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Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

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188 COMMENTAIRE DU CODE d'hAMMOURABI<br />

§ 188<br />

54-59. Sum-ma mar UM MI A (ummanim) maram a-na tar-bi-tim il-ki-ma<br />

si-pi-ir ga-ti-su us-ta-hi-su ù-ul ib-ba-qar.<br />

§ 189<br />

60-64. Sum-ma si-pi-ir ga-ti-su la us-ta-hi-su tar-bi-tum si-i a-na É (bit)<br />

a-bi-su i-ta-ar.<br />

§ 190<br />

65-71. Sum-ma a-wi-lum si-ih-ra-am sa a-na ma-ru-ti-su il-ku-su-ma ù-ra-<br />

ab-bu-su it-ti mari(mes)-su la im-ta-nu-su<br />

72-74. tar-bi-tum si-i a-na É (bit) a-bi-su i-ta-ar.<br />

aussi bi<strong>en</strong> que <strong>des</strong> Iiommes, car <strong>le</strong> vice de la pédérastie, attesté dans toute l'antiquité n'était point inconnu<br />

non plus <strong>en</strong> Babylonie et <strong>en</strong> Assyrie. On se servait pour cela avec une préfér<strong>en</strong>ce spécia<strong>le</strong> <strong>des</strong> « eunuques »<br />

et <strong>des</strong> obscènes assinnu, girseqû, mais on saisissait aussi <strong>des</strong> serviteurs ou d'autres personnes mâ<strong>le</strong>s. » Bab.<br />

iind. Ass. II, p. 437. Dans <strong>le</strong> § 187, il ne s'agit point d'eunuques, mais de jeunes g<strong>en</strong>s ou hommes ayant conservé<br />

<strong>le</strong>ur puissance viri<strong>le</strong>, puisque l'on par<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants. Cette loi par<strong>le</strong> de plus d'hommes exerçant <strong>le</strong>ur<br />

profession, non au service du temp<strong>le</strong> ou <strong>des</strong> particuliers, mais pour <strong>le</strong> roi et sa cour. On peut donc <strong>le</strong>s appe<strong>le</strong>r<br />

favoris ou courtisans, familiers ou oflîciers du palais. Meissner <strong>le</strong>s nomme oy/îciers de /a cour, B.u.A., I,p.392.<br />

Dans <strong>le</strong>s lois §§ 178-180 nous avons id<strong>en</strong>tifié <strong>des</strong> sinnisal zi-ik-ru-um à <strong>des</strong> « femmes publiques », qui<br />

sont <strong>en</strong> même temps <strong>des</strong> prêtresses qui jouai<strong>en</strong>t ce rô<strong>le</strong>. Ici ri<strong>en</strong> n'indique que ces femmes publiques ai<strong>en</strong>t<br />

eu un caractère sacerdotal. El<strong>le</strong>s devai<strong>en</strong>t appart<strong>en</strong>ir au palais comme <strong>le</strong>s favoris NER SE GA. Le s<strong>en</strong>s<br />

de courtisanes convi<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> au contexte <strong>des</strong> artic<strong>le</strong>s §§ 187, 192, 193, d'après <strong>le</strong>squels l'adoption <strong>des</strong><br />

<strong>en</strong>fants de courtisanes ou de favoris du. palais était <strong>en</strong>couragée, mais non point imposée. Or <strong>le</strong>s prêtresses<br />

ne devai<strong>en</strong>t pas avoir d'<strong>en</strong>fants. « Si, malgré l'interdiction, une grande prêtresse avait un <strong>en</strong>fant, cela était<br />

considéré comme un grand malheur, et ordinairem<strong>en</strong>t alors <strong>le</strong> malheureux petit être était exposé pour<br />

dissimu<strong>le</strong>r la flétrissure. La plupart du temps on empêchait la conception chez <strong>le</strong>s prêtresses <strong>en</strong> <strong>le</strong>s r<strong>en</strong>dant<br />

infécon<strong>des</strong> artificiel<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t ou par un usage anormal. » Meissner, op. laud., II, p. 436. Quant aux courtisanes,<br />

on considérait <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants comme un embarras, mais non comme une honte. Aussi on n'interdisait pas à<br />

ces femmes d'avoir <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants, mais on se bornait à favoriser l'adoption de <strong>le</strong>urs <strong>en</strong>fants. Les lois §§ 192, 193,<br />

qui châti<strong>en</strong>t très sévèrem<strong>en</strong>t <strong>le</strong>s fautes <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants de courtisans et de courtisanes <strong>en</strong>vers <strong>le</strong>urs par<strong>en</strong>ts<br />

adoptifs, poursuiv<strong>en</strong>t <strong>le</strong> même but que la loi § 187, favoriser l'adoption de ces <strong>en</strong>fants.<br />

Le code pré-hammourabi<strong>en</strong> par<strong>le</strong> d'une prostituée karlil qui ne paraît appart<strong>en</strong>ir, ni au temp<strong>le</strong>, ni<br />

au palais. En effet, d'après <strong>le</strong> § 15 du fragm<strong>en</strong>t de ce code, un mari, dont l'épouse est demeurée stéri<strong>le</strong>, peut<br />

avoir <strong>des</strong>" <strong>en</strong>fants d'une karlil, mais il n'a pas <strong>le</strong> droit d'introduire cel<strong>le</strong>-ci dans sa maison, du vivant de son<br />

épouse.<br />

Le recueil de lois assyri<strong>en</strong>nes par<strong>le</strong> de deux sortes de prostituées : l'hiérodu<strong>le</strong> qadiltu § 41 qui correspond<br />

aux hicrodu<strong>le</strong>s de C. H. §§ 178, 179 et 180 — et la prostituée harimlu §§ 41, 50, 53 qui ressemb<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong>s,<br />

dont s'occup<strong>en</strong>t C. H. §§ 187, 192, 193, avec la différ<strong>en</strong>ce que Vharimlu ne paraît pas affectée au service du<br />

palais. Mais Vharimlu assyri<strong>en</strong>ne peut avoir <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants autant que la courtisane babyloni<strong>en</strong>ne, puisque<br />

L A § 53 punit l'auteur de son avortem<strong>en</strong>t.<br />

Dans G<strong>en</strong>èse XXX VIII la même femme reçoit et <strong>le</strong> nom de prostituée zona v. 15 et celui d'hiérodu<strong>le</strong><br />

qedhèsa vv. 21, 22. Cf. nos étu<strong>des</strong> sur <strong>le</strong> Droit de la femme dans la G<strong>en</strong> ':e et <strong>le</strong> Eecueil de L A, Rev. Bib., 1927,<br />

pp. 373-376, et surtout Le Recueil de lois assyri<strong>en</strong>nes, III p. la Comparaison, cli. III, Monogamie relative,<br />

Muséon XLII (1929).<br />

Citons <strong>en</strong>core l'interdiction du Deutéronome XXIII 18, 19 ; « Il n'y aura pas d'hiérodu<strong>le</strong>, parmi <strong>le</strong>s<br />

lil<strong>le</strong>s d'Israël, ni d'hiérodu<strong>le</strong> qadheS parmi <strong>le</strong>s fils d'Israël. Tu n'offriras pas <strong>le</strong> salaire d'une prostituée zona,<br />

ni <strong>le</strong> salaire d'un chi<strong>en</strong> dans <strong>le</strong> temp<strong>le</strong> de lahvé pour un vœu, car ces doux choses sont une abomination<br />

pour lahvé, ton Dieu. »<br />

y. Enfant é<strong>le</strong>vé par un artisan, qui lui a appris son métier § 188<br />

§ 188. Dans ce troisième cas d'adoption perman<strong>en</strong>te, l'adoptant est un ouvrier UM MI A (ummanum)<br />

cf. § 274. Le mot mar placé devant ce nom ne signifie pas qu'il s'agit d'un fils d'ouvrier, mais simp<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t<br />

l'appart<strong>en</strong>ance de l'adoptant à la classe <strong>des</strong> artisans.<br />

L'adopté est appelé marum, <strong>en</strong>fant. Il n'était certainem<strong>en</strong>t pas aussi jeune que celui qui est qualifié<br />

de « petit » si-ih-ra-am au § 185. D'ail<strong>le</strong>urs il était é<strong>le</strong>vé puisqu'il est nommé tar-bi-tum « élève ». Mais quoique<br />

n'étant plus <strong>en</strong> bas âge, l'<strong>en</strong>fant adopté par l'ouvrier était <strong>en</strong>core susceptib<strong>le</strong> d'appr<strong>en</strong>dre un métier.<br />

La loi § 185 obligeait l'adoptant à é<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> petit adopté. Il semb<strong>le</strong> que <strong>le</strong> même devoir incombe à<br />

l'artisan, dont par<strong>le</strong> § 188, et qui pr<strong>en</strong>d l'eufaiît « pour élève » a-na lar-bi-tiin. L'artisan devait se charger<br />

d'achever cette œuvre éducatrice.

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