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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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LES LOIS 123<br />

§ 126<br />

S-14. Si un homme, son bi<strong>en</strong> (dont <strong>le</strong> bi<strong>en</strong>) n'a pas été perdu, el a dit « mon<br />

bi<strong>en</strong> a été perdu », a exagéré son préjudice.<br />

ir)-19. Comme son bi<strong>en</strong> n'a pas été perdu, il lui déclarera son préjudice<br />

devant <strong>le</strong> dieu<br />

20-24. et il doub<strong>le</strong>ra tout ce qu'il a réclamé et <strong>le</strong> donnera pour son préjudice.<br />

in<strong>le</strong>rvi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> § 125 : l'homme qui prét<strong>en</strong>d avoir perdu son bi<strong>en</strong> 8-14 et celui auquel est faite la<br />

déclaration du préjudice.<br />

Dans <strong>le</strong> § 125 <strong>le</strong> déposant et <strong>le</strong> propriétaire de la maison où se trouvait <strong>le</strong> dépôt étai<strong>en</strong>t spoliés tous<br />

deux de <strong>le</strong>urs bi<strong>en</strong>s par suite de brigandage. Dans § 126 l'homme awiliim qui allègue faussem<strong>en</strong>t la perte<br />

de son bi<strong>en</strong>, est <strong>le</strong> déposant, qui au § 125, intervi<strong>en</strong>t <strong>en</strong> première ligne. Si c'était <strong>le</strong> dépositaire, comme<br />

<strong>le</strong> suppos<strong>en</strong>t Scheil et Koschaker, <strong>le</strong> rédacteur aurait dû <strong>le</strong> spécifier. Pourquoi d'ail<strong>le</strong>urs par<strong>le</strong>r <strong>des</strong> pertes<br />

et <strong>des</strong> préjudices du dépositaire ? Ce n'est pas à l'auteur du dépôt, surtout s'il a été spolié lui-même, à <strong>le</strong><br />

dédommager. Donc dans <strong>le</strong> § 126, <strong>le</strong> déposant n'a pas été volé réel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, mais il <strong>le</strong> prét<strong>en</strong>d. S'il n'avance<br />

pas que son bi<strong>en</strong> avait été <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t perdu, il exagère cep<strong>en</strong>dant <strong>le</strong> préjudice subi.<br />

Un bi<strong>en</strong>, qui effectivem<strong>en</strong>t n'a pas été perdu, mais subsiste <strong>en</strong>core, peut se retrouver moy<strong>en</strong>nant<br />

<strong>des</strong> recherches, d'autant plus faci<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t qu'il est plus volumineux et diffici<strong>le</strong> à dissimu<strong>le</strong>r. Aussi, <strong>le</strong> législateur<br />

suppose-t-il qu'il a été retrouvé et ne par<strong>le</strong>-t-il pas de la preuve de la non exist<strong>en</strong>ce du vol. De fait dans<br />

l'exposé du cas 8-14 il est dit clairem<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> bi<strong>en</strong> n'avait pas été perdu et la procédure 15-19 suppose<br />

Ja chose établie.<br />

Le préjudice ba-ab-tu est cep<strong>en</strong>dant réel. Le tort du propriétaire du dépôt avait seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t consisté<br />

à l'exagérer. Tout d'abord il importe de <strong>le</strong> réduire à ses proportions réel<strong>le</strong>s. On ne recourait pas au docum<strong>en</strong>t<br />

écrit ou aux témoins ; tout au moins ne s'<strong>en</strong> cont<strong>en</strong>tait-on pas, car la loi ordonne <strong>en</strong> tout cas que <strong>le</strong> déposant<br />

déclare <strong>le</strong> montant réel du préjudice, devant la divinité, c'est-à-dire par un serm<strong>en</strong>t prêté au temp<strong>le</strong>, devant<br />

ïa statue du dieu, et reçu par ses prêtres. Si <strong>le</strong>s juges s'<strong>en</strong> sont rapportés au serm<strong>en</strong>t d'un homme convaincu<br />

de m<strong>en</strong>songe, c'est parce que <strong>le</strong> déposant n'avait pas complètem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>ti : il avait été volé <strong>en</strong> partie ou<br />

du moins, il avait subi un préjudice réel. Nous avons ici <strong>en</strong>core une preuve de l'importance du serm<strong>en</strong>t<br />

prêté au temp<strong>le</strong>, qui r<strong>en</strong>dait <strong>le</strong> parjure invraisemblab<strong>le</strong>.<br />

Le suffixe du verbe ù-ba-ar-^u prouve que la déclaration de préjudice était faite à l'autre personnage<br />

interv<strong>en</strong>ant dans § 126 aussi bi<strong>en</strong> que dans § 125, c'est-à-dire au propriétaire de la maison, au dépositaire.<br />

De fait 4a sanction y fait une al'usion manifeste. Il faut faire interv<strong>en</strong>ir <strong>le</strong> dépositaire pour donner au<br />

propriétaire du dépôt l'objet de sa réclamation, c'est-à-dire <strong>le</strong> montant du préjudice au doub<strong>le</strong>, 11. 20-24.<br />

^Le § 126 ne condamne <strong>le</strong> déposant à aucune peine pour avoir faussem<strong>en</strong>t allégué <strong>le</strong> vol de son bi<strong>en</strong>, tout<br />

comme <strong>le</strong> § 125 condamne <strong>le</strong> dépositaire à restituer un dépôt volé, même quand son propre bi<strong>en</strong> a été volé<br />

éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.<br />

Sans dissiper toutes <strong>le</strong>s obscurités, notre explication nous paraît plus sûre que cel<strong>le</strong> de Koschaker.<br />

D'après celui-ci, l'homme qui prét<strong>en</strong>d faussem<strong>en</strong>t avoir perdu sa chose ou qui exagère son préjudice,<br />

c'est <strong>le</strong> maître de la maison ou <strong>le</strong> dépositaire, qui avait intérêt à <strong>le</strong> faire parce qu'il était exempté par l'anci<strong>en</strong><br />

droit de toute restitution, quand son propre bi<strong>en</strong> avait été volé <strong>en</strong> même temps que <strong>le</strong>s bi<strong>en</strong>s déposés.<br />

Remarquons que ri<strong>en</strong> dans <strong>le</strong> texte n'indiqu<strong>en</strong>t que l'on par<strong>le</strong> du dépositaire. Il faut admettre que<br />

l'homme dont il est question au § 126 est <strong>le</strong> même que celui dont par<strong>le</strong> <strong>le</strong> § 125, c'est-à-dire <strong>le</strong> déposant.<br />

Prét<strong>en</strong>dre que <strong>le</strong> dépositaire était exempté de toute restitution, quand son bi<strong>en</strong> avait été volé, est une<br />

pure hypothèse qui n'est vérifiée, ni par <strong>le</strong> § 125, ni par <strong>le</strong> § 126.<br />

Le serm<strong>en</strong>t exigé 11. 18-19 embarrasse Koschaker. Il ne voit pas qu'un tel serm<strong>en</strong>t ait pu être prêté<br />

soit par <strong>le</strong> dépositaire, soit par l'auteur du dépôt. Ce n'est pas au dépositaire auquel <strong>le</strong> serm<strong>en</strong>t est demandé.<br />

Le C. H. l'impose toujours à la partie supposée dans son droit et son serm<strong>en</strong>t la : disculpe ici <strong>le</strong> dépositaire<br />

a sout<strong>en</strong>u <strong>des</strong> allégations fausses et de fait il est condamné. De plus <strong>le</strong>s juges ne pouvai<strong>en</strong>t s'adresser au<br />

dépositaire pour préciser <strong>le</strong> préjudice subi par l'auteur du dépôt. D'autre part Koschacker ne compr<strong>en</strong>d<br />

pas la vraisemblance d'un serm<strong>en</strong>t prêté par <strong>le</strong> déposant. Sans aucun avertissem<strong>en</strong>t, <strong>le</strong> rédacteur aurait<br />

donné aux 11. 15-19 un sujet différ<strong>en</strong>t de celui <strong>des</strong> 11. 8-14. De plus ce serm<strong>en</strong>t concerne la chose perdue, et<br />

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