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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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LES LOIS 1.49<br />

§ 147<br />

60-64. Si el<strong>le</strong> n'a pas <strong>en</strong>fanté d'<strong>en</strong>fants, sa maîtresse la donnera pour de<br />

l'arg<strong>en</strong>t.<br />

la marque (l'o?clave inaliénab<strong>le</strong> §§ 226 et 227. En ef<strong>le</strong>t, pour marquer <strong>le</strong> calomniateur, on lui rasait <strong>le</strong> front<br />

mu-ul-ln-zn û-gal-la-bu § 127. Au contraire, pour efîacer la marque d'esclave inaliénab<strong>le</strong>, <strong>le</strong> tondeur rasait<br />

H-gal-li-ib §§ 226, 227. Le calomniateur était donc marqué par une rasure, et l'esclave inaliénab<strong>le</strong>, par<br />

une mèche ou touffe de cheveux. Le § 146 ne précisant guère la forme de la marque, dit « simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t on<br />

lui<br />

placera la marque » ab-bu-ul-tam i-sa-ka-an-nu. El<strong>le</strong> peut donc ressemb<strong>le</strong>r à cel<strong>le</strong> du calomniateur § 127,<br />

ou h cel<strong>le</strong> de l'esclave inaliénab<strong>le</strong> §§ 226 et 227 el<strong>le</strong> ; peut aussi différer de ces deux marques, et être une<br />

«empreinte sur <strong>le</strong> corps lui-même, ou un vêtem<strong>en</strong>t, ou <strong>en</strong>core un signe conv<strong>en</strong>tionnel, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong><br />

|)ercem<strong>en</strong>t de l'oreil<strong>le</strong> (Ex. XXI, 5-6). Peut-être <strong>le</strong> rasem<strong>en</strong>t de la chevelure convi<strong>en</strong>drait-il <strong>le</strong> mieux eu<br />

éjjard aux rares r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts fournis par G. H.<br />

L'histoire patriarca<strong>le</strong> nous prés<strong>en</strong>te un cas de rivalité id<strong>en</strong>tique à cehii qui est <strong>en</strong>visagé par la loi<br />

§ 146.<br />

D'après <strong>le</strong> récit G<strong>en</strong>. XVI 4-9 (J), l'exclave concubine Haghar, se voyant <strong>en</strong>ceinte, méprisa sa maîtresse<br />

« Voici, ta servante est dans ta<br />

, bi<strong>en</strong><br />

ainigée de stérilité. Sara s'étant plainte à son mari, Abraham lui répondit :<br />

niain, fais lui ce qui est bon à tes yeux. » Alors Sara se mit à maltraiter Haghar, tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t qu'el<strong>le</strong> prit la fuite.<br />

( )r un ange, qui, dans <strong>le</strong> désert, lui était apparu et l'avait interrogée sur la cause de sa fuite, lui ordonna de<br />

rev<strong>en</strong>ir vers sa maîtresse, mais de s'humilier sous sa main, c'est-à-dire de supporter ses mauvais traitem<strong>en</strong>ts.<br />

Jfaghar, obéit aux ordres de l'ange, revint vers sa maîtresse et fut reçue par el<strong>le</strong>.<br />

Le cas et la solution de G<strong>en</strong>. XVI 4-9 sont semblab<strong>le</strong>s à ceux de G. H. § 146, du moins <strong>en</strong> substance.<br />

L'unique différ<strong>en</strong>ce c'est que Haghar, au lieu d'avoir déjà <strong>en</strong>fanté son fds, est seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>en</strong>ceinte.<br />

La décision de ne point v<strong>en</strong>dre la concubine esclave dev<strong>en</strong>ue mère, § 146, 11. 53-54 est respectée par<br />

Sara et par Abraham et el<strong>le</strong> est connue de l'ange. Sara s'absti<strong>en</strong>t de v<strong>en</strong>dre l'esclave, qui rivalisait avec el<strong>le</strong> ;<br />

plus, quand Haghar revi<strong>en</strong>t chez el<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> la reçoit. Abraham n'autorise nul<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t son épouse à v<strong>en</strong>dre<br />

sa concubine esclave et môme à son retour il lui fait un si ; bon accueil, que, dans la suite, il veut adopter<br />

son fils Ismael, G<strong>en</strong>. XXI 9-13. Haghar n'a été ni chassée, ni v<strong>en</strong>due. C'est parce que l'ange savait que Sara<br />

n'avait point <strong>le</strong> droit de v<strong>en</strong>dre Haghar, qu'il lui conseil<strong>le</strong> de rev<strong>en</strong>ir vers sa maîtresse.<br />

« Compter avec <strong>le</strong>s esclaves » la concubine esclave rebel<strong>le</strong> § 146, 11. 58-59 est une sanction équival<strong>en</strong>te<br />

soit à la réponse d'Abraham à son épouse de faire à son esclave ce qu'el<strong>le</strong> voudrait, soit à l'exhortation<br />

faite pas l'ange à Haghar de s'humilier sous la main de sa maîtresse.<br />

11 n'y a au point de vue juridique qu'une seu<strong>le</strong> différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre G. H. § 146 et G<strong>en</strong>. XVI 4-9 : <strong>le</strong> récit<br />

génésiaque se tait sur la marque que la loi babyloni<strong>en</strong>ne prescrit de placer sur l'esclave riva<strong>le</strong> § 146, 11. 56-57.<br />

Mais c'est là un désaccord de détail. Abraham et Sara connaissai<strong>en</strong>t donc, sinon la loi § 146 el<strong>le</strong>-même, au<br />

moins une loi similaire.<br />

Quant au récit élohiste, G<strong>en</strong>, XXI 9-13, il est <strong>en</strong> rapport avec <strong>le</strong>s §§ 170 et 171 que nous comm<strong>en</strong>tons<br />

phis loin. Cf. notre artic<strong>le</strong> La monogamie cl <strong>le</strong> conciibinal, Eev. Bib., 1917, pp. 284 el 285.<br />

h. hypolhèse où la concubine esclave n^a pas <strong>en</strong>fanlé § 147<br />

§ 147. Quand la concubine esclave rivalisant avec sa maîtresse n'avait pas donné d'<strong>en</strong>fants, il n'y<br />

avait plus d'intérêt à ce qu'el<strong>le</strong> ne fut pas v<strong>en</strong>due. La v<strong>en</strong>te étant un moy<strong>en</strong> radical pour couper court à<br />

toute rivalité <strong>en</strong>tre l'épouse et son esclave, il était naturd que cel<strong>le</strong>-ci fût sacrifiée au droit de préémin<strong>en</strong>ce<br />

«<strong>le</strong> l'épouse. En désignant l'épouse par « sa maîtresse » <strong>le</strong> législateur a voulu insister une fois de plus sur <strong>le</strong><br />

droit de l'épouse (§§ 144 et 146), même lorsqu'el<strong>le</strong> avait livré l'esclave <strong>en</strong> concubine à son mari.<br />

La section traitant de l'esclave concubine, peut être comparée avec <strong>le</strong>s dispositions du contrat GT<br />

VIII 22" (KU III 424, Sch. 77) Sippar, Hammourabi.<br />

1-4. Bunini-abi el Belizunu ont acheté isamu à Ibi-Sa^'un, son père, Samaë-nuri, fil<strong>le</strong> d'Ibi-Sa-'an.<br />

5-6. Pour Bunini-abi, c'est une épouse assatu ; pour Beli-zunu c'est une esclave amtu.<br />

7-10. Ali jour, où SamaS-nuri dira à Beli-zunu, sa maîtresse «<br />

beltisa, lu n'es pas ma maîtresse », on la rasera<br />

ugalabsi, pour de l'arg<strong>en</strong>t on la donnera.<br />

11-12. Pour son prix d'achat, on a pesé 5 sic<strong>le</strong>s d'arg<strong>en</strong>t.<br />

13-15. Formalités — 18-19. Serm<strong>en</strong>ts — 20-26. Noms de sept témoins — 27-28. Date.<br />

Le mode d'acquisition de Samas-nuri n'est prévu ni par § 144, ni par § 145. Dans <strong>le</strong> contrat cette<br />

femme est achetée conjointem<strong>en</strong>t par <strong>le</strong>s deux époux. Dans <strong>le</strong>s lois, l'esclave apparti<strong>en</strong>t uniquem<strong>en</strong>t<br />

à l'épouse et par conséqu<strong>en</strong>t a été acquise uniquem<strong>en</strong>t par el<strong>le</strong>.<br />

CT VIII 22'' ne dit ri<strong>en</strong> de la stérilité de l'épouse. On a peine à croire qu'une épouse ait fourni une<br />

concubine à son mari, sans y avoir été forcée par un motif aussi péremptoire que sa propre stérilité.<br />

La 1. 6 du contrat, qui spécinc que la concubine du mari demeure toujours une esclave amtu pour l'épouse,<br />

s'accorde avec <strong>le</strong>s §§ 146, 147.<br />

La législation §§ 144-147 et la 1. 5 du contrat qui déclare que Samas-nuri est une épouse assatu pour<br />

<strong>le</strong> mari sont <strong>en</strong> accord, si l'on pr<strong>en</strong>d <strong>le</strong> terme « épouse » dans un s<strong>en</strong>s large, et non dans <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s « d'épouse de<br />

second rang ». D'après <strong>le</strong>s §§ 137, 144 et 145 ce titre convi<strong>en</strong>t à la sugetum et non point à la concubine<br />

esclave. Mais <strong>le</strong> contrat GT VI U 22" ne prét<strong>en</strong>d point que Samas-nuri soit une épouse de second rang,<br />

puisqu'el<strong>le</strong> n'est épouse que par rapport au mari, et qu'el<strong>le</strong> est esclave vis-à-vis de l'épouse de premier<br />

rang, comme dans <strong>le</strong>s lois §§ 146 et 147.<br />

Quant à la saiiction prévue par <strong>le</strong> contrat 11. 7-10, el<strong>le</strong> ne s'accorde pas avec cel<strong>le</strong>s qui sont fixées par<br />

<strong>le</strong>s §§ 146, 147.<br />

Le G. H. §§ 146 et 147 examine si oui ou non la concubine esclave a donné <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants, et uiii*''ant <strong>le</strong>s

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