strong>le</strong> E, <strong>en</strong> suméri<strong>en</strong>,<br />
et bit, <strong>en</strong> akkadi<strong>en</strong>, c'est-à-dire maison et que l'on ait écrit syllabiquem<strong>en</strong>t hi-tim. On peut conjecturer<br />
que <strong>le</strong>s divinités honorées spécia<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à Har-sag-Kalama étai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s mêmes qu'à Kish, dont el<strong>le</strong> était<br />
si rapprochée. De fait <strong>le</strong> texte ne m<strong>en</strong>tionne aucun dieu pour cette vil<strong>le</strong>. Il faut donc supposer que Zamama<br />
et Ninni, qui ont été m<strong>en</strong>tionnés pour Kish, jouissai<strong>en</strong>t du même culte dans sa vil<strong>le</strong> jumel<strong>le</strong>. Dhorme nous<br />
dit <strong>en</strong> effet que Ninni avait joui à Har-sag-Kalam-ma et à Kish d'un culte non moins ferv<strong>en</strong>t qu'à Ereck.<br />
Pakiduni signifie visiteur. Plutôt que d'employer pour <strong>le</strong> grand roi <strong>le</strong>s titres d'inspecteur ou de sacristain,<br />
nous avons adopté la traduction « surveillant ».<br />
Les r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts historiques et archéologiques sur Har-sag-Kalamma sont à peu près <strong>le</strong>s mômes<br />
que ceux qui se rapport<strong>en</strong>t à Kish.<br />
68. Au début de cette ligne nous trouvons un idéogramme dont la va<strong>le</strong>ur phonétique est Kisalliim,<br />
précédé du déterminatif <strong>des</strong> édifices É (bit). Kisallum « »<br />
signifie plate-forme d'un temp<strong>le</strong>. Comme il osl<br />
(fuestion-de l'<strong>en</strong>nemi, la tra^duction de Scheil « bou<strong>le</strong>vard " est tout à fait appropriée.<br />
On peut se demander si ici H, suivant son habitude interrompt l'énumération de ses bi<strong>en</strong>faits ou de<br />
ses exploits pour faire son propre éloge, ou s'il par<strong>le</strong> du temp<strong>le</strong> d' Har-sag-Kalamma. En d'autres termes<br />
est-ce H lui-même ou est-ce <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> 00-67 qui est <strong>le</strong> bou<strong>le</strong>vard contre <strong>le</strong>quel se brise l'<strong>en</strong>nemi. Nous<br />
préférons admettre la seconde interprétation. D'une part il serait étrange que H se comparât lui-même à<br />
un édifice, et d'autre part <strong>le</strong> terme kisallum s'emploie généra<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong>s temp<strong>le</strong>s et la conception