27.06.2013 Views

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

Texte en format pdf (16.000 ko) - Jean-Pierre Morenon, le coin des ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

LES LOIS 147<br />

§ 145<br />

28-34. Si un homme a pris une épouse de premier rang et (si)<br />

el<strong>le</strong> ne lui<br />

a pas fait avoir d'<strong>en</strong>fants et (s') il dispose sa face (se propose de)<br />

pour pr<strong>en</strong>dre une sugetum,<br />

35-39. cet homme pr<strong>en</strong>dra une sugetum et la fera <strong>en</strong>trer dans sa maison ;<br />

40-42. cette sugetum ne sera pas admise avec l'épouse de premier rang<br />

(ne lui sera pas égalée),<br />

§ 146<br />

43-47, Si un homme a pris une épouse de premier rang et si el<strong>le</strong> a donné une<br />

esclave à son mari et si el<strong>le</strong> (cette esclave) a <strong>en</strong>fanté <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants,<br />

48-52, (si) <strong>en</strong>suite cette esclave s'est égalée à sa maîtresse parce qu'el<strong>le</strong> a<br />

<strong>en</strong>fanté <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants,<br />

53-54. sa maîtresse ne la donnera pas pour de l'arg<strong>en</strong>t (ne la v<strong>en</strong>dra pas).<br />

56-59, el<strong>le</strong> lui placera une marque et on la comptera avec <strong>le</strong>s esclaves.<br />

que ces deux conditions soi<strong>en</strong>t réalisées : stérilité de l'épouse de premier rang, et omission de sa part du<br />

don d'une esclave lui ayant donné <strong>des</strong> <strong>en</strong>fants.<br />

Comme la concubine esclave demeurait l'esclave de l'épouse de premier rang, <strong>le</strong> code n'avait pas k<br />

légiférer sur sa condition ; il prévoit seu<strong>le</strong>m<strong>en</strong>t, au § 146, <strong>le</strong> cas où el<strong>le</strong> voudrait rivaliser avec sa maîtresse.<br />

La sugetum au contraire étant une véritab<strong>le</strong> épouse, <strong>le</strong> verbe ahazu usité communém<strong>en</strong>t pour <strong>le</strong><br />

mariage avec une épouse de premier rang, est aussi employé à son sujet. Notons surtout que la concubine<br />

sugetum était introduite dans la maison de son mari et y demeurait, 11. 35-39. D'après <strong>le</strong> § 15 du code<br />

pré-hammourabi<strong>en</strong>, la prostituée ou l'hiérodu<strong>le</strong>, dont un homme avait eu un <strong>en</strong>fant, ne pouvait cohabiter<br />

dans sa maison avec son épouse, tab. 8326 du musée de Philadelphie.<br />

Les situations respectives de l'épouse de premier rang et de l'épouse de second rang, qui cohabitai<strong>en</strong>t<br />

dans la maison de <strong>le</strong>ur mari commun, sont réglées par ces mots : « cette sugetum ne sera pas admise (ù-ul<br />

uâ-ta-ma-ah-ha-ar) avec (égalée à) la SAL ME ».<br />

C'est là une façon bi<strong>en</strong> vague de définir <strong>le</strong>s positions respectives. Les lois §§ 146 et 147 puniss<strong>en</strong>t la<br />

concubine esclave qui précisém<strong>en</strong>t veut s'éga<strong>le</strong>r uë-la-mah,-hi-ir à l'épouse de premier rang. Les §§ 145<br />

(11. 40-42) et 146, 147 font la même déf<strong>en</strong>se à la concubine et à l'esclave. Mais il n'<strong>en</strong> résulte pas que la<br />

sugetum et l'esclave se trouvai<strong>en</strong>t dans une situation éga<strong>le</strong> vis-à-vis de l'épouse de premier rang. D'ail<strong>le</strong>urs<br />

<strong>le</strong> C. H. n'édicte pas <strong>le</strong>s mêmes peines contre la sugetum et contre l'esclave coupab<strong>le</strong>s de cette faute.<br />

La loi laissait sans doute au mari la liberté d'établir <strong>des</strong> distinctions plus ou moins notab<strong>le</strong>s <strong>en</strong>tre <strong>le</strong>s<br />

situations <strong>des</strong> épouses de premier et de second rang. Il est certain que <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de la sugetum, loin d'avoir<br />

besoin pour cela d'une adoption comme <strong>le</strong>s fds de l'esclave §§ 170, 171, avai<strong>en</strong>t <strong>le</strong> droit de par <strong>le</strong>ur naissance<br />

de partager la fortune paternel<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de l'épouse de premier rang. Ce droit, qui résulte du<br />

caractère d'épouse de la sugetum et de la légitimité de ses <strong>en</strong>fants, est attesté implicitem<strong>en</strong>t par §§ 183, 184,<br />

où une fil<strong>le</strong> de sugetum doit être dotée par son père ou par ses frères. Or, pour doter <strong>le</strong>ur sœur, il faut que<br />

<strong>le</strong>s frères ai<strong>en</strong>t hérité de la fortune de <strong>le</strong>ur père. Le § 183, 11. 10-14 fait d'ail<strong>le</strong>urs une allusion à ce partage<br />

<strong>en</strong>tre frères, <strong>en</strong> disant que la sœur, déjà pourvue d'une seriqtu, devra <strong>en</strong> être exclue.<br />

Le Recueil de lois assyri<strong>en</strong>nes §§ 41, 42 règ<strong>le</strong> d'une façon plus nette la situation de l'esirtu. De deux<br />

choses l'une <strong>en</strong> effet, ou cette esirlu n'a pas été é<strong>le</strong>vée à la dignité d'épouse ou el<strong>le</strong> l'a été. Dans <strong>le</strong> premier<br />

cas, el<strong>le</strong> est une esclave de l'épouse, dans <strong>le</strong> second el<strong>le</strong> est son éga<strong>le</strong>.<br />

La Bib<strong>le</strong> ne dit ri<strong>en</strong> de la situation <strong>des</strong> pi<strong>le</strong>ghes par rapport aux épouses de premier rang. D'après<br />

G<strong>en</strong>. XXV I-G, quand Abraham prit Qetura comme pi<strong>le</strong>ghes, Sara était morte. Mais <strong>le</strong> patriarche ne mit<br />

point sur <strong>le</strong> même pied pour son héritage Isaac, <strong>le</strong> fils de son épouse de premier rang et <strong>le</strong>s fils de ses pi<strong>le</strong>ghes.<br />

Il donna à Isaac tous ses immeub<strong>le</strong>s et il ne gratifia que de bi<strong>en</strong>s meub<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s <strong>en</strong>fants de ses autres femmes.<br />

B. Rivalité <strong>en</strong>tre la concubine esclave et sa maîtresse §§ 146-147<br />

Les lois § 146 et § 147, ne diffèr<strong>en</strong>t que par une circonstance. De part et d'autre, il s'agit d'une esclave<br />

livrée comme concubine par une épouse de premier rang à son mari et qui <strong>en</strong>suite rivalise avec sa maîtresse,<br />

11. 43-46, 48-51. Mais la loi § 146 <strong>en</strong>visage l'hypothèse où la concubine esclave a <strong>en</strong>fanté 11. 47, 52 et § 147<br />

suppose qu'el<strong>le</strong> n'a pas eu ce bonheur.<br />

§ 146, 11. 43-46, 48-51. Les lignes 43-46, la répétition Httéra<strong>le</strong> du § 144, li. 13-17, repr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>le</strong> cas<br />

d'une épouse de premier rang ayant livré à son mari son esclave comme concubine.<br />

Les lignes 48-52 exprim<strong>en</strong>t <strong>le</strong> cas nouveau : la rivalité de cette esclave concubine avec sa maîtresse.<br />

Le verbe uS-tn-mah-hi-ir « s'est r<strong>en</strong>due éga<strong>le</strong> », se i-etrouve dans § 145, 1. 42. Fondé à déf<strong>en</strong>dre<br />

à l'esclave ce qu'il interdisait à l'épouse de second rang el<strong>le</strong>-même, <strong>le</strong> législateur attachait plus de gravité<br />

à la violation de sa loi par la concubine-esclave. L'épouse de premier rang, <strong>en</strong>visagée par rapport ù<br />

l'esclave est « appelée sa maîtresse » et il <strong>en</strong> est de même dans <strong>le</strong> § 147, ce qui prouve que cette femme<br />

reste l'esclave de l'épouse de premier rang, même après avoir été la concubine de son mari. De plus, la

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!