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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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LES LOIS 213<br />

s'exha<strong>le</strong> de cette organe, <strong>le</strong>s akkadi<strong>en</strong>s p<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t qu'il était <strong>le</strong> siège de l'âme, dû principe vital et ils lui<br />

<strong>en</strong> donnai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> nom napiëtu (âme, vie), etc.. Meissner //, pp. 292, 293. Et aussi Dhorme, L'Emploi<br />

métaphorique Rev. Bib., 1920, p. 492 ; 1921, p. 531 ; 1922, pp. 489-517.<br />

La médecine antique' a parlé d'abord <strong>des</strong> maladies comme l'on parlait<br />

<strong>des</strong> démons :<br />

la maladie saisit<br />

l'homme, <strong>le</strong> lie, <strong>le</strong> jette, <strong>le</strong> mange. On attribuait la cause de la maladie aux démons, et non à l'état <strong>des</strong><br />

parties du corps... Toutes <strong>le</strong>s fois où l'on n'avait pas reconnu de signe extérieur de la maladie, on p<strong>en</strong>sait<br />

que la mort avait eu lieu sans maladie. Bref, par suite d'une observation défectueuse, <strong>le</strong>s médecins antiques<br />

n'ont décrit que <strong>des</strong> symptômes extérieurs et ils n'ont pas discerné <strong>le</strong>s traits caractéristiques <strong>des</strong> maladies.<br />

Un second caractère de la médecine assyro-babyloni<strong>en</strong>ne, c'est l'empirisme, bi<strong>en</strong> plus, l'arbitraire dans<br />

la prescription <strong>des</strong> médicam<strong>en</strong>ts. Les tab<strong>le</strong>ttes médica<strong>le</strong>s, assign<strong>en</strong>t à une même maladie, une très longue<br />

liste de médicam<strong>en</strong>ts très différ<strong>en</strong>ts. Il est évid<strong>en</strong>t que <strong>le</strong>s médecins, qui proposai<strong>en</strong>t tant de drogues<br />

hétérogènes, n'avai<strong>en</strong>t éprouvé l'efficacité d'aucune d'<strong>en</strong>tre el<strong>le</strong>s. Aussi, à tout hasard, proposai<strong>en</strong>t-ils de<br />

multip<strong>le</strong>s t<strong>en</strong>tatives, <strong>des</strong> tâtonnem<strong>en</strong>ts perpétuels. La' plupart <strong>des</strong> ordonnances médica<strong>le</strong>s, ne détermin<strong>en</strong>t<br />

pas <strong>le</strong>s quantités à employer, qui étai<strong>en</strong>t donc laissées à l'arbitraire du malade ou de ceux qui <strong>le</strong> soignai<strong>en</strong>t. On<br />

trouve aussi une preuve de cet empirisme dans la nature absurde ou dégoûtante de beaucoup de médicam<strong>en</strong>ts.<br />

Parmi <strong>le</strong>s recettes contre la toux figure cel<strong>le</strong>-ci : « pr<strong>en</strong>dre dans la bouche une quantité de sel asallu, <strong>le</strong> laisser<br />

se dissoudre et ava<strong>le</strong>r l'eau alors boire un ; épais bouillon de viande de cochon, de plus boire de la bière et<br />

du miel, répéter cela trois jours ». Contre la fièvre, on recourait à la concombre puante. Pour faire passer<br />

l'ivresse, on faisait ava<strong>le</strong>r <strong>des</strong> sem<strong>en</strong>ces de cinq plantes écrasées dans du vin. Au cas, où ce médicam<strong>en</strong>t<br />

n'aurait pas réussi, on pouvait pr<strong>en</strong>dre onze plantes, <strong>le</strong>s écraser <strong>en</strong>semb<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s faire boire dans de l'hui<strong>le</strong><br />

et de la boisson ferm<strong>en</strong>tée, avant l'approche de Gula, avant <strong>le</strong> <strong>le</strong>ver du so<strong>le</strong>il, avant que personne n'ait<br />

embrassé <strong>le</strong> malade. Celui-ci sera certainem<strong>en</strong>t guéri, au dire de l'ordonnance. Il y a <strong>en</strong>core d'autres recettes<br />

que nous nous disp<strong>en</strong>sons de citer à cause de <strong>le</strong>ur caractère ridicu<strong>le</strong> ou inconv<strong>en</strong>ant, Cf, Meissner, Bab. und<br />

As.^., Il, pp. 315-317.<br />

Enfin, la médecine assyro-babyloni<strong>en</strong>ne, est étroitem<strong>en</strong>t inféodée à la magie. En Mésopotamie, même<br />

<strong>le</strong>s vrais médecins ne se sont jamais affranchis de la magie. Croyant que certaines maladies étai<strong>en</strong>t causées<br />

par <strong>des</strong> démons, ils <strong>le</strong>ur ont donné <strong>le</strong>s noms, de ces démons. Pour <strong>le</strong>s guérir, ils ont combiné <strong>des</strong> remè<strong>des</strong><br />

naturels avec <strong>des</strong> prescriptions magiques, ou <strong>des</strong> conjurations. Ainsi ils ont donné à la jaunisse grave <strong>le</strong> nom<br />

du démon Assazu et, pour la guérir, ils ont formulé l'ordonnance suivante : « écraser une grosse cou<strong>le</strong>uvre<br />

et la boire dans de la boisson ferm<strong>en</strong>tée. Alors <strong>le</strong> démon Assazu se taira ». Pour r<strong>en</strong>dre la puissance sexuel<strong>le</strong>,<br />

il fallait « couper la tête d'un faucon mâ<strong>le</strong>, jeter son sang dans de l'eau, ava<strong>le</strong>r son cœur, placer ce liquide<br />

sur un fourneau et <strong>le</strong> donner à boire à la personne impuissante au <strong>le</strong>ver du so<strong>le</strong>il ». Meissner, II 316. Si <strong>le</strong>s<br />

remè<strong>des</strong> naturels ne soulag<strong>en</strong>t point <strong>le</strong> malade, <strong>le</strong> médecin assyro-babyloni<strong>en</strong> a recours à la sorcel<strong>le</strong>rie.<br />

C'est pourquoi <strong>des</strong> textes purem<strong>en</strong>t médicaux sont <strong>en</strong>tremêlés de prescriptions magiques et de conjurations.<br />

Aussi combinait-on <strong>le</strong>s remè<strong>des</strong> naturels, <strong>le</strong>s rites magiques et <strong>le</strong>s conjurations. Par exemp<strong>le</strong> un malade,<br />

souffrant de coliques, sera soulagé, si on l'asseoit sur un bateau et s'il y récite une conjuration déterminée.<br />

A l'homme, qui souffrait de v<strong>en</strong>ts déplacés, <strong>le</strong> médecin promettait la guérison, si, p<strong>en</strong>dant son onction avec<br />

une langue de chi<strong>en</strong> et de l'hui<strong>le</strong>, il récitait la formu<strong>le</strong> de sorcel<strong>le</strong>rie suivante : « V<strong>en</strong>t du feu, v<strong>en</strong>t, v<strong>en</strong>t,<br />

par<strong>en</strong>t ? <strong>des</strong> dieux, toi, v<strong>en</strong>t, qui sort <strong>en</strong>tre excrém<strong>en</strong>ts et urine, et dont <strong>le</strong> trône est "placé près <strong>des</strong> dieux<br />

tes frères, » Meissner, //, p. 314.<br />

Il semb<strong>le</strong> bi<strong>en</strong> que <strong>le</strong>s médecins attribuai<strong>en</strong>t un pouvoir magique à la célèbre « plante de vie », Ils<br />

prét<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t qu'il suffisait d'<strong>en</strong> mettre dans ses narines pour être guéri de toutes <strong>le</strong>s maladies.<br />

Malheureusem<strong>en</strong>t, cette plante était introuvab<strong>le</strong>, et <strong>le</strong>s médecins avai<strong>en</strong>t beau jeu à déclarer plusieurs<br />

maladies inguérissab<strong>le</strong>s, Meissner, //, p. 317.<br />

Les <strong>le</strong>ttres concernant <strong>le</strong>s mala<strong>des</strong> dit Meissner, prouv<strong>en</strong>t « d'une façon éga<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t significative que la<br />

sci<strong>en</strong>ce médica<strong>le</strong>, <strong>en</strong> Babylonie et <strong>en</strong> Assyrie, n'a jamais été conçue comme séparée de la magie, mais qu'el<strong>le</strong><br />

<strong>en</strong> est toujours restée très dép<strong>en</strong>dante, Asarhaddon, qui croyait que ses maladies avai<strong>en</strong>t pour cause ses<br />

péchés <strong>en</strong>vers <strong>le</strong>s dieux, a besoin d'être rassuré par son médecin, qui lui écrit : « Il n'y a pas de péché, Assur,<br />

Samas, Bel et Nabu te guériront, » Dans son ordonnance, un célèbre médecin, Arad-Nana'i, prescrit de faire<br />

<strong>des</strong> offran<strong>des</strong> aux dieux. Si <strong>le</strong> plus jeune <strong>des</strong> fils d'Asarhaddon est malade, un vieux prêtre se hâte d'avertir<br />

que cette fièvre n'a pas pour cause <strong>le</strong> péché et qu'on doit faire aux dieux <strong>le</strong>s sacrifices ordinaires. Cf. Meissner,<br />

//, pp. 322-323.<br />

2, Le vélérinaire §§ 224, 225<br />

Ces deux lois trait<strong>en</strong>t d'un vétérinaire ayant fait une opération grave à un bœuf ou. à un âne. Mais<br />

<strong>le</strong> § 224 suppose que cette opération est faite avec succès, tandis que <strong>le</strong> § 225 <strong>en</strong>visage <strong>le</strong> cas où el<strong>le</strong><br />

<strong>en</strong>traîne sa mort.<br />

Le vétérinaire est appelé dans <strong>le</strong> C, H. « médecin <strong>des</strong> bœufs, <strong>des</strong> ânes ».<br />

Les bœufs et <strong>le</strong>s ânes, chez <strong>le</strong>s Sémites, constitu<strong>en</strong>t <strong>le</strong> gros bétail, par opposition aux moutons et aux<br />

chèvres qui form<strong>en</strong>t <strong>le</strong> petit bétail. Pour avoir moins de va<strong>le</strong>ur que <strong>le</strong> gros bétail, celui-ci avait certainem<strong>en</strong>t<br />

son prix. A moins d'admettre l'exist<strong>en</strong>ce d'un usage non codifié, on peut croire que <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s d'Akkad et de<br />

Sumer appliquai<strong>en</strong>t au vétérinaire soignant <strong>le</strong> petit bétail <strong>le</strong>s lois concernant <strong>le</strong>s soins donnés au gros bétail.<br />

Cette application était très faci<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> cas où l'honoraire et la pénalité du vétérinaire représ<strong>en</strong>tai<strong>en</strong>t une<br />

fraction du prix de l'animal, comme c'est <strong>le</strong> cas dans § 225.<br />

Dans <strong>le</strong> Gode de Ham., pas plus que dans la G<strong>en</strong>èse, il n'est question du cheval. C'est que cet animal<br />

n'est originaire, ni de la Mésopotamie, ni de Kanaan, mais bi<strong>en</strong> du pays <strong>des</strong> Hittites (Cappadoce) et de<br />

l'Elam. Hrozni a traduit un traité : d'hippologie L'<strong>en</strong>traînem<strong>en</strong>t <strong>des</strong> chevaux chez <strong>le</strong>s anci<strong>en</strong>s Indo-Europé<strong>en</strong>s,<br />

d'après un texte mitanni<strong>en</strong>-hiltite prov<strong>en</strong>ant du XIV^ s. av. J.-C. Cf. Cont<strong>en</strong>eau, La Civilisation <strong>des</strong> Hittites<br />

et <strong>des</strong> Mitanni<strong>en</strong>s, pp. 88, 89. « Le cheval fut connu et utilisé depuis une haute antiquité dans <strong>le</strong>s pays qui<br />

<strong>en</strong> sont producteurs il<br />

; j)énétra peu à peu <strong>en</strong> Mésopotamie, mais il fallut sans doute l'invasion <strong>des</strong> Hyksos,<br />

qui avai<strong>en</strong>t mis au point une charrerie de combat traînée par <strong>des</strong> chevaux, pour généraliser l'emploi du<br />

cheval dans <strong>le</strong>s pays qui comm<strong>en</strong>çai<strong>en</strong>t seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à s'<strong>en</strong> servir. » Cont<strong>en</strong>eau, ibid., p. 123. « A l'origine, <strong>le</strong>s<br />

Suméri<strong>en</strong>s sembl<strong>en</strong>t ne connaître que l'âne qu'ils désign<strong>en</strong>t par son idéogramme; plus tard, lorsque <strong>le</strong> cheval

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