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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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172 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURAUI<br />

§ 173<br />

41-45. Sum-ma sinnistum si-i a-sar i-ru-bu a-na mu-ti-sa wa-ar-ki-im<br />

mari(mes) it-ta-la-ad.<br />

46-50. wa-ar-ka sinnistum si-i im-tu-ut se-ri-iq-ta-sa maru (mes) mahru-lum<br />

ù wa-ar-ku-tum i-zu-uz-zu.<br />

§ 174 .<br />

51-53. §um-ma a-na mu-ti-sa wa-ar-ki-im mari (mes) la it-ta-la-ad<br />

54-56. se-ri-iq-ta-sa maru (mes) ha-wi-ri-sa-ma i-li-ku-ù<br />

§ 175<br />

57-63. Sum-ma lu warad É KAL (ekallim) ù lu warad MA§ EN KAK<br />

(musk<strong>en</strong>im) marat a-wi-lim i-hu-uz-ma mari(mes) it-ta-la-ad<br />

64-68. be-el wardim a-na mari(mes) marat a-wi-lim a-na wa-ar-du-tim<br />

ù-ul i-ra-ag-gu-um.<br />

mari, devra rester aux <strong>en</strong>fants qu'el<strong>le</strong> a eus de celui-ci. Ce point avait été réglé par <strong>le</strong> § 1 711^ pour <strong>le</strong> cas<br />

où la veuve habitait avec ses <strong>en</strong>fants dans la maison de son mari défunt. D'après <strong>le</strong> § 172" la donation d'un<br />

nudunnu ou de son équival<strong>en</strong>t n'était nécessaire que pour <strong>le</strong> cas de veuvage<br />

et d'habitation dans la maison<br />

du mari. A la veuve qui se remarie suivant 172% un nudunnu n'était pas nécessaire. Ce bi<strong>en</strong> qui provi<strong>en</strong>t<br />

d'un mari, avec <strong>le</strong>quel la nouvel<strong>le</strong> union brisera tous <strong>le</strong>s li<strong>en</strong>s, ne sera donc pas emporté, mais laissé aux<br />

<strong>en</strong>fants de son donateur.<br />

D'après 11. 36-38, la veuve qui veut se remarier, peut pr<strong>en</strong>dre sa seriqtu. Or 171'> dit que la veuve doit<br />

laisser après el<strong>le</strong> sa seriqtu aussi bi<strong>en</strong> que son nudunnu, et <strong>le</strong> § 162, stipu<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants hériteront<br />

de la dot de <strong>le</strong>ur mère. Le conflit n'est qu'appar<strong>en</strong>t, parce que <strong>le</strong> nudunnu et la seriqtu sont <strong>des</strong> bi<strong>en</strong>s de<br />

prov<strong>en</strong>ances différ<strong>en</strong>tes, et parce que <strong>le</strong>s dispositions de la veuve diffèr<strong>en</strong>t dans <strong>le</strong> § 171'^ et <strong>le</strong> § 172«. Au<br />

lieu de prov<strong>en</strong>ir, comme <strong>le</strong> nudunnu, de la fortune du père <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants, la seriqtu provi<strong>en</strong>t du père de l'épouse.<br />

Le § 171" suppose une veuve qui ne désire pas se remarier, tandis que <strong>le</strong> § 172"= légifère pour une veuve qui<br />

a <strong>le</strong> <strong>des</strong>sein contraire. Or, la dot était un bi<strong>en</strong> matrimonial indisp<strong>en</strong>sab<strong>le</strong>. Sur ce point la prés<strong>en</strong>te loi,<br />

s'accorde avec §§ 137 et 138 qui laiss<strong>en</strong>t à l'épouse répudiée sa dot, même si el<strong>le</strong> a eu <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants. Enfin<br />

<strong>le</strong>s §§ 173 et 174, qui stipul<strong>en</strong>t que la dot de la veuve remariée doit rev<strong>en</strong>ir, après sa mort, expliqu<strong>en</strong>t <strong>le</strong><br />

désaccord appar<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre § 171'' et § 172'^. A la mort de la veuve, qu'el<strong>le</strong> ait été remariée ou non, sa seriqtu<br />

apparti<strong>en</strong>t à ses <strong>en</strong>fants d'après <strong>le</strong>s §§ 172°, 173, 174.<br />

La prés<strong>en</strong>te loi suppose que <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de la veuve sont déjà grands, car <strong>le</strong> § 177 prévoit <strong>le</strong> cas où<br />

une veuve ayant <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants <strong>en</strong> bas âge voulait se remarier.<br />

Koschaker résout ainsi <strong>le</strong> sil<strong>en</strong>ce <strong>des</strong> §§ 171 et 172 sur la tirhatu. La tirhatu, ou prix de la fiancée, et<br />

<strong>le</strong> nudunnu, ou prés<strong>en</strong>t de l'époux à l'épouse, sont deux bi<strong>en</strong>s matrimoniaux qui s'exclu<strong>en</strong>t. Le mariage avec<br />

tirhatu représ<strong>en</strong>terait un stade inférieur de civilisation, celui où se trouvait <strong>le</strong> droit akkadi<strong>en</strong> ou nord-<br />

sémitique, à l'époque de Hammourabi. Et <strong>le</strong> mariage avec nudunnum serait celui d'un degré de civilisation<br />

plus avancé, celui où était arrivé <strong>le</strong> droit suméri<strong>en</strong> au temps du même monarque. Or Hammourabi <strong>en</strong><br />

légiférant pour tout son empire, c'est-à-dire pour <strong>le</strong>s pays de Sumer et d'Akkad (Cf. Prol. et Epilogue), a<br />

t<strong>en</strong>u compte <strong>des</strong> droits <strong>des</strong> deux pays. Notamm<strong>en</strong>t il a admis dans son code <strong>le</strong>s deux espèces de mariage :<br />

<strong>le</strong> mariage akkadi<strong>en</strong> avec tirhatu et <strong>le</strong> mariage suméri<strong>en</strong> avec nudunnu. Hammourabi, qui était sémite,<br />

a dû sémitiser, tout <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte du droit suméri<strong>en</strong>. Or, à son époque, <strong>le</strong> mariage sémitique par achat<br />

subsistait <strong>en</strong> face du mariage, qui devait depuis longtemps avoir franchi cette étape. Devant l'impossibihté<br />

dimposer aux Suméri<strong>en</strong>s <strong>le</strong> mariage par achat dont ils avai<strong>en</strong>t dépassé <strong>le</strong> stade, il a admis dans son code<br />

<strong>le</strong>s deux g<strong>en</strong>res de mariage, celui du droit suméri<strong>en</strong> et celui du droit sémite. Cf. op. cit., pp. 170-184.<br />

Nous avons déjà réfuté cette hypothèse ; voir §§ 139, 164, 171", 172". D'ail<strong>le</strong>urs Koschaker reconnaît<br />

(juordinairem<strong>en</strong>t on ne discerne pas dans <strong>le</strong> code : <strong>des</strong> lois pour <strong>le</strong>s sujets suméri<strong>en</strong>s et d'autres pour <strong>le</strong>s<br />

sujets sémites, pp. 183, 184. Pourquoi alors admet-il cette duaUté à propos du mariage ? Bi<strong>en</strong> au contraire,<br />

llammurabi, <strong>en</strong> admettant, dans un même mariage, la coexist<strong>en</strong>ce de la trip<strong>le</strong> donation tirhatum, seriqtum<br />

et uudunnum, a accompli une fusion <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s systèmes matrimoniaux suméri<strong>en</strong> et accadi<strong>en</strong>, qui r<strong>en</strong>dait<br />

impossib<strong>le</strong> <strong>le</strong>ur distinction.<br />

C. De la mère remariée §§ 173, 174<br />

Oui doit hériter de la seriqtu de la veuve remariée ? Le § 162 avait posé <strong>le</strong> principe général que <strong>le</strong>s<br />

<strong>en</strong>tants de l'épouse devai<strong>en</strong>t hériter de la seriqtu de <strong>le</strong>ur mère. Le § 171" avait dit que ce bi<strong>en</strong> devait avoir<br />

la même <strong>des</strong>tination, quand la veuve demeurait avec ses <strong>en</strong>fants dans la maison de son mari défunt. Une<br />

Neuve remariée pouvait avoir ou non <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants de son nouveau mari. Dans <strong>le</strong> premier cas se posait la<br />

question de la part réservée aux <strong>en</strong>fants issus <strong>des</strong> deux mariages dans l'héritage maternel. Dans <strong>le</strong> second<br />

cas, on pouvait mettre <strong>en</strong> question <strong>le</strong> droit dés <strong>en</strong>fants à l'héritage d'une mère, qui <strong>le</strong>s avait abandonnés,<br />

eux et <strong>le</strong>ur foyer.

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