27.06.2013 Views

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ÉPILOGUE 279<br />

50 iSamaë 14-40<br />

14-19. Sama§, <strong>le</strong> grand juge <strong>des</strong> cieux et de la terre, 14-16<br />

qui conduit suivant <strong>le</strong> droit <strong>le</strong>s êtres ayant reçu la vie 17-18<br />

<strong>le</strong> seigneur de ma confiance 19<br />

20-30. qu'il r<strong>en</strong>verse sa royauté<br />

! 20<br />

qu'il ne juge pas (ne ratifie pas) son jugem<strong>en</strong>t<br />

qu'il égare<br />

qu'il<br />

son chemin ! 23<br />

ébran<strong>le</strong> <strong>le</strong> fondem<strong>en</strong>t de son armée ! 24-25<br />

qu'il lui place dans ses présages,<br />

! 21-22<br />

l'orac<strong>le</strong> funeste de l'arrachem<strong>en</strong>t<br />

du fondem<strong>en</strong>t de sa royauté et de la perte de son pays ! 26-30<br />

<strong>en</strong> a huit 20-40, que l'on peut répartir <strong>en</strong> deux groupes : cinq sont relatives à la ruine de la royauté de<br />

l'adversaire de H 20-30 et trois se rapport<strong>en</strong>t à sa mort et aux tourm<strong>en</strong>ts de son âme dans l'<strong>en</strong>fer, 31-40.<br />

Samas est prié d'utiliser son pouvoir de grand juge dans <strong>le</strong>s adjurations 21-22 et 23 et sa puissance sur <strong>le</strong>s<br />

orac<strong>le</strong>s dans 26-30 et 31-33.<br />

14-19. Trois prérogatives sont attribuées à Samas dans cette adjuration.<br />

14-16. La prérogative de « grand juge <strong>des</strong> cieux et de la terre » a été déjà attribuée à Samas XXIVr<br />

84-84. Mais <strong>le</strong>s mots cieux et terre sont r<strong>en</strong>dus dans ce dernier passage par <strong>le</strong>s termes suméri<strong>en</strong>s AN et Kl<br />

XXIVr 84-88 tandis qu'ici on a écrit syllabiquem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s noms akkadi<strong>en</strong>s ëa-ma-e, ir-si-lim.<br />

17-18. La seconde prérogative est une conséqu<strong>en</strong>ce de la première. Si Samas est <strong>le</strong> grand juge <strong>des</strong> cieux<br />

et de la terre, il ne peut faire autrem<strong>en</strong>t que de diriger <strong>le</strong>s hommes conformém<strong>en</strong>t au droit. Cette prérogative<br />

n'avait pas <strong>en</strong>core été attribuée explicitem<strong>en</strong>t à Samas. Mais H paraît y faire allusion <strong>en</strong> demandant à<br />

Samas de faire respl<strong>en</strong>dir son droit dans <strong>le</strong> pays XXIVr 84-88 et <strong>en</strong> disant que ce dieu lui a fait prés<strong>en</strong>t <strong>des</strong><br />

lois XXVr 97-98. H n'attribue à Samas qu'avec parcimonie la prérogative de diriger <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s suivant <strong>le</strong><br />

droit, sans doute parce qu'il se la réserve à lui-même. En effet il déclare avoir reçu d'Anu et d'Enlil la vocation<br />

de faire luire <strong>le</strong> droit dans <strong>le</strong> pays I 27-49 et il affirme s'<strong>en</strong> être acquitté excel<strong>le</strong>mm<strong>en</strong>t. V 20-22, XXIVr 1-8,<br />

59-78 XXV, ; 3-19, 37-38, 75-94. Et quatre fois il s'attribue <strong>le</strong> titre de « roi du droit » XXIVr 77 ; XXVr 7,<br />

96;XXVIrl3.<br />

Au lieu de niée « <strong>le</strong>s g<strong>en</strong>s » ou de salmat qaqqadim « <strong>le</strong>s têtes noires » I 41 ; XXIVr 11 ; XXVr 86, <strong>le</strong>s<br />

hommes, sont désignés ici par ëa-ak-na-at na-pi-ië-tim, mot à mot « <strong>le</strong> placer de la vie », c'est-à-dire « ceux<br />

dans <strong>le</strong>squels la vie a été « placée », <strong>le</strong>s êtres vivants ».<br />

19. Enfin H appel<strong>le</strong> Samas : belum îu-kûl-ti « seigneur de ma confiance », c'est-à-dire : qui possède<br />

ma confiance, dans <strong>le</strong>quel j'ai mis ma confiance. Tukultum dérive du verbe tkl qui est employé § 235, à<br />

propos d'un bateau dont la solidité n'inspire pas confiance. H a appelé Samas « son aide » ri-si-ëu II 36. Ces<br />

deux textes s'expliqu<strong>en</strong>t mutuel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t. Si Samas aide H, on conçoit que ce roi mette <strong>en</strong> lui sa confiance.<br />

Le secours que Samas apportait à H. et la confiance que ce roi lui témoignait avai<strong>en</strong>t pour cause la piété<br />

du monarque<br />

<strong>en</strong>vers <strong>le</strong> dieu II 22-37.<br />

20-30. Ce premier groupe d'adjurations concerne la ruine de la royauté du contempteur du code.<br />

20. Cette première adjuration, a pour objet la demande principa<strong>le</strong> adressée à Samas : <strong>le</strong> r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>t<br />

de la royauté de l'adversaire. Dans <strong>le</strong>s quatre autres adjurations de ce premier groupe 20-30, H demande<br />

au dieu de lui fournir <strong>le</strong>s moy<strong>en</strong>s propres à atteindre ce but.<br />

21-22. D'après <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s <strong>des</strong> mots et la qualité de « grand juge <strong>des</strong> cieux et de la terre » attribuée à Samas,<br />

H lui demande de ne pas ratifier <strong>le</strong>s jugem<strong>en</strong>ts de son adversaire, et par conséqu<strong>en</strong>t de faire r<strong>en</strong>dre à celui-ci<br />

<strong>des</strong> s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ces erronnées. Sans doute <strong>le</strong>s sujets, qui serai<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s victimes de ces dénis de justice, devrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

souffrir plus que <strong>le</strong> roi. Mais la multiplication <strong>des</strong> injustices provoque <strong>le</strong> mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t du peup<strong>le</strong>, puis<br />

sa révolte. Empêcher un roi de r<strong>en</strong>dre la justice était donc un sûr moy<strong>en</strong> de lui faire perdre sa royauté.<br />

23. Le mot chemin ulirum doit être pris au s<strong>en</strong>s figuré. H adjure Samas de faire commettre à son <strong>en</strong>nemi<br />

<strong>des</strong> erreurs <strong>en</strong> matière politique. Il s'agit vraisemblab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de politique extérieure plutôt qu'intérieure.<br />

Cel<strong>le</strong>-ci est visée par <strong>le</strong>s erreurs de jugem<strong>en</strong>ts 21-22. Au contraire l'ébran<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t <strong>des</strong> armées 24-25 et la<br />

perte du pays 26-30 se rattach<strong>en</strong>t à la politique extérieure.<br />

Puisque Samas était <strong>le</strong> grand juge et puisqu'il était capab<strong>le</strong> de conduire suivant <strong>le</strong> droit <strong>le</strong>s humains<br />

pour égarer ces derniers, il n'avait qu'à s'abst<strong>en</strong>ir de se servir de ces prérogatives.<br />

Udriim, c'est <strong>le</strong> seul <strong>en</strong>droit du code où ce mot est employé pour « chemin ». Dans §§ 26, 27, 33, 103,<br />

1 12, 141 c'est harranum avec <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de « voyage, campagne » qui est usité. Li-se da ^sj « confondre, égarer ».<br />

24-25. Le signe DU a comme va<strong>le</strong>urs idéographiques : alaku « marcher » et kunnu « fonder ». 11 peut<br />

avoir ici <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de « marche » ou celui de « fondem<strong>en</strong>t ». Scheil adopte <strong>le</strong> premier s<strong>en</strong>s, et Ungnad <strong>le</strong> second.<br />

Le s<strong>en</strong>s de la phrase est plausib<strong>le</strong>, quel<strong>le</strong> que soit la signification choisie. Nous préférons traduire « fondem<strong>en</strong>t »<br />

qui s'accorde mieux avec <strong>le</strong> verbe «<br />

li-ië-iïi-el-zi qu'il ébran<strong>le</strong> » de halas, à la forme causative, ainsi qu'avec<br />

<strong>le</strong> même signe DU dans l'adjuration suivante 1. 29 ; <strong>en</strong>fin, dans <strong>le</strong>s contrats, on traduit <strong>le</strong>s trois signes E DU A<br />

par « fondem<strong>en</strong>t de maison bâtie ». Peut-être faut-il donner avec Ungnad à um-ma-ni-zu <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de « son<br />

peup<strong>le</strong> ». Cep<strong>en</strong>dant <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s d'armée, convi<strong>en</strong>t à l'idée de guerre étrangère. Le fondem<strong>en</strong>t de l'armée ou du<br />

peup<strong>le</strong>, ce sont <strong>le</strong>s chefs. En <strong>le</strong>ur faisant perdre confiance, Samas ébran<strong>le</strong> <strong>le</strong>s chefs et prépare <strong>le</strong>ur défaite<br />

ou <strong>le</strong>ur déroute.<br />

26-30. H a demandé à Samas d'arracher son adversaire du fondem<strong>en</strong>t de sa royauté et de lui faire<br />

perdre son pays. Avec de légères variantes, il a sollicité la même chose d'Anu XXVlr 48-51, d'Enlil 59-80<br />

et de Ninlil 91-97. Ici, par un raffinem<strong>en</strong>t de cruauté, H demande à Samas de se servir de son pouvoir^sur

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!