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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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246 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

§ 280<br />

72-76. Sum-ma a-wi-lum i-na ma-at nu-ku-ijr-tim wardam amtam sa<br />

a-wi-lim is-ta-am<br />

77-82. i-nu-ma i-na li-ib-bu UN (matim) it-ta-al-kam-ma be-el wardim<br />

ù lu amtim lu warad-su ù lu amat-su ù-te-id-di<br />

83-84. sum-ma wardum ù amtum su-nu maru (mes) ma-tim<br />

85-87. ba-lum kaspim-ma<br />

an-du-ra-ar-su-nu is-sa-ak-ka-an.<br />

§ 281<br />

88. Sum-ma maru (mes) ma-tim sa-ni-tim<br />

89-92. Sa-a-a-ma-nu-ma i-na ma-har i-lim kasaph is-qu-Iu i-ga-ab-bi-ma<br />

93-96. be-el wardim ù lu amtim kasaph is-qu-lu a-na DAM QAR (damqarim)<br />

i-na-ad-di-in-ma lu warad-su lu amat-su i-pa-tar.<br />

C. Esclave d'un homme acheté <strong>en</strong> pays <strong>en</strong>nemi<br />

rev<strong>en</strong>u au pays de son anci<strong>en</strong> maître et reconnu par lui §§ 280, 281<br />

La situation exposée dans ces deux lois est id<strong>en</strong>tique à cel<strong>le</strong> prévue par § 280,<br />

11. 72-82. Mais <strong>le</strong> cas<br />

peut donner lieu à deux hypothèses § 280, 11. 83-84 et § 281, 1. 88 qui reçoiv<strong>en</strong>t <strong>des</strong> solutions différ<strong>en</strong>tes.<br />

§ 280, 11. 72-82. Situation commune aux lois 280 et 281 : achat de l'esclave <strong>en</strong> pays <strong>en</strong>nemi, son retour au<br />

pays de son anci<strong>en</strong> maître et sa reconnaissance par lui.<br />

Outre l'esclave, l'exposé de la situation m<strong>en</strong>tionne deux hommes : <strong>le</strong> possesseur actuel de l'esclave<br />

et son anci<strong>en</strong> maître. Ce dernier est appelé maître be-el de l'esclaVe dans § 280, 1. 80 et § 281, 1. 93. Quant<br />

au possesseur actuel il est appelé acheteur § 281, 1. 89 et il exerce la profession de damqarum § 281, 1. 94,<br />

c'est-à-dire de banquier-négociant voir ; §§ 127-195.<br />

Le possesseur actuel de l'esclave a acheté celui-ci § 280, 11. 72-76, § 281, 11. 89-92.<br />

Mais cet esclave n'a p'as été v<strong>en</strong>du par son anci<strong>en</strong> .maître. En effet, d'après <strong>le</strong> § 280, 11. 72-76 la v<strong>en</strong>te<br />

a eu lieu <strong>en</strong> pays <strong>en</strong>nemi nu-ku-ûr-tim. Cette simp<strong>le</strong> circonstance nous insinue deux particularités de la v<strong>en</strong>te,<br />

qui sont confirmées par la suite de § 280 et par § 281 : non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la v<strong>en</strong>te n'a pas été faite par <strong>le</strong><br />

propriétaire de l'esclave, mais el<strong>le</strong> a eu lieu contre sa volonté. Nous lisons dans § 280, 11. 77-82 que c'est<br />

lorsque l'esclave est rev<strong>en</strong>u au pays de son maître que celui-ci l'a reconnu. Ceci prouve que <strong>le</strong> maître n'a<br />

pas v<strong>en</strong>du son esclave <strong>en</strong> pays étranger. D'après § 281, 11. 89-92, l'on s'adresse au damqarum pour lui faire<br />

attester par serm<strong>en</strong>t <strong>le</strong> prix exact qu'il a versé pour l'achat de l'esclave. Si ce prix avait été perçu par <strong>le</strong><br />

maître de l'esclave, on aurait dû l'interroger aussi, quitte à confronter ses dires avec ceux du damqarum.<br />

Le maître devait donc ingorer tout d'une v<strong>en</strong>te dans laquel<strong>le</strong> il n'était interv<strong>en</strong>u à aucun titre.<br />

La v<strong>en</strong>te de l'esclave a eu lieu « <strong>en</strong> pays <strong>en</strong>nemi »<br />

§ 280, 11. 72-76. On ne va <strong>en</strong> pays <strong>en</strong>nemi pour<br />

y faire du commerce. Il est au contraire tout à fait vraisemblab<strong>le</strong> que <strong>des</strong> <strong>en</strong>nemis ai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>vahi un pays,<br />

y ai<strong>en</strong>t fait <strong>des</strong> prisonniers, ai<strong>en</strong>t ram<strong>en</strong>és ceux-ci dans <strong>le</strong>ur patrie et <strong>le</strong>s ai<strong>en</strong>t v<strong>en</strong>dus comme esclaves à<br />

<strong>des</strong> damqarum, qui étai<strong>en</strong>t de riches négociants voyageant eux-mêmes ou faisant voyager <strong>des</strong> commis<br />

pour ét<strong>en</strong>dre <strong>le</strong>ur commerce. On ne voit pas d'ail<strong>le</strong>urs pourquoi la loi § 281 ordonnerait à un maître de<br />

repr<strong>en</strong>dre un esclave qu'il aurait v<strong>en</strong>du volontairem<strong>en</strong>t.<br />

Par contre <strong>le</strong> damqarum a fait une acquisition légitime, puisque la loi § 281 ordonne de lui rembourser<br />

son prix d'achat. On ne lui demande pas comme au § 7 de produire <strong>le</strong>s témoins de son achat, parce qu'ils<br />

se trouv<strong>en</strong>t au loin, <strong>en</strong> pays <strong>en</strong>nemi.<br />

Si l'esclave, d'après <strong>le</strong>s deux lois § 280 et § 281 revi<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> pays de son anci<strong>en</strong> maître, c'est parce<br />

que <strong>le</strong> damqarum l'y amène avec lui. C'est <strong>en</strong> effet <strong>le</strong> possesseur actuel de l'esclave qui est <strong>le</strong> sujet du verbe<br />

« ira » it-ia-al-kam. D'ail<strong>le</strong>.urs pour que l'esclave ait eu lui-même cette initiative, il aurait fallu qu'il fût<br />

fugitif. Or <strong>le</strong> C. H. §§ 15-20 est très sévère pour <strong>le</strong>s esclaves fugitifs. Surtout la loi § 281 m<strong>en</strong>tionne clairem<strong>en</strong>t<br />

la prés<strong>en</strong>ce du damqarum acheteur conjointem<strong>en</strong>t à cel<strong>le</strong> de son esclave dans <strong>le</strong> pays de l'anci<strong>en</strong> maître<br />

de ce dernier.<br />

Mais on peut se demander comm<strong>en</strong>t ce damqarum ram<strong>en</strong>ait son esclave dans <strong>le</strong> pays de son anci<strong>en</strong><br />

maître, puisque cette démarche l'exposait à <strong>le</strong> perdre et parfois sans comp<strong>en</strong>sation ? On peut supposer<br />

que l'esclave n'avait pas indiqué <strong>le</strong> pays de son anci<strong>en</strong> maître, ou bi<strong>en</strong> que <strong>le</strong> damqarum espérait que <strong>le</strong><br />

premier maître ne <strong>le</strong> reconnaîtrait pas.<br />

Le § 280, 11. 72-82, suppose <strong>en</strong>fin la reconnaissance de l'esclave par son anci<strong>en</strong> maître. Si l'esclave<br />

n'avait guère changé, cette reconnaissance était faci<strong>le</strong>. L'esclave pouvait d'ail<strong>le</strong>urs la faciliter, <strong>en</strong> cherchant<br />

son anci<strong>en</strong> maître et <strong>en</strong> se njaiiifestant à lui, s'il savait que cette démarche lui vaudrait la liberté § 280<br />

ou <strong>le</strong> retour à un meil<strong>le</strong>ur maître que <strong>le</strong> damqarum.<br />

L'exposé du cas général, est suivi de celui de deux cas spéciaux, pour <strong>le</strong>squels sont prévues <strong>des</strong> solutions<br />

différ<strong>en</strong>tes : l'esclave est originaire du pays de son anci<strong>en</strong> maître § 280, 11. 83-87 ou il lui est étranger<br />

§ 281.

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