Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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64 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURAUI<br />
. §<br />
22<br />
22-27. §iim-ma a-wi-lum hii-ub-tam ih-bu-ut-ma ît-ta-as-ba-at a-wi-lum<br />
su-u id-da-ak.<br />
§ 23<br />
28-29. Sum-ma ha-ab-ba-tum la it-ta-as-ba-at<br />
30-36. a-wi-lum ha-ab-tum mi-im-ma-su hal-ga-am ma-ha-ar i-lim ù-baar-ma<br />
37-45. ERI (alum) ù ra-bi-a-nu-um sa i-na ir-si-ti-su-nu ù pa-ti-§u-nu<br />
hu-ub-tum ih-ha-ab-tu mi-im-ma-su bal-ga-am i-ri-a-ab-bii-âum.<br />
46. Sum-ma na-pî-is-tum<br />
§ 24<br />
47-50. alum ù ra-bi-a-nu-um 1 ma-na kaspim i-sa-ga-lii.<br />
G. La Razzia §§ 22-24<br />
a. Cas où <strong>le</strong> brigand est pris, son châtim<strong>en</strong>t, § 22<br />
b. cas où <strong>le</strong> brigand n'aura pas été pris, restitution à la victime par la vil<strong>le</strong> et <strong>le</strong> grand (clief) g§ 23, 21<br />
1° pour <strong>le</strong>s bi<strong>en</strong>s autres que <strong>le</strong>s personnes § 23<br />
2" pour <strong>le</strong>s personnes § 24.<br />
§ 22. Ce passage est <strong>le</strong> seul du C. H. où <strong>le</strong> verbe dabatu est employé. Mais il ligure dans nombre de textes<br />
avec <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de pil<strong>le</strong>r, faire du butin, emm<strong>en</strong>er <strong>en</strong> captivité. Les rois d'Assyrie l'ont employé maintes fois<br />
dans <strong>le</strong>s relations de <strong>le</strong>urs campagnes militaires.<br />
Ici, il ne s'agit pas de butin fait à la faveur d'une expédition militaire, mais de brigandage exercé par<br />
<strong>des</strong> individus. Le mot « razzia » caractérise assez bi<strong>en</strong> cette espèce de brigandage. En effet d'après <strong>le</strong> § 23,<br />
11. 37-45, ce brigandage est exercé <strong>en</strong> dehors <strong>des</strong> vil<strong>le</strong>s, à la campagne. Les §§ 23 et 24 ne nous énumèr<strong>en</strong>t<br />
pas <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>ts g<strong>en</strong>res de bi<strong>en</strong>s <strong>en</strong><strong>le</strong>vés. Cep<strong>en</strong>dant <strong>le</strong> § 24 fait allusion aux personnes. Du fait que ce<br />
brigandage a lieu à la campagne, nous pouvons conclure que ce devait être surtout <strong>le</strong>s troupeaux qui étai<strong>en</strong>t<br />
l'objet <strong>des</strong> spoliations.<br />
Pour <strong>le</strong> cas d'une razzia, <strong>le</strong> législateur <strong>en</strong>visage deux mesures : <strong>le</strong> châtim<strong>en</strong>t du coupab<strong>le</strong> et la restitution<br />
à la victime de ses bi<strong>en</strong>s volés, ou de <strong>le</strong>urs équival<strong>en</strong>ts. La première mesure exige l'arrestation du coupab<strong>le</strong> ;<br />
mais on peut toujours restituer à la victime ses bi<strong>en</strong>s ou du moins <strong>le</strong>urs équival<strong>en</strong>ts.<br />
C'est pourquoi lé rédacteur du C. H. a <strong>en</strong>visagé deux cas : celui où <strong>le</strong> brigand a été pris § 22 et celui<br />
où il s'est échappé §§ 23, 24.<br />
Dans <strong>le</strong> § 22, relatif au premier cas, <strong>le</strong> cliâtim<strong>en</strong>t infligé est la mort, dont sont punis tous <strong>le</strong>s vo<strong>le</strong>ui's<br />
dans C. H. Mais, si cette loi ne par<strong>le</strong> pas de la restitution, c'est parce que <strong>le</strong> législateur a supposé que <strong>le</strong><br />
lirigand était pris avec <strong>le</strong> butin, dont la restitution s'impose.<br />
§ 23. Si <strong>le</strong> brigand n'a pas été pris, il ne peut être châtié ; la va<strong>le</strong>ur <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s dérobés ne peut être<br />
constatée directem<strong>en</strong>t ; <strong>le</strong> brigand ne peut pas être obligé à restituer. Mais de ces trois conséqu<strong>en</strong>ces, la<br />
première seu<strong>le</strong> laisse <strong>le</strong> juge impuissant. C'est pourquoi <strong>le</strong> § 23, qui <strong>en</strong>visage <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong> coupab<strong>le</strong> n'a pas<br />
été arrêté, garde <strong>le</strong> sil<strong>en</strong>ce sur son châtim<strong>en</strong>t, mais indique <strong>le</strong>s moy<strong>en</strong>s de suppléer à sa défici<strong>en</strong>ce et pour<br />
l'évaluation <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s volés et pour <strong>le</strong>ur restitution.<br />
D'après <strong>le</strong>s lignes 30-36 du texte original, <strong>le</strong> montant du vol est indiqué par l'expression mimma-su<br />
haUjam « sa cliose perdue ». Ri<strong>en</strong> de plus juste que cette formu<strong>le</strong>, puisque un homme razzié a perdu ses<br />
bi<strong>en</strong>s. Mais el<strong>le</strong> rappel<strong>le</strong> eu même temps <strong>le</strong>s §§ 9-13 qui traçai<strong>en</strong>t la procédure à suivre pour reconnaître<br />
« une chose perdue ». Or, d'après <strong>le</strong> § 9, 11. 18-37, el<strong>le</strong> comporte deux : phases la première devant <strong>le</strong>s jugés<br />
civils, 11. 18-29, et la seconde a lieu devant <strong>le</strong>s juges du temp<strong>le</strong>, 11. 30-37. Mais ici <strong>le</strong> cas est différ<strong>en</strong>t. Tandis<br />
que pour la chose perdue de §§ 9-13. il y avait deux parties, un v<strong>en</strong>deur et <strong>le</strong>s témoins de chaque partie,<br />
pour la chose perdue de §§ 23-24 il n'y a purem<strong>en</strong>t et simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> fait de parties et de témoins, que<br />
l'homme spolié. Il sera donc impossib<strong>le</strong> d'appliquer la procédure devant <strong>le</strong>s juges du civil, seu<strong>le</strong> la procédure<br />
devant <strong>le</strong>s juges du temp<strong>le</strong> pourra être suivie avec <strong>le</strong>s modifications exigées par la différ<strong>en</strong>ce du cas. De<br />
fait, dans <strong>le</strong> § 23, 1). 30-36 <strong>le</strong> législateur fait « déclarer devant Dieu » <strong>le</strong> montant de sa perte à la victime<br />
seu<strong>le</strong> de la razzia, l/a formu<strong>le</strong> de cette attestation est la même dans §§ 9 et 23 quant à son terme ess<strong>en</strong>tiel<br />
mahar ilim « devant Dieu ». Quoique <strong>le</strong>s prêtres soi<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ts, <strong>le</strong> rédacteur a jugé superflu de dire qu'ils<br />
étai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s représ<strong>en</strong>tants de la Divinité, ou a estimé mieux de <strong>le</strong>s laisser dans l'ombre <strong>en</strong> face du<br />
Dieu.<br />
Malgré l'importance de lu déclaration devant la divinité de § 9, l'attestation devant <strong>le</strong> dieu de § 23<br />
a une va<strong>le</strong>ur bi<strong>en</strong> supérieure. D'el<strong>le</strong> seu<strong>le</strong> dép<strong>en</strong>d l'évaluation de la chose perdue. El<strong>le</strong> est faite par un seul<br />
individu. Si el<strong>le</strong> était m<strong>en</strong>songère, ce ne serait pas une seu<strong>le</strong> personne, qui serait lésée dans ses bi<strong>en</strong>s, mais<br />
bi<strong>en</strong> tous <strong>le</strong>s habitants d'une vil<strong>le</strong> et <strong>le</strong>ur chef, puisque c'est à eux qu'incombe <strong>le</strong> devoir de la restitution.<br />
1 .a loi § 23, montre la confiance du législateur dans la sincérité d'une déclaration faite à la face de la divinité.