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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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LES LOIS 247<br />

§ 280<br />

72-76. Si un homme, dans un pays <strong>en</strong>nemi, a acheté un esclave ou une<br />

esclave d'un homme,<br />

77-82. lorsqu'il ira au milieu du pays et (lorsque) <strong>le</strong> maître de l'esclave<br />

homme ou de l'esclave femme reconnaîtra son esclave homme<br />

ou son esclave femme,<br />

83-84. Si l 'esclave homme ou l'esclave femme sont eux-mêmes <strong>en</strong>fants du pays,<br />

85-87. Sans arg<strong>en</strong>t ils seront mis <strong>en</strong> liberté (<strong>le</strong>ur liberté sera mise),<br />

§ 281<br />

88. S'ils sont <strong>en</strong>fants d'un autre pays,<br />

89-92. l'acheteur déclarera devant Dieu l'arg<strong>en</strong>t qu'il a pesé,<br />

93-96. et <strong>le</strong> maître de l'esclave homme ou de l'esclave femme donnera au<br />

damqarum l'arg<strong>en</strong>t qu'il avait pesé<br />

homme ou son esclave femme.<br />

a. Cas où. Vesclave est originaire du pays de son anci<strong>en</strong> maître § 280,<br />

et il rachètera son esclave<br />

II. 83-87<br />

§ 280, 11. 83-87. La formu<strong>le</strong> « <strong>en</strong>fants du pays » maru ma-lim se dit pour marquer que l'on est originaire<br />

d'un <strong>en</strong>droit. El<strong>le</strong> suppose que l'on éprouve <strong>le</strong>s s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts d'un fils pour son pays d'origine. El<strong>le</strong> est <strong>en</strong>core<br />

employée de nos jours.<br />

is-ëa-ak-ka-an à la forme niphal, se traduit mot à mot « <strong>le</strong>ur liberté sera mise ». Cette tournure ne précise<br />

pas qui mettra cet esclave <strong>en</strong> liberté. Mais <strong>le</strong> contexte montre que ce sont ses deux maîtres.<br />

Quel est <strong>le</strong> motif de cette mesure de clém<strong>en</strong>ce ? Peut-être <strong>le</strong> législateur a-t-il voulu dédommager l'esclave<br />

d'un long exil ?<br />

b. Cas où l'esclave est <strong>en</strong>fant d'un autre pays § 281<br />

§ 281. Dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong> pays du maître de l'esclave n'est pas <strong>le</strong> même que celui de ce dernier, l'anci<strong>en</strong><br />

maître devait repr<strong>en</strong>dre son esclave, après avoir remboursé au damqarum <strong>le</strong> prix de son achat. On peut<br />

supposer, nous l'avons dit, que l'esclave avait été <strong>en</strong><strong>le</strong>vé à son premier maîtçe par vol ou comme prisonnier<br />

de guerre.<br />

Si <strong>le</strong> pays habité par l'anci<strong>en</strong> maître n'était pas la patrie de l'esclave, celui-ci n'était pas aiïranchi,<br />

comme dans <strong>le</strong> cas où sa patrie s'id<strong>en</strong>tifiait avec <strong>le</strong> lieu d'habitation de son premier maître. D'abord,<br />

<strong>en</strong> remboursant au damqarum <strong>le</strong> prix de l'achat de l'esclave, <strong>le</strong> premier maître acquiert de nouveau la<br />

propriété de son esclave. Ensuite <strong>le</strong> verbe i-pa-tar signifie « délivrer <strong>en</strong> payant une rançon ». Il est clair<br />

que l'esclave apparti<strong>en</strong>dra désormais à celui qui a payé sa rançon,, comme <strong>le</strong> prouve la loi § 119 : l'homme<br />

qui, pour une dette, a livré à la contrainte une esclave lui ayant donné <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants, remboursera <strong>le</strong> damqarum<br />

et délivrera son esclave. Le rédacteur a employé à peu près <strong>le</strong>s mêmes mots que pour <strong>le</strong> § 281 et notamm<strong>en</strong>t<br />

amat-su i-pa-tar. Or il est bi<strong>en</strong> clair que, si un maître devait racheter une esclave lui ayant donné <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants,<br />

ce n'était pas pour la mettre <strong>en</strong> liberté, mais pour la repr<strong>en</strong>dre. Le verbe ptr est <strong>en</strong>core employé dans la loi<br />

§ 32 avec <strong>le</strong> s<strong>en</strong>s de racheter <strong>en</strong> payant une rançon.<br />

Suivant que <strong>le</strong> pays du premier maître était ou n'était pas la patrie de l'esclave, celui-ci recouvrait sa<br />

liberté ou r<strong>en</strong>trait sous la domination de son anci<strong>en</strong> maître. Ce sont là <strong>des</strong> mesures bi<strong>en</strong>veillantes à l'égard<br />

de l'esclave. La chose est évid<strong>en</strong>te quand il s'agit de l'affranchissem<strong>en</strong>t ; mais l'esclave avait avantage aussi<br />

à redev<strong>en</strong>ir la propriété d'un maître, auprès duquel il avait longtemps vécu.<br />

En assurant ce traitem<strong>en</strong>t à l'esclave qui rev<strong>en</strong>ait dans sa patrie, à la différ<strong>en</strong>ce de celui qui n'y rev<strong>en</strong>ait<br />

pas, <strong>le</strong> législateur incitait l'esclave à regagner son pays d'origine.<br />

Au terme du comm<strong>en</strong>taire <strong>des</strong> §§ 280 et 281, citons <strong>le</strong> contrat CT VI 29 (Sch. 37, KU III 740), Babylone,<br />

Ammi-ditana, qui a <strong>des</strong> rapports avec ces deux lois.<br />

1-7. Warad-(ilu) Bun<strong>en</strong>e, que Pirhi-ilisu, son maître, avait donné pour 1 112 mine d'arg<strong>en</strong>t, à fuplias, remplit<br />

durant cinq ans son service d'esclave au milieu de Tuplias et fuit à Babylone.<br />

8-13. Sin-musallim et Marduk-lamazaëu, pères (chefs) <strong>des</strong> armées, assignèr<strong>en</strong>t Warad-(ilu) Bun<strong>en</strong>e et lui<br />

dir<strong>en</strong>t eux-mêmes ainsi : « Tu as été purifié, ta marque d'esclave a été rasée, va parmi <strong>le</strong>s soldats. »<br />

14-19. Warad-(ilu) Bun<strong>en</strong>e répondit lui-même ainsi : « Je n'irai pas parmi <strong>le</strong>s soldats, j'irai au fief de la<br />

maison de mon père. »<br />

20-25. Lipit-Adad, Adad-Luzerum et Ibni-Samas, ses frères jurèr<strong>en</strong>t par Marduk et Ammi-ditana, <strong>le</strong> roi,<br />

que contre Warad-(ilu) Bun<strong>en</strong>e <strong>le</strong>ur frère ils ne réclameront pas au sujet du droit d'héritage (?)<br />

26-29. Warad-(ilu) Bun<strong>en</strong>e, tant qu'il vivra, avec ses frères gérera <strong>le</strong> fief de la maison de <strong>le</strong>ur père.<br />

Deux témoins et Date.<br />

Ce docum<strong>en</strong>t et <strong>le</strong>s lois §§ 280 et 281 ne diffèr<strong>en</strong>t que sur <strong>des</strong> points de détail.<br />

Tout d'abord, de part et d'autre, il y a eu v<strong>en</strong>te à l'étranger. Warad-Bun<strong>en</strong>e retrouve à Babylone ses<br />

frères et <strong>le</strong> f<strong>le</strong>f de sa maison paternel<strong>le</strong> ; il était donc originaire de cette vil<strong>le</strong>. Or Tuplias, <strong>le</strong> lieu de la v<strong>en</strong>te,<br />

se trouve à l'est d'un afflu<strong>en</strong>t est du Tigre et à la frontière de l'Elam. De retour dans sa patrie, Warad-

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