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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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26. ù-ki-in-nu-sum<br />

COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

20-21. i-na li-ib-bi-su sar-ru-tam da-ri-tam<br />

22-25. sa ki-ma sâ-me-e u ir-si-tim is-da-sâ su-ûr-su-da<br />

27-49. I-nu-mi-su Ha-am-mu-ra-bi<br />

27. 45-46, 49. I-nu-mi-su Anu u (ilu) Enlil. su-mi ib-bu-ù<br />

28. Ha-am-mu-ra-bi<br />

29-31. ru-ba-am na'-i-dam pa-li-ih i-li ia-ti<br />

32-34. mi-sâ-ra-am i-na ma-tim a-na su-pi-i-im<br />

35-36. ra-ga-am ù si-num a-na hu-ul-lu-ki-im<br />

37-39. dan-nu-um <strong>en</strong>-sâ-am a-na la ha-ba-Ii-im<br />

40-44. ki-ma ilu Samas a-na SAG MI (qaqqadim salmi) wa-si-e-im-ma<br />

ma-tim nu-wu-ri-im<br />

47-48. a-na si-ir ni-si tu-ub-bi-im<br />

26. 20-21. C'est de toute antiquité que Mardulc apparaît comme <strong>le</strong> dieu local de Babylone. Dans la<br />

cosmogonie chaldé<strong>en</strong>ne, <strong>le</strong>s deux temp<strong>le</strong>s d'Eridou et d'E-saggil surgiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong> premier lieu de l'Océan.<br />

Or, Mardouk habita l'E-saggil (maison à tête haute) qui devînt <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> de Babylone, laquel<strong>le</strong> fut<br />

immédiatem<strong>en</strong>t bâtie, 11. 11-14. Cf. Dhorme, Choix de textes, pp. 84, 85,<br />

Le verbe kwn, « fixer, affermir, » à la forme int<strong>en</strong>sive ukinnu, marque la solidité et la durée de la royauté<br />

dp Marduk sur Babylone. L'épithète darulam, éternel<strong>le</strong> précise ces qualités, <strong>en</strong> marquant que cette royauté<br />

sera à l'abri <strong>des</strong> ruines que <strong>le</strong> temps accumu<strong>le</strong> ordinairem<strong>en</strong>t. Peut-être <strong>le</strong> mot akkadi<strong>en</strong> daru vi<strong>en</strong>t-il de<br />

la même racine que l'hébreu dor qui répété « de génération <strong>en</strong> génération» a <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s d'indéfinim<strong>en</strong>t, sinon<br />

d'éternel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t.<br />

22-25. Les Akkadi<strong>en</strong>s connaissai<strong>en</strong>t par expéri<strong>en</strong>ce la solidité <strong>des</strong> cieux et de la terre. Théoriquem<strong>en</strong>t,<br />

ils se figurai<strong>en</strong>t que <strong>le</strong> ciel « reposait, comme une maison, sur son fondem<strong>en</strong>t qui était l'horizon. Ce fondem<strong>en</strong>t<br />

était affermi sur l'océan cé<strong>le</strong>ste par <strong>des</strong> piquets et, comme un palais terrestre, il était protégé <strong>des</strong> eaux par<br />

un mur d'<strong>en</strong>ceinte ». Quant à la terre, el<strong>le</strong> était affermie par <strong>le</strong> fait qu'el<strong>le</strong> était reliée au ciel par <strong>des</strong> cor<strong>des</strong><br />

et <strong>des</strong> piquets. Cf. Meissner, B. u. A., II, pp. 108, 111.<br />

27-49. Dans ce passage Hammourabi par<strong>le</strong> de la vocation que <strong>le</strong>s dieux suprêmes Anu et Enlil lui<br />

conférèr<strong>en</strong>t de faire luire <strong>le</strong> droit sur <strong>le</strong> pays et d'y répandre toute sorte de bi<strong>en</strong>faits.<br />

La phrase prés<strong>en</strong>te une inversion. Après l'indication de la circonstance de temps 27, vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong><br />

complém<strong>en</strong>t direct et ses épithètes 28-31, puis <strong>le</strong>s complém<strong>en</strong>ts indirects 32-44, 47-48, puis <strong>le</strong>s sujets 45-46<br />

et <strong>en</strong>fin <strong>le</strong> verbe 49. Par cette inversion, l'auteur a voulu mettre <strong>en</strong> relief la haute personnalité du bénéficiaire<br />

de là sublime vocation <strong>des</strong> dieux. En se mettant <strong>en</strong> tête de la phrase, Hammourabi a voulu se placer <strong>en</strong><br />

évid<strong>en</strong>ce <strong>le</strong> plus tôt possib<strong>le</strong>. Par souci de clarté, nous avons rétabU l'ordre logique, <strong>en</strong> mettant <strong>le</strong>s sujets<br />

et <strong>le</strong> verbe au début de la phrase.<br />

27. I-nu-mi-su pour in umisu « <strong>en</strong> ce jour là ». Ce complém<strong>en</strong>t circonstantiel est très important. Il<br />

marque que la vocation de Hammurabi est contemporaine de cel<strong>le</strong> de Mardùk soit à la souveraineté <strong>des</strong><br />

peup<strong>le</strong>s 1-15, soit à la royauté éternel<strong>le</strong> sur Babylone 16-26. Notre note sur l'histoire de Babylone suffit à<br />

prouver toute la fiction d'un tel synchronisme. Mais celui-ci contribue merveil<strong>le</strong>usem<strong>en</strong>t à rehausser la gloire<br />

de Hammurabi.<br />

45-46. Ce sont <strong>le</strong>s mêmes dieux, c'est-à-dire <strong>le</strong>s deux divinités suprêmes, qui sont <strong>le</strong>s auteurs de la<br />

vocation de Marduk et de cel<strong>le</strong> de Hammurabi. Encore un trait <strong>des</strong>tiné à donner une haute idée de la grandeur<br />

de ce dernier.<br />

49. « dir<strong>en</strong>t mon nom ». Cette expression se rapporte à la vocation : Hammurabi a reçu une vocation<br />

dont l'origine est divine, et même provi<strong>en</strong>t <strong>des</strong> divinités suprêmes. D'après 32-44, 47-48, l'objet de cette<br />

vocation est à la fois sublime et bi<strong>en</strong>faisant. Le rédacteur a employé <strong>des</strong> expressions semblab<strong>le</strong>s pour<br />

indiquer la vocation de Babylone 16-17. Dans <strong>le</strong>s deux cas <strong>le</strong> nom signifie la personne ou la chose.<br />

28. Ha-am-mu-ra-bi (L'onc<strong>le</strong> est grand). C'est ici que l'auteur du code se nomme pour la première fois.<br />

On sait que Hammurabi apparti<strong>en</strong>t à la I" dynastie babyloni<strong>en</strong>ne ou dynastie d'Amurru (de l'ouest).<br />

Il y occupe <strong>le</strong> 6^ rang. La date de son règne est 2003-1961, d'après Thureau-Dangin, R AO, XXIV (1927)<br />

p. 197 ou de 1955-1913, d'après Weidner suivi par Meissner et Diiorme, R. B., 1928, p. 377. Ce monarque est<br />

<strong>le</strong> représ<strong>en</strong>tant de sa dynastie, dont <strong>le</strong> règne fut <strong>le</strong> plus long (43 ans) et <strong>le</strong> plus illustre. Par <strong>le</strong> panégyrique<br />

du prologue I, 50-V, 13 et par celui de l'épilogue XXIVv 9-XXVv 2, on pourra se faire une idée <strong>des</strong> œuvres<br />

pies, <strong>des</strong> exploits militaires, <strong>des</strong> travaux de construction et d'irrigation, du bon gouvernem<strong>en</strong>t et surtout<br />

de la grande va<strong>le</strong>ur du code de Hammourabi.<br />

On admet aujourd'hui que la pe dynastie babyloni<strong>en</strong>ne est d'origine ouest-sémitique et probab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

arabe (dynastie d'Amurru, c'est-à-dire de : l'ouest) <strong>le</strong>s noms de la plupart <strong>des</strong> rois de cette dynastie, et<br />

notamm<strong>en</strong>t celui de Hammourabi, n'étai<strong>en</strong>t pas babyloni<strong>en</strong>s, mais arabes.<br />

Dans une réc<strong>en</strong>te étude sur <strong>le</strong>s Amorrhé<strong>en</strong>s ( R. B., 1928) , Dhorme, examinant <strong>le</strong>s noms propres ouest-<br />

sémitiques, a observé qu'à côté <strong>des</strong> noms théophores, il y avait <strong>des</strong> noms où <strong>le</strong> titre de père<br />

ou d'un autre<br />

par<strong>en</strong>t était substitué au vocab<strong>le</strong> d'une divinité. Tel est <strong>en</strong> effet <strong>le</strong> cas du nom de Hammourabi. En effet,<br />

<strong>en</strong> arabe, on distingue l'onc<strong>le</strong> paternel 'amm et l'onc<strong>le</strong> maternel hal. La <strong>le</strong>ttre guttura<strong>le</strong> ^ (') étant exprimée<br />

par <strong>le</strong>s Babyloni<strong>en</strong>s par tj ou parfois omis, ils devai<strong>en</strong>t transcrire <strong>le</strong> nom arabe désignant l'onc<strong>le</strong> paternel<br />

par hammu ou Amm. Donc Ha-am-mu-ra-bi ou Am-mu-ra-bi doit signifier, d'après l'étymologie arabe.

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