Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...
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5-1 COMMENTAIRE Dl' CODE d'h AMMOl.'RAHI<br />
1^. La Procédure 18-37<br />
(i. devant <strong>le</strong>s juges civils, 18-29<br />
18-23. sa-a-a-ma-nu-um na-di-in id-di-nu-sum ù si-bi sa i-na mali-ri-su-nu<br />
i-sa-mu it-ba-lam<br />
24 23. ù be-el hu-ul-ki-im si-bi mu-di hu-ul-ki-su it-ba-lam<br />
27-2). da-a-a-nu a-wa-a-ti-su-nu i-im-ma-ru-ma<br />
b. devant <strong>le</strong>s juges du temp<strong>le</strong> (<strong>le</strong>s prêtres) 30-37<br />
30-37. si-bu su mah-ri-su-nu si-mu-um is-sa-mu ù si-bu mu-di hu-ul-ki-im<br />
mu-du-su-nu ma-har i-lim i-ga-ab-bu-ma<br />
téinoins pouf" la v<strong>en</strong>te <strong>des</strong> objets mobiliers, prouve que ce recueil de lois n'est pas comp<strong>le</strong>t. Enfin on no<br />
saurait conclure du § 10, que la législation supposée par la section de la chose perdue §§ 9-13 était aussi<br />
sévère pour l'acquéreur d'un objet mobilier que <strong>le</strong> § 7. Si la s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ce du § 10 condamne à mort <strong>le</strong> prét<strong>en</strong>du<br />
acheteur, ce n'est pas parce qu'il a omis une formalité <strong>en</strong> faisant une acquisition sans témoins, mais bi<strong>en</strong><br />
parce qu'il n'a pas acheté du tout et parce qu'<strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce, il ne peut même pas produire son v<strong>en</strong>deur<br />
cl qu'il a donc m<strong>en</strong>ti.<br />
II. La procédure § 9,<br />
U. 18-37<br />
Nous avons distingué deux procédures : devant <strong>le</strong>s juges civils 18-29 et devant <strong>le</strong>s juges du temp<strong>le</strong> ou<br />
<strong>le</strong>s prêtres. Les premiers sont nommés explicitem<strong>en</strong>t juges da-a-a-nu <strong>le</strong>s seconds sont ; désignés implicitem<strong>en</strong>t<br />
jjar l'expression « devant dieu » mahar ilim. Les témoins font une doub<strong>le</strong> déposition 18-26 et 30-37. Enfin<br />
<strong>le</strong>s offices <strong>des</strong> deux juridictions sont distinctes. Les juges civils ont une part active, ils examin<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s<br />
liaro<strong>le</strong>s <strong>des</strong> parties et <strong>des</strong> témoins. Le dieu, représ<strong>en</strong>té par ses mandataires, <strong>le</strong>s prêtres ou juges du temp<strong>le</strong>,<br />
mit un rô<strong>le</strong> : passif ils reçoiv<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s déclarations <strong>des</strong> parties et <strong>des</strong> témoins faites sous la foi du serm<strong>en</strong>t.<br />
Cette distinction <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s procédures <strong>des</strong> juges civils et <strong>des</strong> juges du temp<strong>le</strong> ou prêtres, que <strong>le</strong> G. H.<br />
It<br />
jj permettait certainem<strong>en</strong>t d'établir, l'étude <strong>des</strong> procès de la première dynastie babyloni<strong>en</strong>ne a eu pour<br />
résultat de la confirmer, de l'expliquer, et d'<strong>en</strong> manifester l'historique. C'est M. Guq qui <strong>le</strong> premier a fait<br />
la p<strong>le</strong>ine lumière sur toutes ces questions dans son Essai sur Vorganisalion judiciaire de la Chaldée ù l'époque,<br />
tic la première dynastie babyloni<strong>en</strong>ne, Revue d'Assyriologie, VII, n. II (1910). Les opinions de Cuq sont<br />
depuis longtemps adoptées par <strong>le</strong>s assyriologues. Schorr notamm<strong>en</strong>t y souscrit p<strong>le</strong>inem<strong>en</strong>t Allbabyloniscfw.<br />
liechlsiirkundc, pp. 339 et 340. « A l'origine (de la P^ dyn. bab.), sous <strong>le</strong>s premiers rois on ne trouve que <strong>le</strong>s<br />
juges du temp<strong>le</strong>. Sous <strong>le</strong>s successeurs de Ilammourabi, il n'y a plus que <strong>le</strong>s juges civils. Dans la période<br />
intermédiaire, <strong>le</strong>s juges civils exerc<strong>en</strong>t la juridiction concurremm<strong>en</strong>t avec <strong>le</strong>s juges du temp<strong>le</strong> mais tandis<br />
;<br />
que l'on n'a que quatre exemp<strong>le</strong>s de juges civils sous <strong>le</strong>s règnes <strong>des</strong> deux prédécesseurs de Hammourabi,<br />
la ]>roportion est r<strong>en</strong>versée sous ce : prince on r<strong>en</strong>contre fréquemm<strong>en</strong>t <strong>des</strong> juges civils il<br />
; n'y a plus que<br />
deux exemp<strong>le</strong>s de juges du » temp<strong>le</strong> Cuq, op. laud. 6. Ces observations ont permis à Cuq d'indiquer avec<br />
certitude Hammourabi, comme l'auteur de la réforme judiciaire <strong>en</strong> Chaldée. Toutefois ce juriste observe<br />
que <strong>le</strong> roi de Babylone ne voulut pas exclure <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s prêtres de la justice, mais qu'il confina <strong>le</strong>ur<br />
rô<strong>le</strong> dans un domaine tout à fait <strong>en</strong> harmonie avec <strong>le</strong>urs fonctions sacrées, dans la réception <strong>des</strong> serm<strong>en</strong>ts.<br />
Grâce à cette concession bi<strong>en</strong> indiquée, la réforme civi<strong>le</strong> de l'administration de la justice put s'accomplir<br />
sans sou<strong>le</strong>ver de trop vives réclamations de la part du c<strong>le</strong>rgé. Les juges civils et <strong>le</strong>s juges du temp<strong>le</strong> eur<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> effet chacuns <strong>le</strong>urs attributions que Cuq expose ainsi : « Le procès s'ouvre devant <strong>le</strong>s juges civils : ce<br />
sont eux qui organis<strong>en</strong>t l'instance et qui prononc<strong>en</strong>t <strong>le</strong> jugem<strong>en</strong>t, mais ils n'ont pas qualité pour recevoir<br />
<strong>le</strong>s déclarations faites sous la foi du serm<strong>en</strong>t. Ces déclarations puis<strong>en</strong>t <strong>le</strong>ur force dans la sol<strong>en</strong>nité accomplie<br />
au temp<strong>le</strong> devant l'emblème du dieu. Les juges civils, saisis du litige, doiv<strong>en</strong>t <strong>en</strong> susp<strong>en</strong>dre l'exam<strong>en</strong> et<br />
)-<strong>en</strong>voyer plaideurs et témoins devant <strong>le</strong>s juges qui sièg<strong>en</strong>t à la porte <strong>des</strong> temp<strong>le</strong>s. » Op. laud., p. 14.<br />
Ces r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts, Cuq <strong>le</strong>s a extraits surtout d'un procès prov<strong>en</strong>ant <strong>des</strong> fouil<strong>le</strong>s de Nippur, daté de<br />
Samsu-iluna (suce, de H.), appart<strong>en</strong>ant au musée de Constantinop<strong>le</strong> et traduit par Scheil, Recueil de travaux<br />
relalijs à la Philologie et à l'Archéologie égypti<strong>en</strong>ne et assyri<strong>en</strong>ne, XLX, p. 157, N" 183. De ce procès relatif<br />
à <strong>des</strong> contestations au sujet de la propriété de champs, il résulte nettem<strong>en</strong>t que « la déposition <strong>des</strong> témoins<br />
devant <strong>le</strong>s juges civils n'a pas de va<strong>le</strong>ur juridique ; qu'el<strong>le</strong> doit être r<strong>en</strong>ouvelée devant <strong>le</strong> Dieu » ibid., p. 13.<br />
Ces observations sont bi<strong>en</strong> propres à dissiper l'anomalie offerte par la prés<strong>en</strong>ce de deux procédures dans<br />
<strong>le</strong> § 9. Si <strong>le</strong> serm<strong>en</strong>t <strong>des</strong> témoins <strong>en</strong> face du Dieu et de ses prêtres était une formalité nécessaire à une<br />
procédure régulière, on compr<strong>en</strong>d pourquoi <strong>le</strong>s juges civils r<strong>en</strong>voi<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s témoins devant cette juridiction,<br />
alors qu'ils sont parfaitem<strong>en</strong>t édifiés sur la va<strong>le</strong>ur <strong>des</strong> témoignages et par suite sur la s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>ce qu'ils doiv<strong>en</strong>t<br />
r<strong>en</strong>dre,<br />
« Après la conquête d'Isin {1" année) et de l'union <strong>des</strong> Babyloni<strong>en</strong>s du Sud et du Nord coalisés avec<br />
cet état, dit Schorr, un code de lois unique fut proclamé pour tout l'empire. Pour son exécution, cette<br />
loi d'état demandait un organisme lui correspondant, pénétré de l'esprit de l'unité de l'État. Les prêtres,<br />
qui indiquai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> droit aux portes <strong>des</strong> principaux temp<strong>le</strong>s et qui <strong>en</strong> tout cas étai<strong>en</strong>t attachés à <strong>des</strong> traditions<br />
loca<strong>le</strong>s, n'étai<strong>en</strong>t point aptes à faciliter la reconnaissance de l'unique loi d'état et môme ils ne <strong>le</strong> voulai<strong>en</strong>t pas;<br />
bi<strong>en</strong> plus Hammourabi pouvait se heurtera de l'opposition de <strong>le</strong>ur côté. Seuls <strong>des</strong> jugesplacés immédiatem<strong>en</strong>t<br />
sous <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> du roi étai<strong>en</strong>t l'instrum<strong>en</strong>t propre ù introduire une législation ayant un esprit unique.