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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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ÉPILOGUE 291<br />

110 Nintu 40-49<br />

40-43. Nintu, la dame é<strong>le</strong>vée (auguste)' <strong>des</strong> pays (40-42),<br />

la mère m'ayant formé (créé) (43)<br />

44. qu'el<strong>le</strong> lui retire <strong>le</strong> fils héritier !<br />

45-46. qu'el<strong>le</strong> ne lui fasse pas posséder de nom !<br />

47-49. que du milieu de ses g<strong>en</strong>s (sujets) el<strong>le</strong> ne forme (crée) point de pro-<br />

géniture d'homme libre !<br />

12» Nin Karrak 50-69<br />

50-54. Ninkarrak, la fil<strong>le</strong> d'Anu (50-51)<br />

ayant décrété, dans l'E kur, ma bonne santé 52-54<br />

45-46. Contrairem<strong>en</strong>t à l'hypothèse précéd<strong>en</strong>te, H suppose ici que son adversaire n'a pas <strong>en</strong>core de<br />

fils héritier et il adjure la déesse <strong>des</strong> naissances d'empêcher que il jamais ne lui <strong>en</strong> naisse.<br />

En substituant ici <strong>le</strong> verbe « faire » posséder au verbe « <strong>en</strong>fanter » et <strong>le</strong> substantif « nom » au substantif<br />

« fils héritier », H adjure Nintu d'empêcher la naissance non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t d'un flls de l'épouse, mais <strong>en</strong>core<br />

cel<strong>le</strong> d'un fils de concubine qui serait adopté.<br />

D'après <strong>le</strong>s lois §§ 144, 145 <strong>le</strong>s épouses stéri<strong>le</strong>s peuv<strong>en</strong>t procurer <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants à <strong>le</strong>ur mari <strong>en</strong> livrant<br />

à celui-ci une de <strong>le</strong>urs esclaves. Or, <strong>le</strong> rédacteur du code ne dit pas que l'épouse a <strong>en</strong>fantés wîd ces <strong>en</strong>fants,<br />

mais simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t qu'el<strong>le</strong> <strong>le</strong>s « a fait être » à son mari us-tab-si (bsj) § 144, VIII, 18, ou qu'el<strong>le</strong> <strong>le</strong>s « a fait<br />

posséder » par son mari u-.?ar-si-su (rsj) § 145 Vlllr 30, § 137 VIr 78 et § 163, XIr 10. Comme ici c'est <strong>le</strong><br />

même verbe rsj à la même forme causative, nous p<strong>en</strong>sons que H a <strong>en</strong> vue <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants personnels de l'épouse<br />

et ceux qu'el<strong>le</strong> aurait pu procurer à son mari au moy<strong>en</strong> d'une esclave, selon § 144.<br />

Le § 170, pei-met à un homme de faire participer à son héritage <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants que son esclave lui avait<br />

<strong>en</strong>fantés ul-du-sum, <strong>en</strong> <strong>le</strong>s adoptant. D'après cette loi pour adopter <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de son esclave, <strong>le</strong>ur père<br />

n'avait qu'à <strong>le</strong>ur dire « mes <strong>en</strong>fants » maru-û-a 1. 45, cf. § 171, 1. 63. Ces paro<strong>le</strong>s revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à donner son<br />

propre nom aux <strong>en</strong>fants adoptés et la loi § 185 r<strong>en</strong>d la chose évid<strong>en</strong>te. Il y est dit que l'on ne devra pas<br />

réclamer un petit pris par un homme « <strong>en</strong> son nom pour la filiation » et qu'il aura é<strong>le</strong>vé. Le rapprochem<strong>en</strong>t<br />

<strong>des</strong> lois §§ 170 et 185 prouve que la «<br />

paro<strong>le</strong> vous êtes mes <strong>en</strong>fants » produit <strong>le</strong> même effet, quant à l'adoption,<br />

que l'acte de pr<strong>en</strong>dre « <strong>en</strong> son nom pour la filiation ».<br />

Par conséqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> substituant <strong>le</strong>s mots « nom » et « faire » posséder aux mots « fils héritier » et « <strong>en</strong>fanter »<br />

H adjure Nintu de s'opposer aux naissances d'<strong>en</strong>fants non seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t de l'épouse mais <strong>en</strong>core de toute<br />

esclave.<br />

47-49. H adjure <strong>en</strong>suite Nintu d'empêcher <strong>le</strong>s naissances d'hommes libres parmi <strong>le</strong>s sujets du roi<br />

<strong>en</strong>nemi. De la sorte, il ne naîtra plus chez lui que <strong>des</strong> esclaves, c'est-à-dire <strong>des</strong> g<strong>en</strong>s de race inférieure.<br />

Incapab<strong>le</strong>s de faire prospérer <strong>le</strong> pays et même de <strong>le</strong> déf<strong>en</strong>dre, et ce sera la ruine du royaume.<br />

A ib-ni « qu'el<strong>le</strong> ne forme pas, qu'el<strong>le</strong> ne crée pas », du verbe bnj, par <strong>le</strong>quel H exprime que Nintu est<br />

« la mère qui l'a formé, créé » XXVIIL 43 et que Sin est « son créateur ou son <strong>format</strong>eur » XXVII r 42.<br />

Zêr, la « sem<strong>en</strong>ce », par euphémisme, « progéniture ».<br />

A-wi-lu-tim est <strong>le</strong> nom abstrait formé du mot concret awilum « homme libre ». On se rappel<strong>le</strong> qu'à<br />

l'époque du code, il y avait dans la société babyloni<strong>en</strong>ne trois classes d'hommes : <strong>le</strong>s hommes libres awilum,<br />

<strong>le</strong>s esclaves œàrdum et la classe intermédiaire <strong>des</strong> musk<strong>en</strong>um.<br />

I 12°<br />

Ninkarrak 50-69 .<br />

Cette déesse était id<strong>en</strong>tifiée à Gula, id<strong>en</strong>tifiée el<strong>le</strong>-même à Bail. Ninkarrak était <strong>le</strong> nom donné à Gula<br />

par <strong>le</strong>s habitants d'Isin. Comme Gula, Ninkarrak était fil<strong>le</strong> d'Anu, épouse de Ninurtu, déesse de la santé.<br />

En cette dernière qualité, Ninkarrak, aussi bi<strong>en</strong> que Gula, pouvait à son gré guérir ou r<strong>en</strong>dre malade. Le<br />

fils de Ninkarrak s'appelait Damu et il portait <strong>le</strong> titre de « grand prêtre de la conjuration ». Au dire de<br />

Méissner, « <strong>le</strong>s différ<strong>en</strong>tes déesses de la santé comme Gula, Ba'u, Nintinugga, Ninkarrak, Ninisinna, Ninnibru<br />

sont tel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t confondues qu'il est presque impossib<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s séparer et d'indiquer <strong>le</strong>urs attributions<br />

primitives » B. u. A., pp. 31, 33, 48.<br />

Le prologue du code, qui ne conti<strong>en</strong>t <strong>le</strong> nom d'aucune de ces déesses de la santé, m<strong>en</strong>tionne la vil<strong>le</strong><br />

d'Isin et son temp<strong>le</strong> l'E Gai mah. H se vante <strong>en</strong> effet « d'avoir rassemblé <strong>le</strong>s peup<strong>le</strong>s dispersés d'Isin et<br />

d'avoir fait regorger de richesse l'E gai mah » II 49-54. Or Isin et l'E gai mah étai<strong>en</strong>t la vil<strong>le</strong> et <strong>le</strong> temp<strong>le</strong><br />

consacrés à Ninurta et à son épouse Gula ou Ninkarrak.<br />

50-54. Avant d'adjurer Ninkarrak, H. évoque deux de ses titres : <strong>le</strong> premier est relatif à la haute origine<br />

de la déesse 50-51, et <strong>le</strong> second est un témoignage de reconnaissance pour un bi<strong>en</strong>fait. 52-54.<br />

50-51. Ninkarrak est « fil<strong>le</strong> d'Anu », c'est-à-dire « du père <strong>des</strong> dieux » XXVI r 46 et par conséqu<strong>en</strong>t du<br />

plus grand de tous <strong>le</strong>s dieux. Le rappel d'une tel<strong>le</strong> origine devait disposer favorab<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t la déesse à<br />

assurer la santé à son auteur.<br />

52-54. Cette invocation témoigne de la reconnaissance de H autant que de la puissance de la déesse.<br />

H a reçu de Nin Karrak dum-ki-ia « ma santé » de dumqum. Ce bi<strong>en</strong> précieux <strong>en</strong>tre tous, la déesse l'a<br />

procuré à son protégé par une paro<strong>le</strong> ga-bi-a-at « ayant dit, décrété » de qb'' et c'est là un indice de sa puissance.<br />

Le fait que ce décret de bonne santé a été r<strong>en</strong>du dans l'E Kur manifeste à la fois la puissance insigne de<br />

Ninkarrak et <strong>le</strong> titre à l'éternel<strong>le</strong> reconnaissance de H. <strong>en</strong>vers sa bi<strong>en</strong>faitrice. L'E Kur (maison de la montagne),<br />

est <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> d'Enlil (Bel) à Nippur. Or Enlil, c'est « <strong>le</strong> maître de la <strong>des</strong>tinée, dont l'ordre n'est pas changé »

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