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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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LES LOIS 179<br />

08-75, si, sur la tab<strong>le</strong>tte, qu'il lui a inscrite, il ne lui a pas inscrit de donner<br />

sa succession là où il lui semb<strong>le</strong>rait bon et ne lui a pas fait trouver<br />

la plénitude de son cœur (ne l'a pas p<strong>le</strong>inem<strong>en</strong>t satisfaite)<br />

76-87. après que <strong>le</strong> père aura été à la <strong>des</strong>tinée, ses frères pr<strong>en</strong>dront son<br />

champ et son jardin et, suivant la va<strong>le</strong>ur de sa part, ils lui<br />

donneront un don de blé, un don d'hui<strong>le</strong> et un don de laine et<br />

ils cont<strong>en</strong>teront son cœur.<br />

88-XVIr 2. Si ses frères, selon la va<strong>le</strong>ur de sa part, ne lui ont pas donné de<br />

blé, d'hui<strong>le</strong> et de laine et n'ont pas cont<strong>en</strong>té son cœur,<br />

3-8. el<strong>le</strong> donnera son champ et son jardin au cultivateur qui lui semb<strong>le</strong>ra<br />

bon, et son cultivateur la sust<strong>en</strong>tera.<br />

9-13. El<strong>le</strong> jouira du champ, du jardin et de tout ce que son père lui a donné,<br />

tant qu'el<strong>le</strong> vivra.<br />

14-19. El<strong>le</strong> ne (<strong>le</strong>s) donnera pas pour de l'arg<strong>en</strong>t, ne paiera pas un autre<br />

(avec eux). Sa part d'<strong>en</strong>fant héritier apparti<strong>en</strong>t à ses frères.<br />

exceptionnel où la mauvaise volonté <strong>des</strong> frères r<strong>en</strong>dra impossib<strong>le</strong> l'exécution de la première façon de procéder<br />

11. 88-XVIr 19.<br />

Norma<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, dès la mort du père, <strong>le</strong>s frères de la prêtresse devront pr<strong>en</strong>dre son champ et son jardin<br />

à charge de' lui fournir, proportionnel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t à sa part, du blé, de l'hui<strong>le</strong>, de la laine et cont<strong>en</strong>ter son<br />

cœur, <strong>en</strong> lui donnant, p<strong>en</strong>sons-nous, <strong>le</strong> nécessaire II. 76-87.<br />

Le législateur prévoit <strong>en</strong>suite <strong>le</strong> cas- où <strong>des</strong> frères ne remplirai<strong>en</strong>t pas fidè<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s obligations que<br />

<strong>le</strong>ur imposait la loi norma<strong>le</strong> vis-à-vis de <strong>le</strong>ur sœur prêtresse, 11. 88-XVIr 2. Pour cette hypothèse, il prescrit<br />

de substituer aux frères infidè<strong>le</strong>s un cultivateur erresum, et pour la culture du champ et du jardin et pour<br />

la fourniture <strong>des</strong> produits nécessaires à sa subsistance 11. 3-8.<br />

Cep<strong>en</strong>dant <strong>le</strong> législateur n'a pas voulu spolier de l'héritage de <strong>le</strong>ur sœur même <strong>le</strong>s frères ayant <strong>des</strong> torts<br />

à son égard. C'est pourquoi, il a spécifié que la prêtresse, qui aura dû confier la culture de son champ et de<br />

son jardin, non pas à ses frères selon 11. 76-87, mais à un cultivateur, jouira (mangera) de ces bi<strong>en</strong>s et « de<br />

tout ce que son père lui a donné » tant qu'el<strong>le</strong> vivra 11. 9-13, et qu'il lui est déf<strong>en</strong>du de v<strong>en</strong>dre ces bi<strong>en</strong>s ou<br />

de solder ses dettes avec eux, parce qu'à sa mort ses frères doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> hériter, 11. 14-19.<br />

Remarquons que ce n'est pas toute sa seriqtu que la prêtresse doit remettre à ses frères ou à<br />

un cultivateur lors de la mort de son père, mais seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t son champ et son jardin. A priori on ne saurait<br />

limiter à ces seu<strong>le</strong>s terres la dot d'une prêtresse et <strong>en</strong> exclure <strong>des</strong> maisons, <strong>des</strong> esclaves, <strong>des</strong> animaux, <strong>des</strong><br />

bi<strong>en</strong>s meub<strong>le</strong>s, etc.. Mais la formu<strong>le</strong> « et tout ce que son père lui a donné» 11. 10-12 prouve combi<strong>en</strong> cette<br />

exclusion serait arbitraire et illégitime. Dès lors, on compr<strong>en</strong>d fort bi<strong>en</strong> <strong>le</strong> motif pour <strong>le</strong>quel il est prescrit<br />

à une prêtresse de remettre à ses frères ou à un cultivateur la part de sa dot consistant <strong>en</strong> champ ou <strong>en</strong><br />

jardin. Les occupations d'une prêtresse sont incompatib<strong>le</strong>s avec la culture <strong>des</strong> terres, une femme n'aurait<br />

pas d'ail<strong>le</strong>urs la force nécessaire pour un tel travail, tandis que <strong>des</strong> hommes, étrangers à toute fonction sacrée,<br />

sont aptes à faire valoir <strong>des</strong> terres. De son vivant, <strong>le</strong> père de la prêtresse exploitait lui-même <strong>le</strong> champ et<br />

<strong>le</strong> jardin. La loi § 179, qui <strong>en</strong>visage <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong> père a laissé la hbre disposition de sa succession à sa fil<strong>le</strong><br />

prêtresse, ne suppose pas que cel<strong>le</strong>-ci cultive el<strong>le</strong>-même ses terres 11. 35-40.<br />

D'après la loi § 178, toutes <strong>le</strong>s fois où <strong>le</strong> père n'avait pas donné à sa fil<strong>le</strong> prêtresse <strong>le</strong> droit de disposer<br />

de la succession de sa seriqtu, ses frères dev<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t ses héritiers, quand même la culture <strong>des</strong> champs et <strong>des</strong><br />

jardins <strong>le</strong>ur avait été retirée, 11. 14-19.<br />

Il semb<strong>le</strong> résulter de cette clause et de la loi § 179, qui laisse à la prêtresse <strong>le</strong> droit de faire bénéficier qui<br />

el<strong>le</strong> veut de l'héritage de sa dot, que <strong>le</strong>s prêtresses ne se mariai<strong>en</strong>t pas. En effet, d'après § 162, ce sont <strong>le</strong>s<br />

<strong>en</strong>fants qui doiv<strong>en</strong>t hériter de la seriqtu de <strong>le</strong>ur mère. Quand une épouse mourait sans laisser d'<strong>en</strong>fants, sa<br />

seriqtu devait rev<strong>en</strong>ir à son père déduction faite de la tirhatu. D'ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong>s lois §§ 178, 179 gard<strong>en</strong>t <strong>le</strong><br />

sil<strong>en</strong>ce, non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t sur l'apport d'une tirhatu par <strong>le</strong> fiancé à son futur beau-père, mais sur <strong>le</strong> fiancé<br />

lui-même et sur son beau-père. El<strong>le</strong>s sont donc un argum<strong>en</strong>t négatif <strong>en</strong> faveur de l'opinion d'après laquel<strong>le</strong><br />

<strong>le</strong>s prêtresses du monde suméro-akkadi<strong>en</strong> ne devai<strong>en</strong>t point contracter de mariage, ou du moins ne devai<strong>en</strong>t<br />

pas avoir d'<strong>en</strong>fants.<br />

Dans <strong>le</strong> contrat CT VIII 20" (Sch. 215, KU III 15) Sippar, Sin-muballlt, docum<strong>en</strong>t contemporain<br />

du père de Hammurabi, un père donne à sa fil<strong>le</strong>, prêtresse de Samas, deux champs, d'une ét<strong>en</strong>due d'un<br />

demi-gan, un sar de terrain de maison bâtie, une esclave, un chaudron, <strong>des</strong> meu<strong>le</strong>s à main pour farine,<br />

fine et grosse, un lit, une stal<strong>le</strong> et quelques autres objets. Sin-saduni est constitué <strong>le</strong> lils héritier de cette<br />

prêti'esse a-bi-il-sa, à charge de lui donner annuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, sur <strong>le</strong>s produits du cliamp, tant qu'el<strong>le</strong> vivra<br />

12 sic<strong>le</strong>s, 12 qa d'hui<strong>le</strong>, 5 (lacune). Fina<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t il est : stipulé d'une part que, si la prêtresse dit à Sin-saduni<br />

si Sin-saduni ne lui donne<br />

« tu n'es pas mon frère », el<strong>le</strong> perdra <strong>le</strong> champ et la maison ; et d'autre part que,<br />

pas <strong>le</strong> vêtem<strong>en</strong>t, de l'hui<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s autres livraisons, il sera dépouillé de son liéritage i-na up-lu-li-su.<br />

Les dispositions de ce contrat sont conformes à cel<strong>le</strong>s de la loi § 178. La prêtresse de Samas reçoit de<br />

son père une vraie seriqtu. Celui-ci impose à sa fil<strong>le</strong> son héritier, qui est un frère de la prêtresse, comme <strong>le</strong><br />

prouve la m<strong>en</strong>ace faite à cel<strong>le</strong>-ci pour <strong>le</strong> cas où el<strong>le</strong> r<strong>en</strong>ierait cette fraternité. La culture du champ incombait

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